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  • Paul KABUDOGO RUGABA

Au-delà de l’histoire écrite, il y a une vraie orale inédite. Partie IV

Dernière mise à jour : 15 janv.



« Alors que le débat sur la nationalité bat son plein en République démocratique du Congo (RDC), il est une communauté qui a bien du mal à faire reconnaître son appartenance à la nation : les Banyamulenges, ces habitants du Kivu sommairement qualifiés de « Congolais tutsis », quand on ne les traite pas purement et simplement de « Rwandais ». Il faut dire que depuis l'indépendance du pays, en 1960, le sort de cette population a été étroitement lié aux vicissitudes politiques de l'ancienne colonie belge. » Paul Courbate)

Si au départ, avec les Belges, le conflit les opposant aux Banyamulenge semblait d’ordre foncier, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Dire que le conflit actuel est foncier est un mensonge dont se servent les propagandistes. Aucun Munyamulenge sur les Hauts plateaux n’a eu un conflit avec la légion des instigateurs qui s’affolent à dire que on a confisqué leurs terres. La plupart sont à des millier de km de leur terroir. Kwebe Kimpele, Gbanda Honoré, Martin Fayulu et consort, sont à plus de 2000 km de Minembwe. Même avec les originaires du Sud-Kivu, ce problème ne s’est jamais posé. Jamais dans les annales juridiques et les archives administratives, il n’existe nulle part jusqu’à présent un cas de plainte de Bitakuira Bihonahai, Bulakali Homer, Musare Claude ou de Naluvumbu Kibabamabala etc relative aux terres prises par les Banyamulenge. Cet argument sert à tromper l’opinion internationale surtout quand on sait que c’est un cas fréquent à travers le monde et, donc facile à expliquer, sans se faire porter un quelconque jugement d‘enfreindre les principes de droits humains.

En réalité, il n’existe pas de causes réelles. Tout se résume par le nom « Biloze Bishambuke » (jalousie), le nom que porte, une de faction très active de Maimai qui qui massacre les Banyamulenge. Pour comprendre au fond la signification de ce nom, il faut lire le Premier Livre des Rois (3, 16-28) qui relate le différend opposant deux femmes ayant chacune mis au monde un enfant, mais l'un était mort étouffé. L’attitude de la fausse mère était exactementbiloze « bishambuke=Qu’on le perde tous ».

Dans un conflit social, il n'existe pas non plus une cause unique. Dans une ambiance où règne déjà une jalousie sous-jacente, chaque fait ajoute un grain de sel aux tensions latentes et le complexe de Caïn ne tarde pas à faire surface.

Il importe de souligner que, d’une part L’absence du leadership digne de ce nom à la tête du pays pour imposer de lignes directives comme partout dans tous les pays du monde, d’autre part l’absence dû à l’obstruction d’une représentation des Banyamulenge dans les instances du gouvernement, sont des facteurs favorisants.

En somme, c’est l’administration elle-même qui est le problème. Elle alimente les tensions pour pousser la masse à agir de manière grégaire contre les groupes visés. Il y a maintenant un réel glissement dans un fanatisme extrême à tel point qu’on ne supporte plus le contraire.

Le 13 août 2023 un activiste de droits humains appelé Ludovic Kalengayi a commémoré avec un petit groupe de chrétiens, le massacre de congolais Banyamulenge à Gatumba. Il a fait son devoir de citoyen. Aujourd’hui, il est objet de tracasseries. On veut taire la vérité par les vacarmes d’une masse écrasante qui pourtant est en erreur. Bien sûr que le pouvoir de Kinshasa est derrière.

Inciter la masse à faire les tintamarres, est une tactique qui semble marcher pour étouffer la voix d’un individu ou trois petites communautés des stigmatisées, à savoir, les Banyamulenge, les Hema et les tutsi du Nord Kivu, mais elle ne tiendra pas toujours quand il s’agit d’attaquer un pays souverain.

Le 15 avril 2023 au Bénin, le président rwandais Paul Kagame a exposé son point de vue historique sur la frontière qui sépare le Rwanda du Congo, à la suite de la résurgence de la rébellion du M23. Il a déclaré que : « Pour les Congolais d’origine rwandaise, les frontières tracées à l’époque coloniale ont divisé nos pays. Une grande partie du Rwanda a été laissée à l’extérieur, dans l’est du Congo, dans le sud-ouest de l’Ouganda, etc. Dans ces régions d’autres pays, il y a des populations d’origine rwandaise. Mais ce ne sont pas des Rwandais, ce sont des citoyens de ces pays qui ont absorbé ces parties du Rwanda à l’époque coloniale. C’est donc un fait. C’est un fait historique. [...] Et ces personnes ont été privées de leurs droits. » (Mathys, 2023)

Cette affirmation n’est pas tout à fait surprenante. C’est un fait historique incontestable. Mais il faut voir une avalanche de réactions qu’elle a produites au sein de la mouvance politique de la RDC !

