Historique
Dans la région des grands lacs, deux religions dominent. Il s’agit du christianisme et de l’islam. Elles ont réussi à déplanter complètement l’animisme dont existe encore quelque pratique par-ci par-là, à des occasions rares de manière clandestine.
Chaque partie du globe les vit différemment. Pour certains, elles ont été la source d’inspiration qui a fait apparaitre des grands esprits devenus des modèles de référence de tous les temps. Elles ont été à la base du développement, support incontestable de l’épanouissement des hommes et de femmes. Mais dans la région des Grands Lacs en Afrique, on les vit autrement. Elles ont été la pépinière de futurs grands génocidaires de tous les temps. C’est d’elles en partie que vient la discorde et la haine qui embrase la région pendant plus de 70 ans.
Le jour où ces religions se sont implantées dans cette région, le diable s’y est installé également avec une légion de démons de la haine. Ce compagnon indésirable est certes nécessaire pour faire bon choix mais pas du tout pour en faire un roi. Le comble de misère est qu’il prend le dessus sur ces religions qui ne murissent pas, parce que continuent à patauger dans une idéologie banale ségrégationniste plutôt que d’enraciner les valeurs et les principes universels. Mais elles vieillissent parce que de plus en plus abandonnées dans le monde civilisé. Jadis vénérable, aujourd’hui elles sont vulnérables parce que les chocs des scandales révélés sont un coup fatal pour elles. Mais quel souvenir auront-ils laissé dans la région de grand lacs ?
L’histoire nous apprend que les africains étaient des croyants avant l’introduction de ces grandes religions venues de l’extérieur qui dominent le monde. Une fois imposées, elles ont été utilisées pour détruire notre humanité primitive et la remplacer par une modernité cruelle. La haine est aussi forte au sein des clergés au point où ils ne savent plus la dignité humaine. Ce qui compte c’est l’honneur, c'est l’argent qui fait du capitalisme la nouvelle religion du monde, c’est le nombre d'adeptes, quel que soit le comportement indécent. Elles offrent ainsi, une espace pour des ambitieux politiques ratés, de pouvoir exercer leur influence et étendre leur parcelle de domination inhibée. Ce sont des partis comme tant d’autres, à l’instar de partis politiques.
Dans la région des grands lacs, les religions sont pointées du doigt comme étant, si pas les principales, du moins parmi responsables des cycles de violences. D’abord, avec l’islam, cette région est venue avec les traqueurs de humains pour en faire des esclaves. Ils ont armée et influencé certaines tribus pour les utiliser contre les autres. C’est ainsi que les Babembe, étant parmi les choyés des arabisés, ont profité de cet avantage jusqu’en faire une culture pour mettre fin à l’existence de leurs voisins. Ils ont massacré les pygmées, ont envahi et conquis les terres de Bajoba et Babwali qu’ils ont tués ou vendu pour la traite négrière. L’histoire nous apprend que toute la côte ouest du lac Tanganyika appartenait au groupe ethnique Bazoba tantôt appelé Bajoba, rangé parfois par certains auteurs dans la classe de semi-bantou. Actuellement les Babembe se tapent sur la poitrine que ces terres leurs appartiennent au mépris de vaincu affaiblis. Aujourd’hui ils massacrent les banyamulenge pour accaparer leurs terres en se servant d’une histoire falsifiée. Ils sont devenus ce que les anglais appellent « Killing machine » pour, non seulement des personnes, mais aussi pour l’environnement. La riche faune de la région n’est plus qu’une histoire du passé ; pas un seul animal sauvage n’a survécu, et même les oiseaux du ciel ne sont pas épargnés. En trois ans, voilà qu’ils sont à about du cheptel bovin de banyamulenge qui s’évaluait à plusieurs centaines des milliers.
Le christianisme qui a remplacé l’islam, est venu sous l’apparence de combattre la traite négrière et mettre fin à l’esclavage. Cependant sa mission n’était pas aussi sainte qu’on le pensait. Déjà, le discours du roi Léopold dévoile son agenda. Il est clair et sans équivoque à ce sujet : une servitude sous la tunique de l’évangélisation du Congo. A la différence de la traites négrière, le christianisme avec la colonisation est venu perpétuer l’esclavage sur place. La seule différence est qu’il a mis fin au mouvement de trafic triangulaire des humains, de l’Afrique vers l’occident, puis ensuite vers l’Amérique. Le reste est identique. Les africains ont subi le même sort que les esclaves emportés. Cfr the Red label de la Belgique.
