Les Hauts Plateaux d'Itombwe, longtemps transformés en un espace de guerre et de souffrance, pourraient-ils enfin voir l’aube d’une libération ? Depuis le retrait des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) de Minembwe, une nouvelle dynamique militaire s’est mise en place, marquée par la persistance des violences et l’implication accrue des forces burundaises ainsi que des milices Wazalendo surarmées.
Loin de ramener la stabilité, le retrait des FARDC a été suivi par une intensification des attaques contre Minembwe, menées avec une détermination féroce. L'objectif semble être l’anéantissement total de ce centre vital, une entreprise qui, jusqu'à présent, s’est avérée vaine. Pourtant, les assauts n’ont pas faibli.
Les bombardements aériens, impliquant des avions de chasse et des drones, ont redoublé d’intensité, transformant la piste d'atterrissage de Minembwe en un champ de cratères profonds, rendant impossible l’arrivée de l’avion de la Croix-Rouge pour évacuer les blessés. Ce blocus aérien, orchestré par le gouvernement de Félix Tshisekedi, souligne l’ampleur de la cruauté infligée à une population déjà fragilisée.
Cependant, face à cette offensive, la détermination des forces de l’Alliance des Forces de la Coalition (AFC) / M23 - Twirwaneho ne faiblit pas. Bien au contraire, leur avancée continue repousse les forces burundaises et les FARDC, les forçant à reculer en une fuite désordonnée. Aujourd’hui, la rébellion a atteint le lac de Nyacyeja, situé au sommet du plateau de Rurambo, un territoire historiquement banyamulenge.

Pendant que les conflits redessinent les lignes de front, la nature, elle, semble reprendre ses droits. L’abandon des villages et l’absence d’activité humaine ont permis une régénération spectaculaire du paysage. Les prairies s’étendent à perte de vue, ornées de fleurs sauvages où bourdonne une myriade d'abeilles. Les forêts de bambous, jadis éclaircies par les activités humaines, se dressent majestueusement, frémissant sous les jeux aériens des singes, comme s’ils saluaient l’arrivée de nouveaux protecteurs.

Ces signes de renaissance préfigurent-ils un retour à la paix ? Minembwe et ses environs, qui furent le théâtre d’atrocités innommables, pourraient-ils retrouver leur sérénité d’antan ? La question demeure. L’oppression se fissure, mais la paix véritable reste à conquérir. Il ne suffit pas que les armes se taisent : il faut que la justice répare, que la vie reprenne, que les exilés reviennent, que les plaies se referment.
Pouvons-nous enfin espérer le triomphe de la liberté sur l’asservissement, de la vie sur la désolation ? Les Hauts Plateaux d'Itombwe attendent encore leur réponse.
le 12 mars 2025
Paul Kabudogo Rugaba
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