Il ne s’agissait pas ici de dire que les frontières actuelles devraient être redessinées. Le problème n’est pas tant l’endroit où ces frontières ont été tracées mais plutôt ce qu’elles ont fait et ce qu’elles font et ce qu’on en fait. Il ne s’agissait pas non plus d’essayer d’expliquer si un endroit était « rwandais » ou « congolais » à un moment donné. En quoi alors cela pourrait susciter les craintes d’une « balkanisation" ? C’est assez des amplifications démesurées et les interprétations avec des visées nuisibles créant une kyrielle de faux problèmes qui, à la longue, produiront eux-mêmes cette balkanisation onirique tant chantée. On observe déjà ce que Khouri appelle « La fragmentation sociale exacerbée et la création d’un cycle de tensions interethniques s’autoreproduisant par la dialectique délétère de l’inquiétante altérité. (Khouri, 1992). Tels sont les atouts pour une balkanisation sans faille. Il ajoute que : « Dans la sarabande des sectarismes nationaleux, l’identité ethnique est intériorisée comme un point de non-dépassement, le point oméga de toute socialité. Elle peut spontanément servir à légitimer ici et là des politiques de discrimination et d’ostracisme. » (Khouri, 1992)

Pour Khouri, Les composantes en sont classiques : « ignorance de l’Autre, victimisation par l’Autre, recherche de boucs émissaires (lesquels forment un alibi de choix dans les périodes de crise), sans oublier la glorification de l’idéologie [ségrégationniste], les confréries de la consanguinité et le népotisme de l’apparentement ancestral. » (Khouri, 1992). Les Bantous avec les Bantous, les prétendus vrais congolais avec les prétendus vrais congolais comme s’il il existait de faut congolais etc.. C’est à cette vision que Tshisekedi veut amener les pays africains et le monde. Le Burundi de Evariste Ndayishimiye dont les troupe combattent au côté de Wazalendo et la MONUSCO de Leïla Zerrougui puis de Bintou Keita qui applaudissent quand les Maimai et leurs alliées FARDC massacrent les tutsi et s’énervent quand le Twirwaneho et le M23 veulent le empêcher, sont déjà tombés dans le piège.

C’est pour cette raison qu’au lendemain de la visite d'État effectuée par le président Denis Sassou-Nguesso à Kigali, au Rwanda, en août 2023, ainsi que les accords de cession des terres agricoles congolaises aux Rwandais, une indignation s’est observée en République démocratique du Congo, précisément à Kinshasa. Dans les réseaux sociaux au Congo-Kinshasa, plusieurs internautes, y compris certains dignitaires ont critiqué le président Denis Sassou Nguesso pour ce rapprochement avec le Rwanda en conflit avec la RDC. On a lu même des propos injurieux prononcés contre le président Sassou-Nguesso qui ont été publiés. C’est plus qu’enfantin. C’est la politique de « munyangire »

La RDC aurait dû savoir que le Congo-Brazzaville est un pays souverain qui a le droit d'entretenir des relations diplomatiques avec tous les autres pays. De ce point de vue, il n’y aurait pas dû y avoir des commentaires particuliers à faire sur sa stratégie. S’il faut noter que des opinions publiques dans des contextes démocratiques ont droit à la parole et peuvent faire des commentaires dans un sens ou dans un autre, il faut se rappeler aussi que la démocratie suppose aussi que l'on tienne compte du respect ou des égards dus à ceux dont on parle, se ressaisit Muyaya, tout honteux des agitations de son gouvernement.

Les règles de civilité les plus élémentaires, pourtant nécessaires, échappent complètement aux Congolais de la RDC. Ce qui en découle, salir l’image du pays et échecs diplomatiques partout avec les voisins. Le gouvernement de la RDC devrait se mettre en tête qu’il ne peut pas intimider un pays souverain à l’instar de la petite communauté de Banyamulenge. Ce temps est révolu.

Ce qui est rigolo, le donneur de leçon aux états voisins avait déroulé, quelques semaines avant, le tapis rouge à Charles Onana, l’auteur du livre mensonger, intitulé Holocauste au Congo : L'Omerta de la communauté internationale, dont se sert désormais Bitakwira et ses commanditaires comme un vade me cum mais qualifié de la bible de la haine par le Collectif contre le racisme et les discours de haine écrit par Belhar MBUYI, Thomas GAMAKOLO et Percy Tambwe . C’est la promotion des anti-valeurs. Tôt ou tard la RDC reconnaitra son tort d’avoir invité avec les honneurs, le diable venu le détruire.

