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Paul KABUDOGO RUGABA

Suite des évènements qui ont conduit à la tragédie dont les Banyamulenge sont victimes

Dernière mise à jour : 24 nov. 2020

Par Dr. Rutazuyaza Vaillant Byizigiro

Chercheur et Enseignant de Géographie à l’Université du Rwanda. Il a fait ses études primaires et secondaires au Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Il a obtenu son diplôme de Licence en Géographie à l’Université Nationale du Rwanda en 2000.Il détient le diplôme de Master (DEA) en Géomorphologie, obtenu à l’Université Paris XII Val-De-Marne, France, en 2005. En 2016, Il a obtenu son Doctorat en Sciences Naturelles (Dr.rer.nat.) à Brandenburg University of Technology Cottbus-Senftenberg, en Allemagne


Résumé


Ce récapitulatif sur ‘la suite des évènements qui ont conduit à la tragédie dont les Banyamulenge sont victimes’ se rapporte aux atrocités inouïes qui s’abattent sur cette partie de la population RD congolaise établie dans les Hauts-Plateaux de Minembwe et les contrées voisines, dans les territoires Fizi, Mwenga et Uvira, au Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Cette communauté est prise en proie depuis plusieurs décennies par une constellation des machines à tuer regroupées au sein des milices Mai-Mai issues des communautés voisines. Ces groupes des milices locales se sont coalisées avec les milices étrangères burundaises qui les aident à exécuter ce plan machiavélique d’extermination des Banyamulenge.

Ces derniers sont abandonnés à leur triste sort par ceux-là dont ils espéraient trouver la protection, les FARDC (Forces armées de République Démocratique du Congo). Les victimes ont à plusieurs reprises dénoncé la complicité des éléments de ces dites forces déployées dans cette contrée sans succès. Les élus provinciaux ont refusé d’entendre pendant plus de trois ans les cris de détresse lancés par cette population appelant au secours. Ils ont retenu leurs bouches pour ne pas dénoncer la destruction incendiaire et ciblée de leurs villages, le razzia des centaines des milliers de leurs bétails et les tueries atroces dont certains d’entre eux ont été victimes de la part des Mai-Mai issus des communautés voisines, alliés aux groupes armés burundais. La non-assistance des personnes en détresse et le mutisme de la part du gouvernement face aux cris des victimes sont des attitudes qui laissent soupçonner une part de responsabilité dans toutes ces crimes contre les Banyamulenge. La population abandonnée s’interroge sans réponse sur l’inaction coupable de la MONUSCO pour arrêter les actes des barbaries perpétrés par ces milices qui se sont colisées contre les Banyamulenge.

S’il y a la résistance des civiles Banyamulenge (Twirwaneho) à cette situation de violences, c’est pour répondre à ce sentiment d’injustice partagé par toute cette communauté faute de la protection des vies humaines et des biens de leurs familles devant être garantis par l’Armée et le Gouvernement.

Sans prétendre être exhaustif dans cette initiative personnelle, nous estimons que les quelques éléments contenus dans ce bref exposé pourraient servir de repères pour quiconque voudrait mener des recherches plus fouillées sur la discrimination dont les Banyamulenges sont victimes au fil des années.

Les victimes lancent un cri de détresse pour que justice soit faite.


1. Mutisme du gouvernement RD Congolais face aux attaques des milices contre les Banyamulenge


Une ribambelle de groupes Mi-Mai s’attaquant aux Banyamulenge


Bien que les menaces et attaques contre cette communauté aient commencé depuis les années 1963 par les Mai-Mai, cette milice n’avait jamais développé autant de ramifications qu’elle l’a fait depuis ces deux dernières décennies. Les récentes attaques contre les Banyamulenge, depuis 2017, sont donc perpétrées par cette constellation des machines à tuer regroupées au sein des milices Mai-Mai, dont Biloze Bishambuke, Hallelua, Ebuela Mtetezi, Yakutumba et Tugabashabula issues des communautés voisines de Banyamulenge, en l’occurrence les Babembe, Bafuliru et Banyindu. Ces groupes de milices locales se sont coalisées avec les milices étrangères burundaises, notamment le RED-Tabara, la FOREBU et le FNL pour les aider dans leur plan machiavélique d’exterminer cette communauté.


Mai-mai
Mai-mai


Cette coalition a été confirmée dans le rapport du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de L’homme (HCDH-MONUSCO) du 10 Août 2020, sur la situation des droits de l’homme dans les hauts plateaux des territoires de Mwenga, Fizi et Uvira, Province du Sud-Kivu, entre février 2019 et juin 2020 [1].


Attaques des milices en complicité avec les tiers


La lecture des événements montre un soutien de ces milices par certains représentants des associations communautaires de leurs ressorts. Parmi eux nous pouvons citer à titre d’exemple Monsieur Yoram Eciba et le Dr. Philbert Bilombele dont les extraits de leurs messages haineux contre les Banyamulenge sont repris un peu plus loin dans ce texte, et d’autres dans les parties qui seront publiées dans les numéros prochains de ce journal. Ils sont également appuyés par les tireurs des ficelles se retrouvant dans la diaspora congolaise ayant à leur tête Messieurs Honoré Ngbanda Ko Atumba, Billy Mlongecha, Emmanuel Rumonge, etc. et certains élus locaux et notables tels Hon. Député Homer Bulakali, Hon. Kaliba Mulangi Pardonne, le Ministre honoraire Justin Bitakwira, etc.


