Sortir des Préjugés pour Affronter la Réalité

L'Est de la République Démocratique du Congo (RDC) vit une situation tragique marquée par des affrontements récurrents, des persécutions ciblées et une instrumentalisation dangereuse de l'opinion publique. Parmi les principales victimes de cette crise, la communauté Banyamulenge fait face à une violence systématique et à une stigmatisation qui rappellent des périodes sombres de l'histoire.
Depuis les années 1960, les populations rwandophones du Kivu – incluant les Banyamulenge – sont victimes de discriminations politiques et sociales. Ces préjugés, ancrés dans le tribalisme hérité de la colonisation belge, se sont aggravés après le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. L'arrivée des miliciens génocidaires en RDC a exacerbé la haine envers les Tutsis congolais, qui sont injustement accusés d'être des "étrangers" ou des infiltrés.
Plutôt que de chercher des solutions durables, certains dirigeants congolais ont choisi la voie de la xénophobie pour détourner l'attention des vraies causes de la crise. Des discours haineux circulent sur les réseaux sociaux, incitant à la violence contre les Tutsis congolais. Cette rhétorique rappelle tragiquement les mécanismes qui ont conduit au génocide de 1994. Le silence de la communauté internationale face à ces appels à la haine est inquiétant.
Le mouvement du 23 mars (M23) est souvent présenté comme la principale source de l'instabilité. Pourtant, ce groupe est né du mécontentement de voir certaines communautés stigmatisées et persécutées par le gouvernement.A cela il faut ajouter des promesses non tenues par le gouvernement congolais envers des officiers de son armée. Réduire le conflit à une agression extérieure et oublier les causes profondes au quelles s’ajoutent corruption, marginalisation de certaines communautés et prolifération de milices incontrôlées est une approche propagandiste qui vise à pérenniser le conflit.
Ignorer les réalités du terrain et se contenter de stigmatiser le Rwanda ou les Banyamulenge ne résoudra rien. Il est urgent de reconnaître les souffrances de toutes les victimes et de lutter contre la propagande qui alimente la haine. La RDC mérite un avenir où la diversité culturelle est perçue comme une richesse et non comme une menace.
La paix en République démocratique du Congo ne doit plus être un simple slogan, mais une réalité concrète pour son peuple. Dans un contexte de conflits incessants, les interventions de la communauté internationale et de la SADC apparaissent souvent déconnectées des réalités du terrain. Loin de favoriser la réconciliation et la cohabitation pacifique, elles ne font qu'aggraver la situation.
Une Diplomatie Déplacée et Inefficace
Les interventions internationales et régionales ont été systématiquement inadaptées, ignorant volontairement le véritable fond du problème. On ne pouvait s’imaginer que l’ONU et les pays occidentaux pouvaient se rallier derrière un gouvernement génocidaire. Veut-on vraiment réconcilier le peuple congolais et encourager une cohabitation harmonieuse ? La réponse, claire et implacable, est non. La communauté internationale joue un jeu dangereux, refusant de révéler ses véritables intentions. Il est aujourd'hui évident qu'elle cherche à maintenir une mainmise sur la situation plutôt qu'à œuvrer pour la paix des Congolais.
Derrière un discours chargé de termes pacifistes et de promesses creuses, la réalité est toute autre : ces efforts diplomatiques ne visent pas la stabilisation mais la perpétuation du conflit, un "cadeau empoisonné" qui sacrifie des vies humaines sur l'autel d'intérêts inavoués.
Les stratégies d'intimidation orchestrées par ces acteurs internationaux contre le mouvement libérateur l’AFC/M23 ne visent qu'à prolonger la crise en RDC, renforçant la souffrance des populations. Aujourd'hui, les Congolais ne sont plus dupes : ils aspirent à la libération et font entendre leur voix. De toutes parts, des messages affluent appelant à une intervention rapide de l'AFC/M23 pour mettre fin à cette spirale infernale.