Dans leur article intitulé Tribune – Holocauste au Congo : la Bible de la haine faite de mensonges, faussetés et confusions, les trois membres du collectif mettent en garde les congolais en disant : « Nous attirons la particulière attention des dirigeants congolais sur le danger que représente le livre Holocauste au Congo sur la cohésion nationale, les rapports actuels et futurs entre les peuples de la RDC et des pays des Grands Lacs, et le développement de la culture de la haine dans le pays. » (Belhar MBUYI, Thomas GAMAKOLO,Percy Tambwe, 2023).

Pour ces trois auteurs précités,

« Le livre Holocauste au Congo de Charles Onana, véritable bréviaire de saint Goebbels, n’est qu’une œuvre de propagande haineuse lugubre et indigeste. On pourrait croire que cette authentique Bible de la haine est l’œuvre d’un nazillon enivré de ses phobies, répulsion et aversion du Rwanda et des Tutsi en tant que communauté humaine, bas sentiments qu’il se donne la mission de répandre avec une sinistre délectation en RDC, dans la région des Grands Lacs et dans toute l’Afrique. Ce livre est rempli d’inepties totales, de mensonges et de confusion qui en font un ouvrage braillard juste bon pour la poubelle. Comme le disait si bien Henry James, montrer de l’enthousiasme pour ce genre de livre est la marque d’un niveau de réflexion définitivement primitif. » (Belhar MBUYI, Thomas GAMAKOLO,Percy Tambwe, 2023)

Devant certains phénomènes, on s’éclipse derrière des mythes imaginaires évitant de regarder la réalité en face, en cherchant des boucs-émissaires. Entendons ici par bouc émissaire un individu, une communauté, un groupe, une organisation, etc., choisi pour endosser une responsabilité ou expier une faute pour laquelle il est innocent. La différence perçue de la victime, l’antipathie suscitée par la jalousie ou le degré de pouvoir social et économique qu’elle possède sont le plus souvent des critères pour le choisir. Le coupable c’est toujours le faible, la minorité, les autres, ceux qui ne les ressemblent pas… Bref, le Congo n’a jamais eu des dirigeants soucieux de leur peuple.


Époque coloniale

Il importe d’examiner l’histoire pour comprendre la racine des maux qui rongent la communauté Banyamulenge.

Une chose importante à retenir. Les colonisateurs ne sont pas venus pour le bonheur des colonisés, ni pour les civiliser comme ils l’ont laissé entendre, mais pour leurs propres intérêts. Pour cela, ils devraient exploiter toutes les ressources tant matérielles que humaines. Ceux qui les ont aidés ou facilités dans cette opération, ont bénéficié des quelques avantages, tandis que ceux qui s’y sont opposé ont été anéantis. Les misérables et les couches avec peu de considérations sociales ont été plus réceptifs, par voie de conséquence ont hérité le pouvoir.


Les Banyamulenge en période précoloniale

Avant l’arrivée des Européens, les Banyamulenge étaient une petite communauté mais la plus forte et la plus riche dans le sud Kivu, comme on peut le lire dans Le pays d’Uvira « Au total, la production rapporte à peu près 3 millions de francs par an, dont plus des 90 % échoient aux Ruanda. » (WEIS, 1959) p 224. Ils ont introduit la vache dans la région. Ils ont créé le marché (échange, des produits d’élevage d’une part contre les produits de l’agriculture et de la cueillette. Weis précise que « Sur le haut versant du lac, les villages Ruanda, en contact direct avec les groupements Vira, font de l'agriculture une forme de relation étroite entre les deux peuples. » (WEIS, 1959)

Durant tout son parcours, L’auteur du mémoire Le pays d’Uvira ne cesse de souligner que les Banyamulenge sont les premiers à occuper les montagnes. « Dès leur arrivée, les Ruanda ont, en effet, orienté leur activité pastorale vers le plateau, en dehors du champ d'intérêt de l'agriculture vira ; ils y ont dispersé les gardiens chargés de leur immense troupeau — 11.000 têtes de bovins actuellement — et poussé quelques familles jusque dans la région de Luemba, soixante kilomètres au sud-ouest d'Uvira, largement au-delà de la limite de la chefferie, mais toujours dans des zones auparavant inoccupées. (WEIS, 1959) p.148

Il convient de souligner ici que lorsque Weis écrit, les chefferies étaient déjà fixées par les Belges. En décrivant le parcours de Banyamulenge, il se sert, certes, de la nouvelle carte pour situer les localisations. Mais il faut se rappeler que lors de l’installation de Banyamulenges dans ce qu’on appelle aujourd’hui les Moyens Plateaux et les Hauts Plateaux, c’était no man's land. Ce qu’il appelle chefferie de Vira et de Fulero situé dans les montagnes étaient de domaine de Banyamulenge. « Les descendants de ces émigrés [Banyamulenge] gagnèrent la chefferie des Vira et y fondèrent les villages de Galye, Munanira, Kishembwe et Kalonge-Kataka, au-dessus des derniers villages Vira » (WEIS, 1959) p.148.

