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Goma sous pression : Une Nouvelle Erreur de la Communauté Internationale

Paul KABUDOGO RUGABA

Dernière mise à jour : 30 janv.


Après la prise de Goma, la capitale du Nord-Kivu, la communauté internationale, disons, la France, adopte une fois de plus une position erronée en exerçant des pressions sur l’AFC/M23 pour qu’il fasse marche arrière. Cette posture n'est pas seulement injustifiée, mais elle met également en péril les habitants de Goma et du Nord-Kivu en général, qui ont célébré ouvertement la libération de la ville. En les abandonnant ainsi à leur sort, elle les expose directement au risque d’extermination par les Wazalendo.

Cette approche a été tentée à maintes reprises et a toujours échoué. Ce n’est pas une ou deux fois que le M23 et ses prédécesseurs ont accepté de reculer dans l’espoir de faciliter les négociations et de résoudre le problème pacifiquement. Pourtant, face à l’entêtement du régime de Kinshasa, rien n’a été fait. Si la communauté internationale ignore ces faits historiques, c'est qu’elle ne souhaite pas réellement la paix dans la région.

Le problème fondamental réside dans la vision myope des puissances extérieures concernant les conflits des Grands Lacs. Elles considèrent que le problème de la RDC a commencé avec l’arrivée massive des ex-FAR et des Interahamwe après le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, lesquels ont ensuite donné naissance aux FDLR. Or, ce fait n’a fait qu’exacerber un problème déjà existant.

En réalité, ce conflit puise ses racines bien plus loin, dans les conséquences d’une colonisation marquée par la politique du "divide ut imperas" (diviser pour régner). La RDC est gangrenée par cette histoire de divisions imposées, et même si le problème des FDLR était résolu, celui des Tutsi congolais persisterait. Tout au plus, cela pourrait apaiser les tensions avec le Rwanda, mais la question centrale de l’injustice et de la discrimination des communautés marginalisées resterait intacte.


La discrimination persistante des Tutsis et des Hema

La discrimination à l’encontre des Tutsis et de la communauté Hema devrait être une préoccupation majeure pour la communauté internationale. Il est impératif que cette question soit placée au centre des discussions et examinée en profondeur afin d’aboutir à une solution durable.


Seruganda Emmy, un policier assassiné par les FARDC à Goma
Seruganda Emmy, un policier assassiné par les FARDC à Goma

D’ailleurs, à peine Goma tombée, des rapports alarmants font état d’exécutions sommaires de militaires des FARDC d’origine tutsie à l’aéroport de Kavumu. À Kinshasa, des prisonniers tutsis disparaissent dans des circonstances suspectes, sur ordre du ministre de la Justice, Monsieur Mutamba. Ces actes ne font que renforcer la stigmatisation et l’exclusion systématique de cette communauté, déjà victime de violences et de discours de haine. Ces scénarios se répètent avec une effrayante régularité et dans une indifférence générale. En 1996, en 1998, et jusqu’à aujourd’hui en 2025, les mêmes atrocités se poursuivent, sans que des mesures concrètes ne soient prises pour mettre fin à ces crimes.


Freiner la progression d’une armée qui lutte pour l’unité du pays et des citoyens revient à dire que la communauté internationale ne veut pas la paix en RDC. Tant que les mêmes causes subsisteront, les mêmes guerres éclateront, et le cycle de la violence ne prendra jamais fin.

Il appartient désormais à la communauté internationale de réexaminer en profondeur le véritable fond du problème, au lieu de se contenter d’interventions superficielles qui ne font qu’aggraver la situation. Une solution juste et équitable doit être trouvée pour garantir la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Le 30 janvier 2025

Paul Kabudogo Rugaba

 
 
 

1 Comment


Aristide Nkonji
Aristide Nkonji
Feb 03

La disparité et la stigmatisation du peuple tutti et hema en RDC SONT LA PLUS ATROCE ET BESTIALE DE L'HUMANITE CONTEMPORAINE. CES PEUPLES STIGMATISES SEMBLENT NE PAS RENCONTRER LES VALEURS ET LA DIGNITE HUMAINES PRONEES PAR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE.

LA LIBÉRATION EFFICIENTE DEPENDRA UNIQUEMENT DE CES PEUPLES STIGMATISÉS, COMME EST LE CAS AVEC M23....

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