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La Tragédie Silencieuse des Banyamulenge sous le Commandement du Général PacifiqueMasunzu

Paul KABUDOGO RUGABA

Depuis la nomination du général Pacifique Masunzu comme commandant de la 3ème zone de défense couvrant l’ensemble de l’Est de la République démocratique du Congo, la communauté banyamulenge vit une véritable descente aux enfers. Chaque jour apporte son lot de tragédies : villages incendiés, populations déplacées, deuils et souffrances. Ce calvaire, orchestré sous une apparente indifférence, illustre une stratégie subtile mais brutale qui vise à annihiler un peuple déjà marginalisé et persécuté.

Le général Pacifique Masunzu, d’origine munyamulenge, est une figure controversée au sein de sa propre communauté. Depuis ses débuts dans les rébellions armées jusqu’à son ascension au sommet de la hiérarchie militaire, son parcours est marqué par des actes qui suscitent la colère et l’incompréhension de ses semblables. Sa nomination par le président Félix Antoine Tshisekedi semble calculée : Masunzu incarne l’instrument idéal pour écraser les Banyamulenge sous un vernis de légitimité.

Qualifié par certains de personnage imprévisible, voire pathologique, Masunzu agit de manière robotique pour plaire à un gouvernement qui l’a promu à des grades jugés non mérités par ses pairs. Cette loyauté aveugle le pousse à sacrifier les siens, consolidant ainsi sa réputation d’exécutant zélé des politiques de répression.

Sur le terrain, la situation est catastrophique. À l’heure où nous écrivons ces lignes, des villages banyamulenge sont en train de brûler. Des centaines de familles se retrouvent dans la brousse, exposées à la pluie, sans abri, ni nourriture, ni assistance humanitaire. La nature devient leur seul refuge, alors que leurs maisons sont incendiées et leurs biens pillés.

Les réseaux sociaux regorgent de vidéos montrant des membres des groupes armés affiliés aux FARDC, tels que les Wazalendo, célébrant ouvertement leurs exactions. On les voit exhiber des vaches volées, des biens pillés, et même des drapeaux proclamant une prétendue République de Babembe. Ces scènes de jubilation macabre témoignent d’un génocide progressif et ignoré par la communauté internationale.

Pendant ce temps, au Nord-Kivu, le M23 continue sa progression militaire. Malgré l’urgence stratégique que représente cette menace, Masunzu choisit de concentrer ses forces sur des civils désarmés dans les Hauts Plateaux d’Uvira, Fizi et Mwenga. Cette stratégie délibérée, visant à donner une fausse impression de succès militaire, prive les zones de combat d’un appui militaire vital.

L’armée congolaise (FARDC), démoralisée par une guerre sans véritable sens ni issue, se trouve dans une impasse. De nombreux soldats sont conscients que leurs actions contre les Banyamulenge relèvent davantage d’une persécution que d’une mission militaire justifiée. Ce qui se déroule dans les Hauts Plateaux n’est rien de moins qu’une tentative de génocide. Les Banyamulenge sont pris pour cible de manière systématique, leur existence même étant remise en question. Des crimes atroces sont commis sous le regard complice ou passif des autorités, tandis que la communauté internationale reste silencieuse.

La stratégie du gouvernement semble claire : utiliser des figures comme Pacifique Masunzu pour détruire de l’intérieur une communauté qui a toujours lutté pour sa survie dans un environnement hostile. Cette politique d’extermination silencieuse, combinée à des attaques coordonnées de groupes armés, est une véritable honte pour un État qui prétend prôner l’unité et la justice.

Depuis sa nomination à la tête de la 3ème zone de défense couvrant l’Est de la République démocratique du Congo, le général Pacifique Masunzu ne cesse de révéler un visage inquiétant, marqué par des déclarations mensongères et incendiaires ainsi que des actes qui trahissent une volonté manifeste de nuire à sa propre communauté, les Banyamulenge. Son discours inaugural a non seulement alimenté des tensions ethniques déjà explosives, mais il a également levé le voile sur une réalité sombre : son rôle central dans l’organisation occulte et controversée connue sous le nom d’Akagara.