Dans la note infrapaginale, l’auteur ajoute un commentaire révélateur en disant que : « Il y eut à peine quelques hésitations au début, quant à l'emplacement des nouveaux villages ; la crête des Kirungu, par exemple, sur l'interfluve Kalimabenge-Mugadja, attira d'abord le capita Ruanda Budulege, qui s'y fixa, mais abandonna ultérieurement {en 1935) le site aux Vira pour établir définitivement le village de Kishembwe dans la dépression de la haute Kalimabenge, plus à l'ouest et en contact plus direct avec le plateau pâturable. » (WEIS, 1959) p.148. Et Loon de compléter en écrivant que : « Ce n’est qu’à la mort de leur chef Bigimba qu’ils s’éparpillèrent dans toute l’étendue du territoire, voire dans l’Ubembe, choisissant les endroits les plus reculés et les plus inaccessibles pour échapper aux prestations de toute nature » (Loons, 1933).

Il importe de mentionner que les Banyamulenge ont mené des Bonnes relations (symbiose) avec leurs voisins. Leur présence a créé les premiers marchés dans la contrée comme nous l’avons mentionné ci-haut. « L'immigration des Ruanda ne donna pas lieu à des réactions hostiles de la part des Vira parce qu'elle se localisa en dehors des terres occupées par ceux-ci. ( (WEIS, 1959) p.149. Et l’auteur d’ajouter : « Le métissage est rare entre Vira et Ruanda, comme les échanges techniques. Mais la coexistence stricte n'empêche pas les contacts, et les deux genres de vie prennent à certains égards un aspect complétif, presque symbiotique : les Vira fournissent les produits d'alimentation, les Ruanda un système d'organisation de l'espace importé du pays qu'ils ont fui. » (WEIS, 1959) p.148


Les relations entre l’administration Belge et Les Banyamulenge

Quoique les relations entre les Banyamulenge et les autres indigènes étaient en harmonie, celles avec l’administration belge étaient mitigées. Elles étaient caractérisées par des incidents et de partialité la discrimination au profit des autres communautés. On empêche les Banyamulenge de s’installer sous prétexte de protéger leurs voisins. l'Etat indépendant du Congo (EIC) avait reconnu des entités administratives autonomes appartenant aux Banyamulenge en 1906, qu’il va confirmer en 1910. Ces entités comprenaient entre autres la chefferie de Gahutu, la chefferie de Budurege et la chefferie de Kayira. Mais, le décret du 05/12/1933 supprima ces chefferies qui furent démembrées et dispersées entre les petites chefferies des tribus : Babembe, Bapfulero, Bavira plaçant de la sorte les Banyamulenge sous la dépendance de chefs traditionnels dont les coutumes et traditions étaient aux antipodes des leurs. ( Willame 1997)

Sans faire beaucoup de commentaires, quelques extraits de Weis illustrent bien comment a été les rapports belgo-nyamulenge.

« Leur installation sur le versant du lac étant déjà réalisée, l'administration essaya dès 1930 de les empêcher de se fixer sur le plateau. Les territoires de Mwenga, Fizi et Uvira se les rejetèrent longtemps, les refoulant dès qu'ils manifestaient l'intention de se fixer en un point ; en 1950 seulement, on leur permit, en même temps qu'à une population hétérogène de Congolais, d'installer des villages fixes dans les dépressions de la Bijombo et de la Musondja.[…] L'administration ne cessa pas, pour autant, de « surveiller » les Ruanda ; elle les organisa en un groupe distinct, et, faute de parvenir à l'isolement politique voulu, changea radicalement de tactique en 1953 pour distribuer leurs villages entre les différents groupements Vira.  (WEIS, 1959) p149

Cette attitude partisane en faveur des uns et au détriment des autres affichée par Belgique est à la base de la destruction des relations intercommunautaire préexistantes. C’est le « divide ut imperas ». Elle s’observe aussi, non seulement dans la distribution du pouvoir et des terres mais aussi dans la manière d’arbitrer.