L’arme utilisée : la désinformation


Ce soutien se reflète dans divers discours publics et médias sociaux désinformateurs ou incitant à la haine contre les Banyamulenge. Tous ces acteurs et incitateurs aux troubles répandent le mensonge selon lequel il n’y aurait jamais eu de Banyamulenge sur le territoire de l’actuelle RDC avant la colonisation. Les mêmes fausses allégations à l’endroit des Tutsi Rwandophone du Nord Kivu ont été dénoncées par Nganguzi, dans son article intitulé « Les causes lointaines et récentes de la problématique de la citoyenneté des rwandophones congolais en République Démocratique du Congo ». Ces instigateurs de la haine tribalo-ethnique ne s’arrêtent pas là. Ils vont jusqu’ à accuser faussement tous les Tutsi rwandophones d’avoir infiltré les plus hautes sphères de l’Etat et de l’armée dans le but de provoquer la dislocation de la RDC (balkanisation) au profit du Rwanda [2]. Les motifs avancés pour justifier leur coalition et les attaques contre les Banyamulenge sont les mêmes vieilles et fausses revendications héritées de leurs politiciens pionniers qui réclamaient de les déchoir de leur nationalité congolaise et de les chasser ipso facto de la RDC/Zaïre.


Des leaders d’opinion rependent la haine contre les Banyamulenge


D’aucuns se feraient l’impression que les communautés voisines de Banyamulenge ont le malheur d’avoir parmi son élite des personnes influentes qui ne puissent dissuader leurs congénères dans leurs plans macabres, mais plutôt les y persuadent et les y engagent davantage. Pour preuve, le 25 Octobre 2019, le président de la mutualité des Babembe à Kinshasa, Yoram Eciba déclarait sur RFI que « Nous avons des Congolais en France. Il y en a qui ont acquis la nationalité, ils sont nombreux. Est-ce qu’ils ont jamais demandé une terre en France ? Non, ça n’existe pas. Et le jour où ils vont demander une terre en France, la France va les expulser » [3]. Bien plus, dans leurs discours à l’issue du dialogue intracommunautaire, le 6 Mars 2020, auquel soixante membres de la communauté Babembe ont pris part, les représentants de cette communauté conditionnent la fin des conflits et des attaques contre la communauté Banyamulenge par la suppression de la jeune Commune Rurale de Minembwe [4] habitée conjointement par toutes les communautés qui en bénéficient les services de l’état.


Une quasi inaction des autorités tant nationales que provinciales


Très peu d’actions, ont été entreprises par les autorités tant provinciales que nationales pour condamner les discours d’incitation à la haine et à la violence contre la communauté Banyamulenge, mais sans succès. Par contre aucune action judiciaire n’a été ouverte à ce jour contre ceux qui prononcent ces genres de discours. L’assistance des déplacés internes en détresse est quasi inexistante. Pourtant, cette population abandonnée à son triste sort n’a jamais cessé de crier à qui de droit et dénoncer le plan d’extermination dont elle est victime.

Les pertes en vies humaines et les dégâts matériels causés par ces conflits contre les Banyamulenges sont innombrables. Les morts sont estimés à plus de 300 depuis Mars 2017 avec à peu près 600 blessés. Le bilan des dégâts rapporté par Ntanyoma (2020) [5] sont évalués à plus de 265 grands villages complètement incendiés, 420 petits villages décimés, et plusieurs dizaines des milliers de personnes ont fui leurs villages après que ceux-ci soient détruits ou incendiés. Au jour actuel, des sources locales donnent un bilan de plus de 400,000 vaches razziées et coupées aux machettes appartenant aux Banyamulenge.


Les vaches des Banyamulenges tuées à coups de machettes ou de fusils par Mai-Mai et leurs alliés


La destruction des villages n’a pas épargné les champs et des stocks de vivres dans un contexte où l’agriculture et l’élevage sont les principales sources de subsistance de la région. La rage des destructeurs n’a pas épargné les infrastructures sociales comme les écoles, centres de santé, églises, etc. On estime autour de centaines les écoles détruites, de dizaines de centres de santé détruits, et le tissu social autour de la famille, villages et églises est enfin détruit.


Images de quelques Maisons et villages des Banyamulenge détruits ou incendiés par les Mai-Mai et leurs alliés


Ces Banyamulenge vivant dans les hauts-plateaux du Sud-Kivu sont abandonnés à leur triste sort par ceux-là dont ils espéraient trouver la protection, les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Les victimes ont à plusieurs reprises dénoncé la complicité des éléments de ces dites forces déployées dans cette contrée sans succès.

Les élus provinciaux ont refusé d’entendre pendant près de quatre ans les cris de détresse lancés par cette population appelant au secours. Ils ont retenu leurs bouches pour ne pas dénoncer la destruction incendiaire et ciblée de leurs villages, la razzia des centaines des milliers de leurs bétails et les tueries atroces dont certains d’entre eux ont été victimes de la part de ces milices.


Pourquoi ce manque de volonté du gouvernement à assurer la sécurité de sa population ?


Au regard de cette tragédie dont cette communauté est victime, la question que n’importe qui peut se poser est celle de savoir si le gouvernement congolais a été incapable d’arrêter cette vague de violences sans précédent en cours depuis 2017.

La non-assistance des personnes en détresse et le mutisme de la part du gouvernement face aux cris des victimes sont des attitudes qui laissent soupçonner sa part de responsabilité dans toutes ces crimes contre les Banyamulenge. La population abandonnée s’interroge sans réponse sur l’inaction coupable de la MONUSCO pour arrêter les actes des barbaries perpétrés par ces milices qui se sont colisées contre cette communauté.

S’il y a la résistance des civiles Banyamulenge (Twirwaneho) à cette situation de violences, c’est pour répondre à ce sentiment d’injustice partagé par toute cette communauté faute de la protection des vies humaines et des biens de leurs familles devant être garantis par l’armée et le gouvernement.


