
Après la libération de la ville de Goma par le M23, un vent de soulagement souffle sur ses habitants. Libérés du joug des Wazalendo et des FARDC, ils respirent enfin l'air d'une relative liberté, débarrassés de la domination de mercenaires qui s'enrichissaient au détriment de la population locale. Les FDLR sont déstabilisées, et les menaces semblent se dissiper.
Des vidéos virales circulent, montrant des foules immenses célébrant le M23. Samedi dernier, des milliers de personnes ont participé activement aux travaux communautaires, connus sous le nom de Salongo. L'atmosphère a radicalement changé : militaires et civils nettoient côte à côte leur ville dans une ambiance de joie et de solidarité retrouvée. Une image rare en RDC, témoignant d'un espoir renouvelé pour un avenir plus stable. C'est une fierté que le M23 peut légitimement revendiquer.
Un Drame au Sud : L'Assassinat du Colonel Rugabisha
Pendant ce temps, plus au sud, dans le territoire de Kalehe, un drame se joue. Le colonel Rugabisha, officier des FARDC, a été assassiné par ses propres camarades, uniquement parce qu'il était d'origine tutsi. Ce militaire, qui avait tout sacrifié pour gagner la confiance d'un gouvernement ingrat, a été trahi par ceux-là même qu'il servait fidèlement. Ironie cruelle du destin : dans sa quête de loyauté, il avait même contribué à la persécution des siens.
Un communiqué officiel des FARDC reconnaît sa bravoure, le décrivant comme un héros mort "arme à la main". Pourtant, des témoignages fiables racontent une autre vérité : il aurait été abattu par un de ses hommes, qui lui aurait lancé : « Toi aussi, tu es un ennemi. Rwandais ! »
La mort de Rugabisha suscite des débats au sein de la communauté banyamulenge. Certains estiment qu'il est préférable de taire ses actes passés contre sa propre communauté par respect pour sa famille. D'autres soutiennent que l'histoire ne peut être effacée et que les faits demeurent immuables. Qui a raison ? Qui a tort ?
Le jugement appartient à chacun, mais il est essentiel de ne pas laisser l'histoire être réécrite par la peur ou le silence.
Le ministre Zangi Muhindo, dans un communiqué glaçant, félicite le soldat auteur de cet acte, le qualifiant de kadogo héros et incitant d'autres soldats à suivre son exemple : « Si tu vois un visage tutsi à côté de toi, agis comme ce kadogo. » Cette déclaration révèle une dangereuse banalisation de la haine ethnique au sein des institutions de l'État.
Le Silence Complice des Médias Internationaux
Malgré ces développements, les médias occidentaux persistent à présenter Goma comme une ville en proie à l'insécurité, en imputant systématiquement la responsabilité au M23. Ils dressent un tableau sombre des violations des droits humains, tout en épargnant les véritables auteurs : les FARDC et le gouvernement de Kinshasa. Cette narration biaisée contribue à obscurcir la vérité et à manipuler l'opinion internationale.
Le 02 fevrier 2025
Paul Kabudogo Rugaba
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