Vers 1933. Il y a eu un conflit entre Mahina et les Banyamulenge. Les traditions orales rapportent que Mahina succéda à son père Mukogabwe et devint Mwami de Bafulero et des Banyamulenge qui sont désormais sous sa tutelle. Il fit une incursion à Mulenge pour confirmer et imposer son autorité sur les nouveaux sujets et nouvelles terres que les Belges venaient de lui accorder. Arrivé là, il a commis une maladresse de prendre par force une jeune fille Munyamulenge fiancée pour devenir sa femme. Les Banyamulenges ont vite réagi. C’est le premier incident de l’histoire opposant les Banyamulenges au Bafulero, une étincelle qui a mis le feu aux poudres et qui a laissé les traces indélébiles à travers des jurons : « gashahurwe na Mahina ! Mahina ! etc. ».

L’administration belge qui était l’autorité à l’époque a arbitré d’une manière partiale. Kayira qui représentait les Banyamulenge a été relégué à Shanji (probablement à Lulenge) dans un monde désert où son troupeau fut décimé et il fut complètement ruiné. La zone était infestée des mouche tsé-tsé (isimo). Une année après, il est revenu appauvri et n’avait plus le pouvoir. Nyagahavu une notabilité à l’époque qui a perdu son fils Rwuhira lors des attaques répétées de Mahina, a porté plainte contre ce dernier auprès de l’administration du territoire sous Loon, mais elle a été classée sans suite dans les tiroirs. Peu après, Ntakandi a perdu son frère, toujours à l’actif de Mahina, il fit de même que Nyagahavu, l’intervention ne fut pas immédiate. Voilà un bel exemple d’une administration partisane qui départage deux chefs en conflits en frappant des sanctions la victime et en laissant le promoteur.

Ce n’est que plus tard, quand Mahina voulu dépasser les limites lui assignées par ses parrains, a voulu kidnapper comme il avait déjà pris goût, une fille missionnaire suédoise, surnommée Nyakayange, que l’administration belge intervint et décida de mettre fin à ses illusions. Il fut relégué à son tour vers Rwindi. Pour se faire, elle a pris en considération toutes les accusations précédentes jusque-là sous les tiroirs.

Certaines sources pensent que le conflit entre les Bafulero et les Banyamulenges sont le résultat d’une incitation belge. De par la relation que Mahina avait auparavant avec les banyamulenge, lui-même gendre de ces derniers ne pouvait pas de lui-même oser briser le tabou en attaquant les familles de ses beaux-parents. Pour quelle raison ? Venger un vétérinaire belge battu par les Banyamulenge pour son comportement indécent ? Weis, révèle tout au long de son récit que les Banyamulenge n’était pas vus d’un bon œil par les Belges qui nourrissent des intentions maléfiques à leur endroit.

En effet, on raconte qu’un colon belge dans sa tournée sur les Hauts plateaux aurait voulu passer la nuit avec une très belle fille Munyamulenge. La réaction a été vigoureuse pour protéger la fille puis, par la suite, elle a été déplacée. Compte tenu de la culture, on n'ose pas parler d’une telle histoire parce que c’est une honte. Mais cela resta comme un affront pour les Belges, maîtres incontestés et race de domination. « Un amour qui n'a pas été réalisé ou, même, qui n'avait pas atteint la satiété, c'est toujours un volcan qui ne dort pas son dernier sommeil. Que les circonstances s'y prêtent, il flambe de nouveau. » a dit Claire Martin, dans Avec ou sans amour (1958). Mais il faut faire attention à la façon dont il peut resurgir. Car dit-on, inkovu z’urukundo ni urwango (les cicatrices de l’amour, c’est la haine) dit un proverbe Banyamulenge. L’incident a quand même porté des fruits, car il a valu du respect aux filles banyamulenge. Les Belges n’ont laissé aucun bâtard chez ces derniers comme on a pu le remarquer chez leurs cousins rwandais et burundais. Inciter Mahina ne serait-il un moyen de faire venger le colon battu ?

On raconte également que lors des guerres, les vaches de Banyamulenge, sous prétexte qu’elles étaient non recensées, auraient été prises de force pour subvenir à la guerre. Probablement la Rerévolte des Batetela, la 1ère et la 2ème guerre mondiale.

Il convient de rappeler que dans toutes les ethnies et tribus de cette contré, la notion de « mwami » ou chef à l’époque précoloniale était liée à la puissance d’une famille plutôt qu'à une notion entité territoriale ou politico administrative comme nous la vivons aujourd’hui. Ils étaient plutôt de patriarches. La mobilité d’un lieu vers un autre était si fréquente dans un monde vaste et presque vide, offrant, sans risques d’affrontement quelconque, des nouvelles opportunités. Le chef d’une famille riche et nombreuse avait automatiquement le rang d’un chef de clan « mwami ». C’est ainsi qu’il y avait des chefs autant qu’il y avait des clans. Mahina lui-même, chef de son clan, n’était pas au départ le mwami de Banyamulenge. Kayira lors de son palabre avec Mahina, ne reconnaissait pas encore l’autorité de son adversaire sur lui. Peut-être qu’il n’était même pas encore informé des méandres politiques qui se jouaient dans la coulisse. Sans doute que les Banyamulenge n’ont pas été consultés lors du traçage de la nouvelle carte.