2. Une politique d’exclusion jalonnée des violences contre les Banyamulenge


L’exclusion systématique des Banyamulenge et de Tutsi RD congolais en général a eu des conséquences néfastes sur la stabilité de la partie orientale du pays. Elle prend les racines dans la politique coloniale et ne peut pas être dissociée nationale, ainsi que l’immixtion déstabilisatrice ethnique anti-tutsi qui a caractérisé le parcours de la politique régionale.

La suppression des entités administratives locales appartenant aux Banyamulenge


Les sources historiques attestent que la communauté Banyamulenge disposait d'un ancrage sur le territoire qu'elle occupe au Sud-Kivu, et ce bien avant l'arrivée du colonisateur. L’Abbé Kagame (1972) [6] écrit que l’installation des Banyamulenge dans la plaine de la Ruzizi se situe entre les années 1574-1609, sous le règne de Kigeli Nyamuheshera mwami du Rwanda. Il continue en précisant que Kigeli Nyamuheshera fut un guerrier ferme. Selon les traditions sa milice s’appelait IBIKINGI, (les colonnes), mais l’une de ces compagnies appelée IZIRUGURU les (palatins) fut anéantie dans une expédition dirigée contre les Banyabungo et soumirent simplement le Bishugi, les chefs de cette région furent cependant laissés en place et furent obligés de reconnaître par tributs annuels la souveraineté du Rwanda».

Willame (1997) [7], entre autres, précise que l'Etat indépendant du Congo (EIC) avait reconnu des entités administratives autonomes appartenant aux banyamulenge en 1906, qu’il va confirmer en 1910. Ces entités comprenaient entre autres la chefferie de Gahutu, la chefferie de Budurege et la chefferie de Kayira. Mais, le décret du 05/12/1933 supprima ces chefferies qui furent démembrées et dispersées entre les petites chefferies des tribus : Babembe, Bapfulero, Bavira plaçant de la sorte les Banyamulenge sous la dépendance de chefs traditionnels dont les coutumes et traditions étaient aux antipodes des leurs (Vlassenroot, 2013). Cela allait aussi devenir un argument de taille dans les tenta­tives des leaders locaux visant à traiter les Banyamulenge comme des étrangers et à les exclure de l’arène politique [8]. Le même scenario de la politique répressive de démembrement et suppression systématique des chefferies antérieures à la colonisation appartenant aux Banyarwanda, spécifiquement les Tutsi rwandophone du Nord-Kivu se produit à la période allant des années 1910 à 1958 [9].


Exclusion de Banyamulenge et les rwandophones Tutsi dans les assises de la CNS


Confronté à l’épuisement de ses ressources et à de fortes pressions internationales à la fin de la Guerre froide, après le démentiellement en 1968 de la rébellion Mulele-Simba, Mobutu annonça en avril 1990 une transition vers une démocratie multipartite. Toutefois, il chercha subrepticement à faire échouer le nouveau processus de démocratisation en divisant et affaiblissant l’opposition. L’un des moyens qu’il employa consista à entretenir les antagonismes ethniques [10] dont il avait déjà projeté le sous-bassement avec la loi confusionniste de 1982 sur la nationalité zaïroise [11].

Ainsi, la Conférence Nationale Souveraine (CNS) tenue entre les années 1990 et 1992 était sensée trouver la solution aux conflits sociaux latents consécutifs à ladite loi et aux questions de gouvernance du pays pour se conformer aux nouvelles orientations de la politique internationale avec l’émergence du multipartisme au pays. Cependant, la CNS s’est laissée guidée par le discours haineux et d’ostracisme à l’encontre des tutsi rwandophones, au point que les ressortissants du Sud-Kivu et du Nord-Kivu parvinrent à faire chasser tous les délégués Banyamulenge et Tutsi rwandophone de la CNS pour cause de « nationalité douteuse ».

L’immixtion déstabilisatrice ethnique régionale

L’intoxication véhiculée sur l’empire Hima-Tutsi avait fait de l’idéologie anti-tutsi, depuis des décennies, un outil de discrimination tribalo-ethnique. L’idéologie hamitique produite à partir de la fin du xixe siècle, classifia les populations d’Afrique entre « vrais » et « faux » nègres. Dans le cas de la région des grands lacs africains, les Tutsi sont considérés comme les faux nègres, une population allochtone qui se voit opposée aux populations autochtones, les bantous [12].

Au niveau régional, c’est en s’ inspirant de cette politique fantasmée que certains politiciens avaient mis au point une stratégie de déstabilisation des tutsi congolais en vue : (i) de les discréditer politiquement en les faisant passer pour des réfugiés rwandais au Zaïre /RDC et (ii) de les appauvrir en pillant leurs vaches par l’entremise de populations voisines (cas des milices issues des populations voisines contre les Banyamulenge au Sud-Kivu), et en détruisant les ranchs et les fermes de rwandophones tutsi dans le Nord-Kivu [9].

Cette idéologie fut pratiquement le facteur le plus pernicieux et le plus dangereux qui a fini à la longue à gagner les esprits faibles dans l’élite RD congolaise. Par leurs manipulations politiques ils ne cessent d’enfoncer le pays dans un cycle de discrimination tribalo-ethnique avec toutes les conséquences qui s’ensuivent.


Banyamulenge et Tutsi rwandophones assimilés aux étrangers et menacés d’extermination

La guerre de 1990-1994 fit basculer ouvertement le Zaïre officiel du côté de l’armée du régime de Habyarimana à qui le Président du Zaïre, le Marechal Mobutu, apporta un appui solide dans le combat contre le FPR. A partir de ce moment la vie de tous les jours devint un enfer pour l’ensemble des tutsi congolais et non congolais qui étaient poursuivis par les services de sécurité. Ces tutsi rejetés de toutes parts n’auront d’autres choix que de soutenir dès lors le combat du FPR qui seul était en mesure de leur offrir une protection contre une extermination imminente avouée [9].