Le christianisme est composé de deux branches: Les catholiques et les protestants. Ces derniers connaissent d’autres ramifications qui ne cessent de proliférer en de minuscules sectes. Tous les deux puisent les principes et le fondement de leur doctrine dans un même livre : la bible. Seules l’interprétation et la doctrine diffèrent parfois, et cela suscite souvent des débats houleux qui sont à l’origine des dissensions. Les protestants, pour cette même raison, connaissent une prolifération des sous-groupes qui naissent du jour au jour.
Les Pratiques
Originaires de la même région, ces deux religions, donc, l’Islam et le christianisme, ont un dénominateur commun. Elles sont toutes deux monothéistes et ne présentent pas des différences notoires quant aux pratiques rituelles. Adoration, prédication, jeûne, lecture de livres saint, dîme etc.
Partout, chez les musulmans tout comme chez les chrétiens, Les discours eschatologiques sont la principale arme. On doit obéir à l’instruction, non pas parce que on est convaincu, mais parce que l'on a peur du châtiment ultérieur. En d’autres termes, il faut souffrir au présent pour être heureux dans le futur, dans un monde d’au-delà qui ne surviendra qu’après la mort. Pour se faire, il faut tout donner et s’adonner à Dieu. Cependant, ces adorateurs d’un même Dieu sont des ennemies jurées.
En tant qu’instrument d’exploitation, dans certaines sectes, la valeur d’un bon croyant se mesure par sa contribution. Pour cela, les thèmes sur la dîme et l’offrande sont largement traités et les passages bibliques ou coraniques y relatives sont fréquemment évoqués. Le plus souvent, on voue au diable celui qui ne payerait pas la dîme dont la gestion n’est soumise à aucune règle de contrôle rigoureux.
On n’ose même pas freiner la folie de la jeunesse pour ne pas perdre des fanatiques, qui occasionnerait, de ce fait, la diminution du revenu et des honneurs. Pour les responsables, le nombre des adeptes prime sur les qualités morales. C’est comme si l’église et les fidèles sont sa propriété privée. C’est ainsi qu’on se livre à une concurrence déloyale dans une course effrénée à la recherche des âmes. Le clientélisme prend alors place. Avoir une grande masse devant soi est perçu comme un signe d’exhaussement et de bénédiction. On arrive, parfois même, à recourir aux armes pour conquérir les adeptes, pratique qui s’observe souvent chez les musulmans, mais qui n’est pas tout à fait absent ailleurs.
Pour dissuader les fidèles, la hiérarchie parle au nom de Dieu. Et même, les scandales sont faits au nom de Dieu. On invente des péchés nouveaux, tout comme on relativise aisément ceux déjà définis dans les livres saints. L’essentiel est d’écarter l’un ou l’autre aspect qui va à l’encontre de ses intérêts pour échapper au sentiment de culpabilité. De cette façon, on agirait librement avec une conscience quitte. Chez certains (le protestant et musulman), la bière et/ou le tabac sont les seuls péchés mortels au même titre que ce que les catholiques considèrent comme sacrilèges, alors que le détournement des biens de la communauté est bel et bien camouflé. On va même, jusqu’à juger qu’adhérer à une religion ou secte qui n’est pas la sienne, c’est un renégat, quand l’inverse, donc, venir adhérer la sienne est une conversion. C’est dire que l’apostat ou la conversion sont fonction de l’appartenance de celui qui juge et non en fonction de l’éloignement ou rapprochement en rapport avec Dieux. Toute tentative de rapprochement ou un regard de tolérance des uns envers les autres est jugée de profanation. Voilà en bref, les réalités des situations d’intolérance dans lesquelles les religions nous tiennent enchaînés.