À l’arrivée des européens, les Banyamulenge en avaient aussi des chefferies en tant qu’autochtones. Parmi les 8 chefferies pour le seul secteur de Luvungi : les Banyamulenge avaient chefferies Kayira, et Gahutu. Les barundi avaient Kinyoni, Mugabo et Rubisha : les Bafulero avaient Lusakana, Kabwika, Nyamugali et Mangwa. Par ailleurs nous savons qu’ils étaient un peu partout dans d’autres secteurs lointains. Ce ainsi qu’on parle des chefferies de dont nous ne savons pas exactement la date à laquelle elles se sont formées :

1. Budurege qui a été succédé par son fils Rugondera à Gishembwe

2. Sekunsi à Munanira

3. Rwiyereka qui a été succédé par son fils Murambya à Rugarama

4. Shanga qui a été succédé par Bururu à Gataka

5. Rutambwe à Rutabura

6. Muhasha qui a été succédé par son fils Sebasaza à Mutamabra

7. Muganwa = Bibogobogo

8. Nyirimuhanga à Muhanga

9. Nyiriminege à Gihande

10. Ntayoberwa à Mikarati

11. Muhire à Mibunda

12. Ruvugwa qui a été succédé par son fils Karojo à Minembwe

13. Mvubikira rumenge à Nganji

Vers les années 1930, la Belgique procéda à la suppression de la fusion de certaines chefferies et dressa une nouvelle carte. Lors de la création des chefferies coutumières, les colons belges, avaient contraint les Banyamulenge à céder Minembwe et Mibuda, les meilleures parties des terres communes de transhumances aux exploitants belges qui venaient d’installer leurs fermes bovines.

Le 23 mai 1934 Nyirimuhanga sera élu unanimement par toutes les communautés (Bafulero et Banyamulenge ) pour assurer la relève après le rejet massif de Rukarishya descendant de Kayira. Le Proces verbal etabli par Loon parle de Kayira lui-même

Les capitas ou sous chefs de Nyirimuhanga sont :

1. Nyiriminege chef capita de Gihande,

2. Kazama chef capita de Gatyazo,

3. Mutayega chef capita de Mulenge et

4. nzeyimana de chef capita kihera lemera

Face à son désistement obstiné Nyirimuhanga, Nyiriminege fut désigné pour le remplacer comme mwami. Certaines sources parlent du règne concomitant de Nyirimuhanga et Nyiriminege. Nyirimuhanga Umudahurwa, dirigait Muhanga d’où son nom. Nyiriminege fils de Nyagahavu, dirigeait ku Cendajuru, Gihande, Bibangwa, Ndegu, Mashuba

Cependant, les Banyamulenge étant plutôt intéressés par leurs troupeaux qu’a un pouvoir qui les approchaient des blancs, colonisateurs, devenus gênant par leurs corvées, leurs recensements et taxes et impôts, ils foncèrent un peu plus au sud abandonnant ainsi leurs chefferies d’origine à Nyiriminege seul et les Bafulero qui jusqu’à présent lui reconnaissent un tout petit peu. Une grande partie de son domaine est maintenant aux mains d’autres.

Le recensement les gênait beaucoup et pour se faire le colon utilisait souvent le fouet. Pour les Banyamulenge, le recensement peut être comparé aujourd’hui comme celui qui te demanderait combien tu as dans ton compte en banque.

Vers les années 1953, L’admiration belge accepta enfin que les Banyamulenge s’installent définitivement dans les zones où on leur avait interdit jusque-là de transhumances mais toujours sous surveillance. « En fin 1954, elle envisageait d'annuler cette nouvelle mesure et même de cesser de freiner la disposition des Tutsi pour l'organisation, d'admettre de leur part une influence politique sur les Vira, en nommant par exemple certains d'entre-deux capita de village ou chef de groupement ». (WEIS, 1959) p149. C’est la création d’agglomérations mixtes

Les traditions orales rapportent que Bragard[i], un des admirateurs belges aurait fait la proposition et aurait établi les documents qu’il aurait demandé à Murambya et Rugondera de signer mais ces derniers auraient eu des réticences. Une méfiance Certes qui résulte de la dépossession par force de leurs premières chefferies. Rugondera est fils et successeur de Budulege à Gishembwe, tandis que Murambya est fils et successeur de Rwiyereka à Rugarama. Toutefois, les documents ont été signés par Muzeba, Rusumuni et Mahoro qui comprenaient l’importance.