Interprétations confusionnistes des lois sur la nationalité


La succession de nombreuses lois quelques fois contradictoires sur la nationalité a grandement contribué à semer la confusion, et surtout à favoriser les interprétations erronées et hostiles de la part des leaders tribaux anti-tutsi du Kivu. Les tensions furent exacerbées de suite de la loi de l’année 1981 sur la nationalité que certains politiciens, surtout ceux issus de la région du Kivu, interprétèrent mal pour faussement et injustement condamner les Banyamulenge au statut d’apatride, mais en vain.

On se souviendra de la fameuse Loi No. 1981/002 de 29 Juin, 1981 sur la nationalité zaïroise, promulguée le 1 Juillet 1981 [11] contredisant celle édictée en 1972, Loi No 1972-002 de Janvier 5, 1972, promulguée le 15 Janvier 1972 [13]. Au terme de cette loi, est zaïrois toute personne descendante d’une des tribus établies à ce qui deviendra l’Etat Indépendant du Congo (EIC) lors du partage de l’Afrique pendant la Conférence de Berlin. Cette loi votée quand Barthelemy Bisengimana était le Conseiller Politique de Mobutu n’avait rien avoir avec les Banyamulenge, car ces derniers étaient déjà établis sur ce qui deviendra l’Etat Indépendant du Congo (EIC) avant la conférence de Berlin dans les années 1884-1885. L’injustice ne s’arrête pas là. Elle se perpétue à travers plusieurs formes d’exclusion et violences au fil des années, jusqu’ à l’heure actuelle.


Une trajectoire jalonnée de violences contre les Banyamulenge


La voie sanguinaire choisie par les bourreaux des Banyamulenge, à l’instar de celle de quelques hutus rwandais qui ôtèrent la vie à leurs frères innocents tutsis et ses conséquences sur cette communauté sont le produit de mauvaises propagandes et manipulation de la politique nationale par certains politiciens malveillants pendant toute la période post-coloniale. Dans les paragraphes suivants, nous reprenons quelques cas de violences dont les Banyamulenge sont victimes depuis l’indépendance.


Meurtres commis par les milices Simba-Mulelistes contre les Banyamulenge 1964-1968

On se rappellera que, quand les communautés Babembe, Bafuliru, Bavira, Banyindu, etc. ont résolu de se rallier à la rébellion Mulele-Simba et faire des territoires de Fizi, Uvira et Mwenga son bastion contre le régime de Kinshasa au milieu des années 1960, seuls les Banyamulenge refusèrent de s’y joindre car le seul intérêt de cette coalition était la razzia des vaches de ces derniers. Si quelques jeunes Banyamulenge se joignirent aux rebelles, c’était pour sauvegarder la vie de leurs familles et leurs biens, car ils y étaient contraints. Ce n’est que lorsque les rebelles Simba-Mulele se mirent à rafler et prendre de force les vaches appartenant aux Banyamulenge pour se nourrir que ces jeunes rompirent avec la rébellion et se retournèrent ouvertement contre celle-ci. Ainsi commença le calvaire avec violation des droits à la vie des Banyamulenge.

L’Armée Populaire de Libération (APL) avait à sa tête Gaston Soumialot, avec les leaders Fuliru Simon Marandura et Louis Bidalira ainsi que le leader Bembe Jérôme Mutshungu. Cette rébellion prendra également le nom de Mai-Mai, Lors des expéditions de l’Armée Nationale Congolaise (ANC), ces rebelles plus actifs dans la plaine de la Ruzizi dans les années 1964, vont se replier dans les hauts plateaux du Sud-Kivu habités majoritairement par les Banyamulenge.

Ces derniers vont vivre une grande calamité pendant laquelle hommes, femmes et enfants par centaines ont été tués, et les vaches par centaines de milliers pillées. Les survivants de ces conflits vous raconteront comment des centaines des Banyamulenge ont succombé sous la malaria à Baraka dans la plaine du Lac Tanganyika ainsi que dans la plaine de la Ruzizi où ils s’étaient réfugiés, avant que leurs contrées ne soient reconquises par les jeunes “Abagiriye” « les Guerriers » Banyamulenge. Ces derniers avaient pris contact avec la hiérarchie de l’Armée Nationale Congolaise (ANC) qui avait été mise en déroute, pour obtenir les armes [14]. Une fois bien armés, les Banyamulenge lancèrent une offensive victorieuse contre les forces simba-mulelistes qui furent écrasées en 1968. La rébellion fut ainsi vaincue et les populations de différentes communautés en ressortirent meurtries et désormais méfiantes sinon ennemies pendant plusieurs décennies.


Opposition farouche contre un Munyamulenge aux commandes de l’entité administrative locale

On n’oubliera jamais comment, au début des années 1980, les politiciens Sud-Kivutiens se sont opposés acharnement à la proposition d’avoir un Munyamulenge aux commandes de l’entité locale de Bijombo majoritairement habitée par les Banyamulenge, sous le même faux prétexte qu’ils sont des étrangers.

A la suite de la Conférence Nationale Souveraine (CNS), le Haut Conseil Parlement de Transition (HCR-PT) présidée par Anzuluni Bembe Isilonyoni dépêcha au milieu de l’année 1995 une commission parlementaire dans la région du Kivu qui était présidée par le parlementaire Vangu Mambweni Ma Busana.


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Anzuluni Bembe

Il importe de mentionner que l’arrivée massive des réfugiés Hutus rwandais à l’Est de la RDC en 1994 et la bipolarisation ‘bantous-nilotiques’ motivèrent la création de cette commission.