Certains des responsables vont même jusqu’à se proclamer dieu : "Mungu wa Ubembe". D’autres des prophètes. On entoure les récits des mystères pour continuer à obnubiler les esprits naïfs et innocents. Pour être écouté, il faut inventer des fables dans ce qu’ils ont l’habitude d’appeler des témoignages. Durant ces derniers, on raconte qu’on a vécu, d’évènements surnaturels qui ressemblent plutôt aux fictions, voir, des hallucinations. Les témoins disent avoir vu les démons, les anges, qui leur ont confié un message. De ce fait, ils deviennent des prophètes dont l’avenir et la vie des autres sont un livre ouvert. Divination ou révélation ? Ce pouvoir est perçu comme signe de la présence divine. C’est ainsi que dans un monde où l’avenir est incertain, le charlatanisme prend le dessus et l’exploitation s’ensuit. Quand il y a un évènement, tout le monde s’empresse à dire qu’il l’avait prédit, comme si on réclamait le droit d’auteur ou de paternité. Et pourtant, il n’y rien qui advient qui aurait été dit préalablement. Tout ce que l’on observe, est que ces prophètes de malheur, ne cessent d’annoncer d’une manière vague une alternance d’un avenir sombres, radieux. A mon avis, cela ne nécessite pas des prophètes pour savoir que la vie connait des hauts et des bas.
Pour conjurer le mauvais temps, il faut prier, jeûner, pour déjouer la colère de Dieu. Tout malheur est perçu comme punition pour les manquements à Dieu. Pourtant, il n’a jamais été prouvé que ceux qui traversent les situations désastreuses sont plus pécheurs que ceux qui jouissent de tous les bonheurs du monde. Pour le cas précis, est-ce que les banyamulenge, actuellement victimes du génocide, méritent ce sort pour s’être écartés de Dieu plus que leur bourreaux Babemebe, Bafulero, Banyindu? Devant pareilles contradictions, les adeptes abusés, ne sachant plus quoi faire, se laissent conduire, comme de moutons à l’abattoir, sous la houlette des leurs exploiteurs qui se donnent des titres très impressionnants.
Derrière les Pratiques Religieuses Ouvertes se Cachent des Pratiques Politiques Clandestines
Derrière les clergymans se cachent des vices pernicieux. Les responsables des églises font la politique sous l’ombre. On ne reconnait l’arbre que par ses fruits. La conférence nationale a été dirigé en partie par un clergé quand une catégorie des citoyens fut défenestrée pour motif racial. On peut affirmer sans ambages qu’elle a été le coup de sifflet du départ de la discrimination officielle qui, jusque-là timide et sournoise contre une ethnie mal acceptée. Il a donné champ libre la mise en application qui a généré au génocide de tutsi au Congo.
Il y a de quoi être littéralement séché et n’avoir plus à dire, quand il y a plein à dire, une fois que l’on constate que tous ceux qui mettent la RD Congo à feu et à sang ont été formés dans ce que l’on appelle de bonnes écoles missionnaires, soit protestantes soit catholiques. La question qui se pose est de savoir pourquoi on les appelle de bonnes quand elles n’ont produit que des criminels éloquents. Doit -t-on juger la qualité sur base du seul critère de la rhétorique ? Quelle est la place de l’éthique ?
Aujourd’hui un de pionnier de la théorie xénophobe anti-Banyamulenge, Martin Fayulu, est un produit de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) qui, contre vent et marais, veut faire de lui, un président élu de la république démocratique du Congo.
On raconte que Grégoire Kayibanda, l’initiateur du génocide au Rwanda a été formé dans les séminaires catholiques. Il est un produit brut de l’idéologie semé par monseigneur Perraudin. Toujours au Rwanda, les dossiers des prêtres génocidaires sont nombreux, parmi lesquels, Mgr Augustin Misago, une figure emblématique de l'ensemble du clergé catholique de son Pays, qui a été arrêté et jugé pour avoir dressé des plans pour exterminer les Tutsis dans son diocèse de Gikongoro. Au nord Kivu, précisément à Beni et Butembo, Mgr Kataliko, un monument de son diocèse catholique pour avoir contribué largement au développement économique et surtout pour son influence sur le changement de mentalités. Derrière ce titre honorifique se cache un aspect très déplaisant. Au nom du développement des Nande, il a créé une concurrence déloyale visant à ruiner les Tutsis. Pour ce faire, il a initié la tutsiphobie qui, en un rien de temps, avait complètement défait l’économie des visées. La consigne était simple: quel que soit la précarité de service, il ne fallait qu’acheter dans les boutiques de Nande. Mgr Munzihirwa, alors archevêque de Bukavu, s’était fait avocat des génocidaires rwandais quand il n’a osé dire mot durant l’hécatombe de tutsi.