Dans le Grand Kivu, les deux capitales ont réservé un accueil triomphal au mouvement libérateur. Plus encore, des appels pressants se multiplient en provenance des anciennes provinces du Shaba et de Kisangani, réclamant l'intervention immédiate du M23 pour restaurer la paix et la dignité du peuple.
Par ailleurs, les populations de l'Est de la RDC sont les principales victimes des exactions du pouvoir en place. C'est dans ce contexte troublant que la propre mère du président Antoine Félix Tshisekedi, madame Marta, a exhorté son fils à bombarder sans distinction, révélant ainsi le degré de brutalité et de mépris envers les civils.
Si la communauté internationale était sincère dans sa volonté d'apporter la paix en RDC, elle prendrait en compte ces réalités et agirait en conséquence. Pourtant, son action sur le terrain se révèle davantage un obstacle qu'un levier de stabilisation. Elle freine l'avancée des mouvements qui portent un espoir de libération et de pacification, préférant maintenir le chaos plutôt que d’encourager une véritable solution.
La situation en RDC exige des actions concrètes et courageuses, loin des jeux diplomatiques hypocrites et des discours creux. Il est temps que les Congolais prennent en main leur propre destin et mettent un terme à cette manipulation qui ne fait que les plonger davantage dans le malheur.
L’AFC/M23 ne doit pas se laisser intimider par ceux qui veulent perpétuer la souffrance des Congolais. Depuis Bunagana jusqu'à Kamanyola, ce mouvement a avancé contre la volonté d’une communauté internationale qui, loin d’être un arbitre impartial, s’est révélée être un instrument des puissants pour maintenir les faibles sous leur joug, pendant que Kinshasa enchaîne massacres, dictature et terrorisme, stigmatisation, vols, viols par sa "killing machine" qui sont les FARDC. Maintenant, le peuple congolais n’aspire qu’à une chose : la libération et rompre avec une tradition de s'habituer à la souffrance.
Loin de prôner la paix et la réconciliation, certains acteurs internationaux alimentent un climat d’instabilité. Pierre Delacroix, adjoint du secrétaire général de l’ONU, en est un parfait exemple. Multipliant ses voyages à Kinshasa, il incarne cette diplomatie complice des maux qui ravagent l’Est du pays. Son rôle dans l’opération Turquoise, qui a facilité la réorganisation du FDLR, est un rappel amer des choix géopolitiques désastreux imposés à la région.
Comment faire confiance à un homme qui a favorisé des alliances pour mieux assiéger le Sud-Kivu ? Comment croire en son impartialité alors qu’il n’a jamais dénoncé les massacres, le génocide, les pogroms et les crimes commis contre les Banyamulenge sur les Hauts-Plateaux, malgré ses visites sur place ? Son silence coupable en dit long sur les véritables intentions de ceux qui prétendent vouloir restaurer la paix en RDC.
La Communauté Internationale : Un Frein à la Paix en RDC
Pendant plus de trois décennies, la communauté internationale a été placée aux commandes des solutions censées sortir la RDC du chaos. Pourtant, la situation s’est aggravée dans les zones où elle est intervenue, prouvant qu’elle est tout sauf une force de stabilisation. En réalité, elle protège un système de prédation qui maintient le pays sous domination et empêche toute tentative de libération véritable.
Face aux menaces et aux intimidations, le M23 ne doit pas céder. Son combat pour la libération des Congolais opprimés est légitime. Plus que jamais, il doit poursuivre sa mission, car le peuple congolais a besoin d’un espoir, d’une alternative à un régime qui ne lui offre que souffrance et misère.
Le M23 est composé de citoyens congolais qui luttent pour une cause juste. Aucun obstacle ne doit entraver leur avancée lorsqu’ils viennent en aide à une population abandonnée. Le vent du changement souffle sur la RDC, et malgré les manœuvres des puissances établies, l’heure de la libération approche.
Le 28 février 2025
Paul Kabudogo Rugaba
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