Menaces et exécutions arbitraires contre les Rwandophones Tutsis du Congo

A l’issue de ses activités, la commission Vangu va recommander l’exclusion du Congo de tous les rwandophones Tutsi. En application des recommandations de cette commission, le parlement de transition vota une série de résolutions qui exigeaient l’expulsion sans conditions et sans délais de tous les « banyarwanda » congolais y compris les Banyamulenge et la confiscation de leurs biens.

Cette commission mentionna certains noms des notables Banyamulenge qui devaient perdre la nationalité. Cela accrut grandement la tension et la discorde entre les Banyamulenge et les compatriotes voisins, lesquels les menacèrent de quitter les pays. Etant conscient de n’avoir rien fait pour aider ses confrères Babembe à se développer socialement et économiquement, et voulant se faire réélire dans la même Zone de Fizi, Anzuluni Bembe promettra à ses congénères de confisquer toutes les vaches et les biens des Banyamulenge qu’ils vont chasser du Congo mains-bredouilles vers le Rwanda, comme le reflète les paragraphes suivants extraits de Chajmowicz (1996) [15] :


« Considérant le coniportenient hostile aux Zaïrois de ces Rwandais et Burundais qui sont devenus zaïrois par fraude de la carte d’identité zaïroise, qui combattent I’autorité coutumière, administrative et politique zaïroise qu’ils cherchent à supplanter à tout prix ... Attendu qu’en 1976 à Bijonabo (Uvira), à Itombwe (Mwenga), à Minembwe (Fizi), les immigrés et réfugiés rwandais devinrent pour besoin d’identité politique des “Banyaniulenge’’ avec la complicité de feu Gisaro, alors commissaire du peuple ... Conscient de ses engagenients vis-à-vis de la Communauté internatioiiale : ONU et QUA; considérant que le nationalisme ne doit pas être confondu avec la xénophobie... la Résolution de 1995 retire tous droits aux rwandophones zaïrois et étrangers ». (Chajmowicz, M., 1996, p. 117) 
« En parallèle est signée une (Résolution sur les réfugiés et populations déplacées dans les régions du Nord et du Sud-Kivu) qui exige le rapatriement de tous les rwandophones, aussi bien les Hutu apportés massivement en 1994 par l’opération fransaise de sauvetage Turquoise (« Trucage » selon la verve zaïroise) que les Banyamulenge et Banyarwanda du Nord-Kivu devenus apatrides et assimilés aux réfugiés. Mais si ceux-ci sont misérables, il n’en va pas de même des Banyamulenge et des Banyarwanda qui prospéraient avec l’élevage ou le commerce : ceux-là devront donc laisser tous leurs biens au Zaïre qu’ils ont pillé 1) ! La réquisition des biens meubles et immeubles intervient aussitôt par décret local. Avant la fin 1995, tous nus et dehors ! ». (Chajmowicz, M., 1996, p. 117). 

Le même scénario se produit au même moment dans Uvira, la zone frontalière de Fizi, sous l’influence de Shweka Mutabazi II, alors Commissaire de Zone. Le scénario dégénéra en pillage, tortures et meurtres pour forcer les Banyamulenge à fuir leur pays.

Que dire de Kititwa Tumasi, haut dignitaire ressortissant de Mwenga qui ne voulait plus voir les vaches de Banyamulenge dans cette zone, et qui accusa faussement le Monseigneur Gapangwa Jérôme, Munyamulenge, d’être Rwandais, en insinuant qu’il n’était pas zaïrois mais plutôt zairwa ? (Chajmowicz, 1996) [15]. On se souviendra comment le Général Eluki Monga Aundu, le Chef d’Etat-Major de l’Armée Zaïroise d’alors a menacé de mort Monseigneur Gapangwa s’il ne quittait pas le pays, ce qui força ce dernier à prendre le chemin de l’exil romain (Chajmowicz, 1996) [15] (voir extraits ci-dessous).


En 1972, à l‘instigation du réfugié rwandais tutsi Bisengimana, promu conseiller politique de Mobutu, est édictée la loi 72-002 qui octroie la nationalité zaïroise ‘en bloc’ à tous les Rwandais et Burundais vivant au Zaïre. En 1981: marche arrière avec la loi 81-002 annulant la précédente mais surtout ‘dénationalisant’ du même coup tous les rwandophones zaïrois - et donc aussi les Banyamulenge ! Le recensement de 1984 ne se fera pas sur comptage ethnique pour éviter les heurts. Mais aux élections de 1985, les Banyamulenge écartés du vote brûleront les urnes au grand dam de leurs voisins ! Devenus apatrides, leur condition pourtant ne change pas car ‘la loi de 1985 n’a pas été appliquée dans toute sa rigueur !’ selon les autorités centrales qui vont sévir avec une nouvelle ‘Résolution sur la nationalité’ signée le 28 avril 1995 - soit en pleine ‘ démocrature’ - par le vice-président du Haut Conseil de la République - Parlement de Transition (HCR-PT), issu de la CNS, Anzuluni Bembe, flanqué du Mukongokangu Mambeweni, chargé de la commission de contrôle pour l’application de cette résolution dans tout le pays : la Commission Vangu. (Chajmowicz, M. 1996)  pp. 117-118
Même scénario pour le commissaire de zone d’Uvira, le brutal Shweka Mutabazi II, qui n’étant pas un originaire’ du coin, doit payer cher sa future réélection à la mairie : le pillage immédiat des biens banyamulenge fera l’affaire.
Un autre protagoniste originaire kivutien vitupère les Banyamulenge: le ministre de l’Intérieur Kititwa dont les congénères Warega lorgnent les vaches des Tutsi et critiquent violemment l’évêque tutsi d’Uvira, Gapangwa Jérôme, accusé de favoritisme à l’égard des siens et qu’un tract cloue au pilori: ‘Gapangwa n’est pas zaïrois !’ ‘C’est un zaïrwa, disent les Kinois plus détendus’. Le chef d’état-major des Forces armées zaïroises (FAZ), Eluki, enjoindra même au pauvre évêque de quitter vite les lieux s’il ne veut pas mourir ! Venant d’un militaire de cet acabit ... Gapangwa prendra l’exil romain (Chajmowicz, M. 1996) pp. 117-118)