Il n’y a pas que le clergé africain ; même les missionnaires expatriées ont pris part à la diffamation de certaines communautés. Au Burundi, les missionnaires xavériens ont été les promoteurs des révoltes visant l’ethnie tutsi accusés de minorité détenant le pouvoir. Malgré les mesures prises par le gouvernement Bagaza, de leur refuser le renouvellent du mandat, ils ont toujours été là pour attiser les tension chaque fois qu’ils s’apaisaient.
Je me rappelle une fois en 1990, les propos de León de Saint Moulin, un père jésuite, qu’il tenait devant les étudiants de l’Institut Technique du Développement à Kinshasa à ma présence. En ce temps-là j’étais l’unique étudiant de l’ethnie tutsi dans ma classe dans une université qui n’en comptait que deux. Le père León de Saint Moulin prit une dizaine de minutes pour expliquer comment les tutsi sont des rusés, intelligents calculateurs, dominants, orgueilleux et méprisant les autres. Il est à noter que la plupart de mes collègues ne savaient même pas ce que c’est un tutsi à part ceux qui étaient originaires de l’ancienne région du Kivu qui avaient au moins une idée vague. Aujourd’hui, beaucoup de ces anciens collègues sont devenus de grands ténors de l’anti-tutsisme.
Ces propos m’ont rappelé ce que le père Jean Baptiste Barbeno, missionnaire xavérien alors curée de la paroisse de Kidoti et préfet de l’institut Wananchi de Kagogo 1980-1985 qui répétait souvent : « les tutsi sont des de allemands d’Afrique et les italiens sont les bantous de l’Europe ». Il disait que les Tutsi, pareils aux allemands ont une vision hégémoniste de dominer.
Deux ans plus tôt, en 1988, j’étais dans le couvent de jésuites à Gombe là où j’étais parti voir le père Pierre de Wild, un père sage, je dirais même saint, qui était mon directeur spirituel. Nous étions assis dans le parloir quand est venu le Père Léon de Saint Moulin. Il nous salua gentiment et le père de Wild eut l’amabilité de me présenter. Après un bref échange, León de Saint Moulin me demanda : « es-tu tutsi ou hutu ? » Vite, le Père de Wild s’exclama : « quelle maladresse ! ». Confus, le père León de saint moulin s’excusa puis partit.
Naïf que j’étais ou plutôt trop jeune pour comprendre, je n’ai pas pu deviner du coup les conséquences ultérieures, ni comprendre que ces genres de discours étaient des préséances de propagande de haine qui porteraient, tôt ou tard, des fruits amers. Je me sentais plutôt flatté par ces affirmations, croyant que c’était un éloge pour moi d’être de ceux qui ont cette particularité. C’est plus tard que j’ai réalisé que c’était une bombe à retardement contre ma communauté.
Un xavérien du nom de Rolando, a élaboré de connivence avec certains abbés du diocèse d’Uvira un rapport très calomnieux incriminant Mgr Jérôme Gapangwa tous les malheurs du Congo. Ils visaient non seulement à le chasser de son diocèse mais aussi à le proscrire dans toutes les communautés religieuses y compris le Vatican.
Plus récemment, en 2017, le passage de quelques commerçants du bétail a défrayé la chronique. L’évêque de Kikwit, MgrTimothée Bodika Mansiyai, pour agiter les esprits, parlait de morphologies douteuses et invitait les fidèles dans un langage habillé et codé, d' « être vigilant » ; exactement le même terme utilisé par les génocidaires rwandais lors du génocide de tutsi au Rwanda dont la suite est bien connue.
Il n’y a pas que des catholiques. Les protestants ont menée parallèlement des campagnes qui ont abouti à la stigmatisation d’une communauté jusqu’à la mettre en marge de la société. Toutefois, étant d’abord divisées entre eux en plusieurs communautés, voir des sectes moins importantes sur le plans numérique, leur influence s’est fait moins sentir au départ, mais n’en compte pas moins d’effets néfastes. Monsieur Jean Ruhigita Ndagora Bugwika, un représentant légal de la communauté des Eglises Pentecôtistes au Zaïre (CEPZA ) s’est illustré dans la corruption, mais aussi et surtout, dans les propagandes xénophobes contre les Banyamulenge. Il a écrit un livre en swahili duquel se ressourcent les politiciens négationnistes qui récusent la nationalité des Banyamulenges. Mukwege est un fils de pasteur, Ngbanda se dit pasteur. Leur attitude est bien connue.