Mais il y a lieu de se poser la question de savoir pourquoi Nyiriminege et Nyirimuhanga qui participaient déjà aux réunions, n’ont-ils pas été informés par l’administration. Était-elle une réelle proposition ou une feinte pour calmer les Banyamulenge surtout quand on sait qu’il y’avait un autre plan ? « Une seconde étape devrait permettre une migration plus accentuée de Vira vers le plateau, sans mouvement inverse aussi important des Ruanda. Pas d'inconvénient à cela, car les pâtures ne couvrent aujourd'hui qu'une partie du plateau et laissent donc de l'espace libre, car plus tard l'élevage Ruanda, devenu plus intensif, chercherait moins à conquérir de nouvelles terres qu'à mieux utiliser le domaine exploité. » (WEIS, 1959) p.280

Informé, le mwami de Bavira aurait composé une lettre de refus au nom des notables Banyamulenge puis l’aurait fait signer par ces derniers sous une fausse interprétation. Illettrés, qu’ils étaient, ils ont apposé leurs empreintes sur un document recours refusant le groupement tout en croyant signer un pacte de paix. Le document fut acheminé chez Bragard qui classa le dossier comme clos sans enquête au préalable. L’extrait de Weis laisse entrevoir que Bragard n’était pas encore décidé comme il le faisait croire.« Un problème politique particulier se pose dans la chefferie à propos des relations d'avenir entre Vira et Ruanda. Alors qu'il paraît nécessaire, pour éviter des heurts, de distinguer aujourd'hui le groupement Budulege des groupements Vira, cette division politique risque plus tard de soumettre les populations vira émigrées sur le plateau à une autorité Ruanda et de réserver à ceux-ci la gestion politique de la région viable de la montagne d'Uvira. I l faut dès maintenant prévoir, en plus de la réservation foncière, la création de nouveaux groupements vira dans les vallées du plateau où l'on pense installer peu à peu ceux-ci. Le plateau sera de cette manière partagé entre des groupements vira et Ruanda, dans une première phase accompagnant la mise au point des programmes d'éducation agricole et pastorale » (WEIS, 1959) p. 286. Mahoro fut empoisonné par un commandité de mwami et mourut et Muzeba informé, prit la fuite vers Bibogobogo où il vivra le reste de sa vie.


La stratégie Belge

Comme on peut le constater, la stratégie belge consistait de manière délibérée à affaiblir les Banyamulenge en détruisant leurs troupeaux de bovin d’autant plus que l’économie vachère était un élément majeur qui empêchait une mainmise de l’administration sur eux.

Aussi, il y a lieu de signaler que les Belges avaient des projets d’élevage L’ELIT ( elevage d’itombwe). Pour cela ils avaient besoin d’espace à un endroit favorable, bien sur les Hauts Plateaux. Les Banyamulenge représentaient alors une concurrence potentielle qui pourrait non seulement nuire à leur marché, mais aussi les empêcher d’occuper les terres convoitées. C’est ainsi qu'ils ont systématiquement spolié les terres jadis exploité par les Banyamulenge. Mibunda, minembwe, kahololo, etc. A traves les scenarios dans les propositions de Weis , on peut facilement deviner clairemnt le regime d'apartheid sans nom auquel cette pauvre communauté était soumise parce ils fondent sur des premisses d'une situation réellr: « Ajoutons toutefois que l'intérêt commun veut que disparaisse la distinction actuelle entre une population exempte de notre influence économique et une population dévolue à notre besoin en main-d’œuvre ; toutes deux devront s'intégrer dans une organisation commune, à côté d'un système économique dont la première sera l'élément rural, et où l'autre groupera les classes commerçante, artisanale, ouvrière et intellectuelle. Une distinction politique maintenue outre mesure risque de freiner l'établissement de relations saines entre les deux parties. » (WEIS, 1959) p.287. Bien entendu, la population exempte de leur influence économique est, sans doute, les Banyamulenge que l’on prépare à mener éternellement une vie rurale.

Toutes ces dispositions de destitutions du pouvoir, des obstructions à l'installation et déstabilisation une fois installés, s'inscrivent dans le processus de fragilisation et d’anéantissement de la communauté visée baptisée de récalcitrante ainsi que la spoliation de leurs terres. Weis a écrit : « Le refus prolongé d'admettre leur introduction et leur immigration, suivi de leur rejet d'un territoire à l'autre, puis, après leur fixation de fait dans la chefferie, l'indécision quant à leur intégration (création puis désintégration du groupement Budulege), tout a contribué à mettre les Ruanda au banc de notre influence » (WEIS, 1959) p :277.