Ainsi, la rhétorique raciste se systématisa depuis les années 1990 avec les assises de la conférence nationale souveraine, surtout dans la partie Est de la RD Congo, où des groupes se disant représentatifs de la "société civile’’ et certains responsables politiques ne prennent parfois même plus la peine de dissimuler leur appel à la haine envers les populations congolaises Tutsi-rwandophones, dans les Sud- et Nord Kivu.

James C. McKinley Jr. rapporta avec grande inquiétude, dans le New York Times du 26 Septembre 1996, comment plusieurs politiciens du Sud-Kivu au nombre desquels figurent le Gouverneur du Sud-Kivu, Mr. Kyembwa wa Lumona (de la tribu Nyindu) et son Vice-Gouverneur Mr. Lwasi Ngabo Lwabandji (de la tribu Bashi), appelèrent les communautés locales à s’ériger contre les Banyamulenge qui ont vécu dans les Hauts Plateaux surplombant le lac Tanganyika depuis le 17ème siècle pour les chasser de leur pays. Le même numéro rapporte comment beaucoup des Banyamulenge ont été déportés vers le Rwanda, les autres victimes des arrestations arbitraires. Mais plus étonnant, ce sont les exécutions de certains membres de la communauté par les militaires zaïrois qui jetèrent les uns vivants, après les avoir ligotés, dans la rivière Ruzizi [16].


Campagne de nettoyage ethnique anti banyamulenge dans les années 1996-1998


Que dire de la déclaration du 7 Octobre 1996, du Vice-gouverneur du Sud-Kivu, Mr. Lwasi Ngabo Lwabandji, qui donna un ultimatum de 6 jours pour que tous les Banyamulenge aient quitté les hauts plateaux avec leurs vaches, sans quoi ces plateaux seraient brûlés ? [17]. Dans une des émissions accordées aux journalistes retrouvée dans les archives YouTube du 8 Mars 2018, dans laquelle il s’explique sur ces allégations, Lwabandji dit qu’il avait annoncé la mise en place d’un couloir pour évacuer les Tutsi qui ne seraient pas mêlés à la guerre d’agression rwandaise qui venait de commencer, pour un abri sûre dans le pays [18]. A notre avis, sa réponse dans cette vidéo pourrait susciter d’autres questions : (1) dans ces plateaux conjointement habités par plusieurs communautés, dont les Babembe, Banyindu, Bafuliru, Bavira, Barega, Bashi, et Banyamulenge, pour quoi seuls ces derniers ont-ils été identifiés comme méritant cette évacuation ou ‘protection’ ? (2) Qui sont ceux-là que Lwabandji appelle les ‘Banyamulenge soi-disant’ qui ont tué des malades dans les lits d’hôpital ? (3) Quand Lwabandji dit que, je cite « tout le monde sais que les Banyamulenge sont une population de 50.000 » lorsqu’ il met en question le chiffre de 450.000 que Ruhimbika Muller avance, dit-il, lui se réfère-t-il à quelle source ? (4) En quoi les Banyamulenge et les Tutsi congolais, sont-ils associés à l’agression dans une guerre engagée et conduite par des compatriotes issus d’autres tribus ? (5) Si tel était le cas, comment voulait-il les amener pour les protéger dans des lieux où plusieurs centaines de Banyamulenge ont succombé par noyade ou sous les coups de machettes de Babembe avec l’aide des Forces Armées Zaïroises qui leur avaient garanti la protection, à l’exemple de Baraka et Lueba où plus de près de 500 Banyamulenge ont été massacrés dans deux nuits de Septembre 1996, ou était-ce pour les exposer à la portée de leurs bourreaux ? (lire l’ extrait ci-dessous : [19]


