
Le Général Michel Rukunda Makanika était un homme simple, un militaire aguerri et impavide. Rien ne le faisait reculer sur le champ de bataille. Il avait déjà été criblé de balles à plusieurs reprises, mais continuait de défier la mort sans jamais perdre courage. Semblable à un lion de la savane, il était capable, de manière héroïque, d’opérer en utilisant différentes tactiques : créer des diversions, tendre des embuscades, affronter son adversaire face à face et au corps à corps. Il attaquait rarement, mais se défendait toujours farouchement. Premier à entrer sur le champ de bataille, il en sortait le dernier.
À côté de cet esprit combatif, il faisait preuve d’une douceur exceptionnelle. Ses innombrables batailles étaient non seulement couronnées de victoires, mais aussi marquées par des œuvres de bienfaisance. Il pardonnait ses ennemis, même lorsqu’ils lui faisaient du mal. Au cours des mois de juin et juillet 2020, il avait libéré une trentaine de militaires capturés alors qu’ils étaient venus l’agresser. Il avait offert à leurs familles la liberté de choisir leur lieu de résidence. Les témoignages en sa faveur étaient nombreux et éloquents. Néanmoins, il était conscient de l’ingratitude du monde.
Il comptait sur son Dieu et sur sa force. Confiant en lui-même, il était capable d’attaquer sans arme et de s’en procurer auprès de ses ennemis. Il ne ratait jamais sa cible. Certain de son objectif, il ne gaspillait pas ses munitions inutilement. Ses pas sur le champ de bataille résonnaient comme un tremblement de terre. Il suffisait d’évoquer sa présence pour que les armées adverses battent en retraite et que la population se sente soulagée.
Sa droiture et sa loyauté représentaient un affront pour ces généraux autoproclamés ou promus par népotisme. Pour eux, Michel était un ennemi à abattre. Mais hélas ! Le poursuivre n’était pas sans risque : c’était comme tenter de traquer, à mains nues, un lion en liberté dans la nature. La suite était facile à deviner.
Cet homme, dont la seule passion avait été de sauver son peuple de la persécution, avait, depuis 2002 jusqu’à récemment, défié les célèbres armées du monde qui assiégeaient les Hauts Plateaux. À travers des exemples concrets, il enseignait la bienséance aux rebelles Maï-Maï et incarnait, aux yeux des FARDC, le modèle d’un militaire loyal et digne de ce nom, bien que ces derniers continuassent à lui faire la guerre.
En quelques mois, il avait accompli ce que la MONUSCO et les FARDC n’avaient jamais réussi à faire pendant plusieurs décennies. Sans chercher la vengeance, il se sacrifiait pour le salut de la population, toutes ethnies confondues. Les témoignages des habitants étaient là, mais, pour des raisons inavouées, tant l’armée que l’administration s’évertuaient à les étouffer.
Paul Kabudogo Rugaba
Whos was General Michel Rukunda Makanika
General Michel Rukunda Makanika was a man of remarkable simplicity, yet his soul bore the mark of a seasoned warrior, unwavering and fearless. No force could make him falter on the battlefield. Bullets had pierced his flesh more than once, but death, however persistent, never managed to shake his courage. Like a lion roaming the vast savannah, he maneuvered with a hero’s mastery—deploying diversions, laying ambushes, confronting his enemies face to face, and engaging in fierce hand-to-hand combat. Though he seldom initiated an attack, when compelled to defend himself, he did so with unparalleled ferocity. He was always the first to step onto the battlefield and the last to withdraw, his presence embodying the very essence of valor. Yet beneath this warrior’s exterior resided a man of rare gentleness. His countless victories were not merely measured in military triumphs but were illuminated by acts of grace and charity. He forgave those who sought to harm him, extending compassion where vengeance would have been justified. In the turbulent months of June and July 2020, he released nearly thirty captured soldiers who had come to take his life. To their families, he offered not just freedom but the dignity of choosing their home—a gesture that spoke volumes about his humanity. Many bore witness to his kindness, their voices sincere and moving, though he knew well the world’s propensity for ingratitude. Makanika’s strength stemmed from an unshakable faith in God and a steadfast belief in himself. Such was his resolve that he would face his enemies unarmed, seizing their weapons in the heat of battle. His aim never wavered; his purpose remained crystal clear. He wasted neither bullets nor time, every shot deliberate, every move purposeful. When his boots struck the battlefield, it was as if the earth itself trembled. The mere whisper of his name was enough to send opposing forces into retreat and to restore hope among the weary populace. His integrity and unwavering loyalty stood as a silent rebuke to the self-appointed generals and those whose ranks were born of nepotism. To them, Michel was not just a rival—he was a threat that needed to be extinguished. But to pursue him was to tempt fate, akin to chasing a wild lion with bare hands: reckless and inevitably doomed. The outcome was never in doubt. Driven by a singular passion—to shield his people from relentless persecution—General Makanika had, since 2002, defied some of the world’s most formidable armies that laid siege to the Hauts Plateaux. His actions were lessons in honor, even for the Maï-Maï rebels, while to many within the FARDC, he represented the paragon of a true soldier, loyal and dignified—though irony would have them wage war against him nonetheless. In mere months, he achieved what MONUSCO and the FARDC had failed to accomplish in three decades. His fight was never for personal vengeance; it was a selfless sacrifice for the salvation of all people, transcending ethnic lines. The people’s testimonies stood as undeniable proof, yet, for reasons shrouded in silence, both the army and the administration labored to suppress these voices.
Paul kabudogo Rugaba
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