Responsabilité de l’Eglise sur le Conflit à Minembwe
Sur le plan pastoral, il convient de rappeler que toute cette zone en feu est entièrement dans le diocèse d’Uvira. Durant tout ce temps de carnage, les personnes qui ont la parole et ceux qui ont une espace pour s’exprimer, se sont tues délibérément pour cacher le désastre. Mgr Sébastien Muyengo Mulombe va avaler sa langue jusqu’à la fameuse contre-attaque de Gipupu qu’attendaient de sorciers pour justifier l’injustifiable. Malheureusement, il n’aura plus le courage de présenter ses excuses pour ses déclarations indignes d’un prélat, quand il découvrit qu’il s’était livré dans une guerre médiatique mensongère. En revanche, il va à encourager Mukwege dans une voie laquelle il s’était engagé, mais qu’il a fini par rectifier les tires quand il a découvert qu’ils étaient incompatibles avec son titre. Il va même à faire un deuxième mensonge sur les limites de la commune de Minembe à laquelle il s’acharne diaboliquement. On voit clairement dans son attitude une haine viscérale envers une communauté contre laquelle, il est prêt à pactiser avec le diable pour la mettre sur le chemin de l’errance, à défaut de l'anéantir totalement.
On a l’impression que Mgr Sébastien Muyengo Mulombe voit l’apostolat autrement. Lui-même étant loup, ce faux berger déguisé en brebis, accuse les brebis des loups. A noter que Mgr Sébastien Muyengo Mulombe n’a jamais effectué une visite à ces brebis en détresse. Pas même envoyer une délégation comme l’ont fait d’autres confessions religieuses. Quel Bon Berger !
Il est à rappeler que, c’est dans le diocèse d’Uvira où tous les évêques sont partis avec de oreilles ahuries par des accusations, excepté le premier, Mgr Danilo Catarzi (16 avril 1962 - 26 mars 1981) qui a fondé le diocèse. Certains ont essuyé des tirs, d’autre ont échappés aux assassinats à l’arme blanche en pleine messe, c’est le cas typique de Gapangwa. Pour cette raison, le diocèse est resté pendant plus de 5 ans avec un siège vacant (2008-2013), c’est à partir de là, le 15 octobre 2013, que Sébastien Muyengo Mulombe pris la relève.
Fondé par des missionnaires xavériens, ces derniers ont été l’objet des nombreuses critiques dont les plus exacerbant sont : primo avoir contribué à l’arriération du diocèse. Secundo, avoir semé une idéologie séparatiste.
En effet, comparativement aux autres missionnaires comme les jésuites, salésien, pères blancs, par exemple, qui ont été le vrai moteur du développement de là où ils étaient installés, les xavériens n’ont pas laissé d’infrastructures pour marquer leur empreint. Ils n’ont ni créé des écoles ni des centres de santé sous prétexte de vivre conforment à leur vœu de pauvreté alors qu’ils vivaient dans une opulence aux milieux de misérables. Ceux qui prenaient les initiatives de construction étaient traités des fous parfois même écartés de la congrégation.
Parmi les xavériens, se recrutait un nombre considérable des expulsés du régime burundais de l’époque, pour ingérence politique et incitation aux révoltes. Une fois à Uvira, ils n’ont pas abandonné leur perception quant à la relation entre les tutsi et les hutu du Burundi qu’ils ont transposé par force sur le diocèse d’Uvira, accentuant ainsi les divisions créées par l’administration belge, entre les Banyamulenge assimilés au Tutsi du Rwanda et les autres tribus dites bantous assimilées au Hutu du même pays. C’est de cette façon que le conflit d’au-delà de nos frontières a été importé dans les nôtres.