« Le 9 septembre 1996, venant du Sud-Kivu un flux de réfugiés Banyamulenge vers le Rwanda, fuyant les massacres ; les violences gagnent Bukavu où des manifestants exigent l’expulsion de tous les Tutsi vers le Rwanda. Les ratonnades contre les Tutsi s’amplifient et sont l’œuvre des soldats zaïrois, des milices Hutu et des excités dans la population. 
Le 17 septembre 1996, des armées armés Bembe, avec le soutien des FAZ (Forces Armées Zaïroises) vont tuer tous les hommes Banyamulenge et vont violer toutes les femmes épargnées dans le village de Kabela.
Le 23 septembre 1996, des militaires FAZ ont tué le chef de la communauté Banyamulenge et une quinzaine de Tutsi à la poste frontière de Kamanyola; ces Banyamulenge étaient accusées d’être des infiltrés rwandais sur le territoire zaïrois
Le 26 septembre 1996 Dans le territoire de Fizi, des centaines de civils Banyamulenge quittent le village de Bibokoboko et ses environs pour se réfugier à Baraka et Lueba ; avec le soutien des FAZ, des milices Bembe ont tué près de 300 civils Banyamulenge, la plupart à l’arme blanche, parmi lesquelles se trouvaient des femmes et des enfants. Des femmes et des mineures, ont été violées collectivement avant d’être tuées.
Le 29 septembre 1996, dans le village de Lueba, des milices Bembe tuent 152 civils Banyamulenge avec le soutien des FAZ ; des femmes et des, mineures, sont victimes de viols collectifs. Dans la nuit du 29 au 30 septembre 1996, des milices Bembe tuent une centaine de civils Banyamulenge près du village de Mboko, des rescapées de la tuerie de Lueba que les miliciens avaient emmenées pour les expulser au Rwanda ; certains hommes ont été ligotés puis jetés dans le lac Tanganyika. Le 2 octobre 1996, des jeunes excités et des soldats des FAZ ont tué quinze Banyamulenge dans le village de Sange ; ils ont été escortés pour une expulsion vers le Rwanda.
Le 15 octobre 1996, le Gouverneur du Kivu le pasteur KYEMBWA wa LUMONA proclame un ultimatum obligeant les Banyamulenge à quitter les hauts plateaux d’Itombwe dans un délai d’une semaine. Pendant ce temps l’Archevêque de Bukavu Monseigneur Christophe MUNZIHIRWA excite ses fidèles en disant que le peuple Tutsi attaque le Kivu ; il demande à ses fidèles de résister à cette occupation. Ces déclarations incendiaires ne pouvaient que légitimer l’idéologie de violence anti-tutsi. 
Le 28 octobre 1996, le Conseil de Sécurité de l’ONU dénonce le rôle de l’Etat zaïrois dans l’armement et l’entrainement des milices Maï-Maï ».

Situation ignominieuse, aujourd’hui le même Lwabandji est Ministre provincial de la sécurité du Sud-Kivu, au moment où une campagne de nettoyage ethnique anti banyamulenge sans précédent est en cours sur les hauts plateaux de Minembwe et dans les contrées voisines, sous la conduite d’une alliance des Mai-Mai congolais et des milices burundaises face à l’indifférence du gouvernement provincial, avec la complicité de certains officiers militaires congolais sur place. Que peut-on attendre d’une telle figure politique pour une communauté qu’il a bien longtemps livrée pour la destruction ?

Quels effets savez-vous a eu le discours du mois d’Aout 1998 d’Abdoulaye Yerodia Ndombasi, alors Ministre des Affaires Etrangères, sur les Banyamulenge et les autres Tutsis rwandophones vivant en RD Congo, quand il a lancé l’appel de les exterminer méthodiquement et avec résolution, et de se débarrasser de ce qu’il a appelé les déchets et microbes, en utilisant le plus rapidement la médication la plus efficace, lorsqu’il fait référence à cette communauté ? Le résumé de son message est contenu dans une vidéo retrouvée parmi les archives de YouTube [20] avec le texte mis en ligne par l’ agence d’information le 21/10/2013. Deux années avant, le Commissaire de la zone d’Uvira avait tenu des propos incendiaires similaires contre les Banyamulenge dans un temple protestant : « Quand vous rencontrer un serpent sur la route, que faites-vous ? Vous les tuez n’est-ce pas ? Alors, qu’attendez-vous ? Ne voyez-vous pas des serpents parmi nous ? » [19].

Le 04/10/2011, Sept agents humanitaires Banyamulenge de l’Organisation Non-Gouvernementale Eben Ezer Ministry en provenance d’Uvira ont sélectivement été massacrés par les Mai-Mai Yakutumba à Kalungwe dans le Territoire de Fizi. Ils se dirigeaient à bord d’un véhicule marque Land Cruser, dans les Hauts-Plateaux de Minembwe pour y mener des activités de routine. Dans son communiqué, le commandant de l’opération militaire Amani Leo dans la région, le Colonnel Kahimbi Delphin, a fait remarquer que le groupe armé Maï-Maï dirigé par Yakutumba, avait eu le temps «de vérifier et de connaitre les personnes avant de les tuer lâchement à coups de machettes et à coups de balles. Quatre passagers n’appartenant pas à la communauté visée ont été lâchés [21]. Les sept personnes sauvagement tuées sont : Messieurs Evariste RWATANGABO KAPITENI, Edmond GIFOTA BYONDO, KANDOTI RUGAMA, BIROROMERA, MUSORE RUTURUTSA, Mlle NABISAGE RUGANZA et Pasteur NGEREMO ; deux personnes grièvement blessées, dont le Pasteur Antoine MUNYIGINYA et Madame KABAMBE.


Massacres contre les Banyamulenge dans le camp de Gatumba sous la protection de l’ ONU

En 2004, des massacres contre plus de 160 Banyamulenge du camp de Gatumba au Burundi ont été perpétrés par des milices hutu burundaises alliées aux Mai-Mai congolais et certains éléments des Forces Armées républicaines. Deux compagnies des FARDC basées aux secteurs 6 et 7 de la localité de Kiliba (Sud-Kivu) et commandés par le Major Ekofo auraient pris part au massacre commis contre les Banyamulenge dans le camps sous la protection des Nations Unies. Ils auraient traversé la rivière Rusizi pour le camp la nuit du carnage[22]. Mais étonnamment il n’y a eu aucune réaction du gouvernement de la RD Congo pour sa population rescapée des massacres, même lancer une simple enquête pour en identifier les auteurs.

Les Congolais épris de paix et de développement de cette région (inclus quelques Babembe, Bafuliru, Banyindu…de cœur) se posent toujours les questions auxquelles la réponse reste une énigme, celles de savoir pourquoi les communautés voisines et leurs politiciens ne découragent pas leurs hommes et jeunes qui s’organisent toujours depuis la rébellion Mulele-Simba pour perpétuer les tueries des populations civiles Banyamulenge ? A la place de réfléchir sur les projets de développement, pourquoi leur cœur et leurs pensées sont-ils toujours tournés vers le mal ?