Weis a mené une étude sur uniquement ce qui était devenu la chefferie vira. Il va de soi que dans les autres entités où vivaient les Banyamulenge, ce sont les mêmes scenarios de tracasseries. Les planifications territoriales se basaient sur comment anéantir les Banyamulenge et assujettir les autres tribus voisines jugées dociles.

Pour se faire, on devait fabriquer de toute pièce toutes les raisons possibles pour justifier leurs opérations. On les accusait le banyamulenge de couper les forets alors qu’ils ne cultivaient pas ; de révolter les autres congolais contre le pouvoir colonial mais curieusement on les forçait de vivre ensemble ; de dominer les autres alors qu’ils n'avaient pas le pouvoir ; de se soustraire à l’impôt, mais ils n’étaient les seuls, de bruler la prairie.

La savane brulée par les Banyamulenge pour avoir l’herbe fraîche et diminuer les tiques, ne représente rien comparativement au gishinjira(razzia de bêtes sauvages par le feu) pratiqué par les Babembe et les pygmées. « Ces pasteurs offrirent à l'administration plus de réticence que les Vira : mal fixés encore, réfractaires à l'impôt et au recensement, destructeurs de la forêt d'altitude, menaçant de dominer les peuples congolais et de les soustraire à l'influence européenne, ils firent l'objet d'une discrimination sévère ». (WEIS, 1959) Aussi faut-il dire que les Banyamulenges ne se sont pas montrés dociles à la colonisation. Ils désobéissaient aux corvées et toujours dans le cadre de la résistance à la colonisation, ils ne déclaraient pas la totalité de leur avoir en bétail au recensement. Tous ces tumultes ont suscité une méfiance à l’égard des colonisateurs et ont placé les Banyamulenge parmi les rares tribus du RDC qui n’ont pas été longuement colonisées, 10 ans seulement, c’est-à-dire de 1950 à 1960.

L’auteur finit par se poser des questions et faire une plaidoirie :

« Pourquoi cette ségrégation, car c'est de cela qu'il s'agit ? Pour protéger les Vira de l'implantation de populations nouvelles sur des terres qu'en réalité ils n'occupent pas, ou bien pour les préserver d'une sujétion politique basée sur un « capitalisme » pastoral ? C'est douteux, car on a laissé les Ruanda s'établir sur le versant du lac, au contact même des Vira, et on leur a interdit le plateau. La mesure voulait plutôt protéger des concessions minières, aux confins des territoires de Fizi, de Mwenga et d'Uvira, et des réserves dont on voulait conserver les forêts. Mais les forêts ont tout de même reculé, parce que on a précisément refusé le contact avec l'indigène, seul moyen de protéger les forêts, et parce qu'il n'était pas possible d'empêcher la pénétration des Ruanda dans une région vide, située au contact du versant du lac et des territoires du Ruanda-Urundi, et subissant une pression démographique depuis ces zones fort peuplées. »  (WEIS, 1959)

Au demeurant, ce texte donne la réponse à la question énigmatique de savoir pourquoi une administration coloniale a instauré un système d’apartheid à l’égard d’une seule communauté qui n’était pas du tout barbare. « La mesure voulait plutôt protéger les concessions minières aux confins des territoires de Fizi, Mwenga et Uvira, et des réserves dont on voulait conserver les forêts. Mais les forêts ont tout de même reculé, parce que on a précisément refusé le contact avec l'indigène, seul moyen de protéger les forêts, et parce qu’il n'était pas possible d'empêcher la pénétration des Ruanda dans une région vide. » (WEIS, 1959)p.277

Après 80 ans de l’occupation belge, voilà le bilan, pas du tout positif que retiennent les Banyamulenge de la colonisation : l’Implantation du christianisme à deux branches : les Catholiques et les pentecôtiste (protestants) qui ont entraîné la mort de leur culture par une rupture brutale et radicale des visions préexistante, certes bien intentionnées mais jugées païennes. Le protestantisme a fini par s’ériger en dictature séculaire. Pas d’écoles pour parachever l’initiation au nouveau mode de vie, pas de routes, pas de centres de santé, pas d’électricité, pas d’adduction d’eau potable, pas d’entité administrative (groupement, territoire…), ils vivent coupés du reste du monde et de tout développement. Mis sous tutelle des autres tribus, et abandonnés à eux-mêmes, sont déstabilisés quand ils tentent de se prendre en charge. Ils vivent dans une situation confuse ou on les traite tantôt de citoyens tantôt de immigrants.

Fait Le 24 août 2023

Paul Kabudogo Rugaba


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