Akagara, qualifiée d’obscure et d’occulte, est une organisation que Masunzu semble diriger comme une véritable machine à persécuter. Selon de nombreuses sources, cette entité a pour objectif de vendre le sang des Banyamulenge pour obtenir les faveurs d’un gouvernement déterminé à déraciner l’ensemble des Tutsi de la région. Les Banyamulenge, longtemps marginalisés, font face à une menace existentielle accrue sous la houlette de Masunzu, dont les actes et paroles trahissent une loyauté non envers sa communauté, mais envers un projet d’élimination systématique.

Dans ses premières déclarations après sa nomination, Masunzu a affirmé que les forces d’autodéfense banyamulenge étaient coalisées avec des groupes rebelles burundais. Cette accusation, bien qu’infondée, sert de prétexte pour justifier des actions militaires contre des civils désarmés. Ce mensonge est d’autant plus scandaleux que, depuis sept ans, ces mêmes groupes rebelles burundais, en coalition avec les milices Wazalendo et certaines factions des FARDC, mènent des attaques répétées contre les Banyamulenge.

Le phénomène inquiétant de la stigmatisation des Banyamulenge ne s’arrête pas aux actes de Masunzu. Des figures politiques issues de la communauté, telles que l’ancien ministre Kamanzi Kibibi, ont ouvertement tenu des discours déshonorants et incendiaires contre cette communauté. Aujourd’hui, ces propos ont été repris et amplifiés par des figures comme le député Lévi Rukema. Ce dernier, niant catégoriquement l’existence de massacres, a qualifié les récents déploiements militaires dans les Hauts Plateaux comme une simple opération pour "fermer les entrées".

Ces déclarations sont non seulement absurdes mais aussi profondément contradictoires. Comment justifier qu’un territoire isolé comme Minembwe, situé à des milliers de kilomètres de toute frontière significative, devienne une cible militaire prioritaire, alors que les véritables zones d’entrée, telles que Bukavu, Uvira, ou la plaine de la Ruzizi, restent largement ouvertes ? Cette logique biaisée ne fait que renforcer l’idée que ces opérations visent non pas à défendre le territoire national, mais à persécuter les Banyamulenge et à éliminer leur présence de la région.

Ce qui aggrave davantage la situation, c’est l’inaction de la communauté internationale et des institutions nationales face à l’expansion clandestine de cette répression systématique. Les Banyamulenge sont non seulement abandonnés à leur sort, mais également ciblés par une machine bien huilée, composée de milices locales, de rebelles étrangers et d’une armée nationale qui devrait pourtant les protéger.

Ce silence complice permet à des organisations comme Akagara de prospérer et à des figures comme Pacifique Masunzu de poursuivre leur sombre dessein sans opposition significative. Pendant ce temps, les Banyamulenge continuent de payer un lourd tribut, abandonnés dans les Hauts Plateaux où la violence devient leur quotidien.

Face à cette situation, il est crucial de dénoncer les manœuvres de Masunzu et de ceux qui, par leurs discours ou leurs actes, contribuent à la persécution des Banyamulenge. La communauté internationale doit prendre ses responsabilités et exiger des enquêtes indépendantes sur les massacres, les déplacements forcés, et les incendies de villages.

Les Banyamulenge, quant à eux, doivent continuer de résister, non seulement par la force des armes mais aussi par la préservation de leur histoire, de leur identité et de leur culture. Ils ne peuvent pas laisser les accusations mensongères et les discours de haine effacer leur légitimité et leur droit de vivre en paix sur leurs terres ancestrales.

Ce qui se passe à Minembwe et dans les Hauts Plateaux est une tragédie humaine qui dépasse les frontières de la RDC. Il s’agit d’un rappel brutal de ce qui arrive lorsque le silence et la manipulation prévalent sur la vérité et la justice. La lutte des Banyamulenge est une lutte pour la survie, mais elle est aussi un appel universel à l’humanité pour ne pas fermer les yeux sur l’injustice.

Il est impératif que la communauté internationale, les organisations de défense des droits de l’homme et tous les acteurs concernés se penchent sur cette crise. Le silence équivaut à une complicité. La population banyamulenge ne peut continuer à être abandonnée à son sort, livrée à des bourreaux sans foi ni loi.

Cette situation ne concerne pas uniquement une communauté : elle est un test pour l’humanité tout entière. Allons-nous rester spectateurs d’un génocide qui se déroule sous nos yeux ou allons-nous agir pour mettre fin à cette barbarie ? Les Banyamulenge méritent justice, dignité et protection. Le moment d’agir, c’est maintenant.

Le 20 janvier 2025

Paul Kabudogo Rugaba

 
 
 

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