Aujourd’hui avec Mgr Sébastien Muyengo Mulombe, il n’y a presque plus d’xavériens. Dans une histoire où, il y a eu peu de hauts et beaucoup de bas, qui ne fait que rappeler les souffrances, on aimerait voir celui qui vas effacer les couleurs grises et noires. Celui qui mènerait des efforts pour faire table rase d’un passé douloureux et de plus s’y accrocher. Tout le monde peut faire des erreurs, mais il y a un mot qu’il faut se dire, c’est pardon. Malheureusement, l’actuel évêque d’Uvira n’est pas de ce genre. Il veut perpétuer l’idéologie bien fortement enracinée. Il y a des paroisses fermées par maque de prêtre en même temps il laisse partir l’abbé Mutware Philémon, Banyamulenge de souche, parce que, il n’y a pas de place pour lui. En somme il y a 6 abbés issus de cette communauté qui vivent exilés alors qu’ils n’ont pas des dossier politiques à leurs charges. Certains ont finis par défroquer par déception. Leurs paroisses d’origine ferment les portes par carence des prêtres.
Aujourd’hui, ce sont les Banyamulenge qui subissent de plein fouet les conséquences, d’une mauvaise évangélisation. Ils vivent en pleine misère dans une souffrance de persécution atroce qu’ils ne ressentent plus. Ont-ils fini par s’habituer ou c’est l’effet de cette mauvaise évangélisation qui rend inconscients de la menace réelle qu’ils prennent pour la voie qui mène au ciel ?
Un Avenir Incertain
Les banyamulenge font face à un monstre à (deux) plusieurs têtes: Religion, politique et communauté internationale
Actuellement les Banyamulenges, à la suite des conflits interminables qui sévissent leur milieu d’origine, sont éparpillés partout à travers le monde dans de camps des réfugiés pendant plusieurs décennies. La promiscuité fait son travail : mal nourris et vivant dans des conditions inhumaines, ils sont exposés à toute sorte de péril. Leurs dossiers de réinstallation ou de rapatriement sont gelés, les enfants sans éducation, présagent un avenir incertain.
Peu obtiennent la réinstallation dans leurs pays d’accueil. C’est temporairement bénéfique pour la survie mais avec lourdes conséquences à la longue. Pareille évolution, expose à la perte de leur terroir. Il n’y a pas un plus grand malheur que celui de perdre son pays. Elle expose aussi énormément à la disparition de cette communauté, au regard du nombre très réduit de ses membres, dans un vaste monde si puisant, si nombreux, avec une civilisation qui s’impose au titre mondial, capable de les absorber en un rien de temps. Échappant hier au génocide que lui préparait son gouvernement, ils risquent une volatilisation dans sa dispersion. Est-ce la fin de Banyamulenge ? Y’aura-t-il une diaspora en étroite collaboration avec le milieu d’origine, a l’instar de libanais, des israéliens ? La diaspora saura –t-elle maintenir l’identité culturelle qu’elle transmettra à sa progéniture ? En tout cas, cela reste peu probable, surtout que la trajectoire historique de Banyamulenge semble les précipiter dans une situation à laquelle ils sont peu préparés, capable de basculer dans une situation de sans repère cultuelle même sur leur fief. Déjà avec la christianisation les Banyamulenge avaient perdu quasiment tous les récits historiques, les chants, les proverbes constituant la littérature traditionnelle, les danses, et les notions de l’art symbole de l’originalité, les pratiques rituelles, les mœurs et les coutumes, base de l’éthique naturelle servant de droit coutumier.
Banyamulenge, c’est maintenant ou jamais. Vous devez vous prendre en charges et même tendre la main à vos frères du nord et tous ceux qui sont persécutés par la politique négationniste. Débout, vous n’avez plus rien à craindre, car ce que vous espériez a été compromis par vos ennemis. Allez au-devant et combattez pour vous-mêmes et Dieu viendra à votre secours. Attendre que quelqu’un d’autre le fasse pour vous, est une erreur fatale. Ni l’ONU et les Puissances extérieures, personne ne le fera. Chacun tire la couverture chez soi. Chacun, mène un combat pour sa survie, celle de sa famille et son positionnement. Pensez-vous bougrement que le contingent pakistanais puisse être content de votre lutte acharnée pour votre survie quand elle peut éventuellement mettre fin à la mission des casques bleues en RDC qui est un gagne-pain. Pensez-vous qu’il aura quelqu’une qui viendra mourir pour vous ? Détrompez- vous, "aide-toi et le ciel t’aidera." dit-on. Vous de devez arriver à ce que vous vous rendiez à l’étrangers munis de vos passeports et plus jamais comme des sans-papiers avec de nattes sur la tête, à la recherche d'asile.
Le 15 Nov. 2020
Paul KABUDOGO RUGABA
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