Indices d’un génocide imminent contre les Banyamulenge


La communauté Banyamulenge a crié maintes fois dénonçant le plan du génocide en exécution dont elle est victime. Elle continue à solliciter l’intervention du Gouvernement et de la Communauté Internationale pour empêcher l’extermination encours dont les indices convergent sur l’assaut final, c’est-à-dire, l’étape 10 du génocide selon la classification de Gregory H. Stanton tel que décrite dans l’exposition : Ensemble contre le génocide : comprendre, questionner, prévenir du Musé Holocauste Montréal [23].

L’organisation Genocidewatch précise avec une grande inquiétude que ce plan du génocide contre les Banyamulenge est à son 9ième, l’avant-dernière étape. En date du 23 Juillet 2020, cette organisation a émis une alerte pour empêcher le génocide contre les Banyamulenge au Sud-Kivu et les Hema en Ituri par leurs compatriotes voisins qui avancent les mêmes fausses allégations telles que nous l’avons déjà mentionnées, selon lesquelles les Banyamulenge et les Hema sont des étrangers envahisseurs des terres des Bantous autochtones. L’organisation précise que ce sont les mêmes fausses accusations qui ont été utilisées pendant le génocide perpétré par les Hutus contre leurs compatriotes Tutsi du Rwanda dans les années 1990-1994 [24].


3. Les Hauts-Plateaux de Minembwe contestés aux Banyamulenge qui en sont les premiers habitants


Les attaques systématiques récentes des miliciens Mai-Mai et leurs collaborateurs ciblant les Banyamulenge, comme nous l’avons précédemment évoqué, sont perçues comme étant l’une des phases de matérialisation du plan d’extermination de cette communauté que quelques-uns de leurs voisins et les politiciens malveillants ne cessent de vilipender, en les qualifiant d’étrangers Rwandais. Cependant, les documents historiques qui prouvent que l’établissement des Banyamulenge en RDC est bien antérieur au partage de l’Afrique sont nombreux. Point n’est besoin de les étaler ici. Tout personne avisée et éprise de paix aurait du mal à croire que le déni de la nationalité congolaise des concernés par ces hommes politiques congolais soit le fait de l’ignorance de leur part, ce qui serait surprenant si tel était le cas pour les gouvernants du pays; tout comme il serait aussi regrettable si c’est volontairement qu’ils le font. Bien qu’ils soient peu nombreux à s’engager dans cette voie sanguinaire contre leurs patriotes Banyamulenge, ces politiciens dont la plupart sont originaire de la partie orientale du pays ont malheureusement réussi à persuader et engager leurs congénères dans les actes de barbarie et vandalisme contre les Banyamulenge pour les menacer de fuir leur pays, la RDC.

Nous effleurons ici sans entrer en détail quelques cas de violences des miliciens locaux et leurs auxiliaires contre cette communauté dans les Hauts-Plateaux de Minembwe et les contrées voisines, ainsi que la partialité de la part de certains politiciens et commandants militaires déployés dans la contrée, laquelle laisse entrevoir leur choix du camp de l’oppresseur. Il convient de mentionner que dans les différents épisodes d’attaques dont les Banyamulenge sont victimes depuis les années 1963 à ce jour visant à les chasser de leur berceau, ces derniers ne font que se défendre quand les forces de l’état ne remplissent pas leur mission régalienne de les protéger.


Détermination des détracteurs à exterminer les Banyamulenge


Les voix d’hommes politiques qui s’élèvent pour dénoncer et condamner les actes inciviques posés par les milices issues des communautés voisines et leurs auxiliaires contre les Banyamulenge sont submergées par l’arrogance des incitateurs aux troubles. Parmi ces défenseurs de la paix figurent l’Honorable Muhivwa Ngwebo Godéfroid et l’Honorable Bernard Milinganyo pour ne citer que ceux-là. Ils ont beau crier à tue-tête pour les ramener à la raison, mais hélas, ces détracteurs des Banyamulenge font sourde oreille, affichant toujours un caractère d’un peuple ingouvernable. On se demanderait : en quoi sont-ils ingouvernables ?

La réponse à cette question ne peut que susciter une autre ou plusieurs questions : comment ces compatriotes voisins aux Banyamulenge peuvent-ils se considérer toujours au-dessus de la loi pour dicter au gouvernement ce qu’il doit faire ? Que disent ces contestateurs de la constitution de la RD Congo adoptée par référendum les 18 et 19 décembre 2005 et promulguée par le président de la République Joseph Kabila le 18 février 2006 ? Cette loi consacre le principe de la décentralisation comme composante de l’architecture institutionnelle du pays, dans le contexte d’un État unitaire. Si par le même décret-loi n° 13/029 du 13 Juin 2013 on a vu plusieurs agglomérations y compris Sange et Baraka érigées en villes, mais certains représentants influents des communautés voisines des Banyamulenge crient jusqu’ à avoir l’écume à la bouche contre la Commune de Minembwe mise en place par le même décret réclamant son annulation, ne réalisent-ils pas qu’il leur manque la raison ?

Pour preuve, la déclaration de Monsieur Yoram Eciba, le Président de la mutualité des Babemba de Kinshasa du 25 Octobre 2019, n’est-elle pas un exemple éloquent parmi plusieurs d’autres à ce sujet ? Car elle conditionne la fin de la guerre de Minembwe avec ses innombrables pertes en vies humaines et dégâts matériels par la dissolution pure et simple de cette commune. Ils avancent le même faux motif selon lequel les Banyamulenge n’ont pas droit à la terre au Congo, pour y avoir une entité administrative autonome. Cette déclaration de Eciba a été diffusée sur les antennes de la RFI dans son émission du 25 Octobre 2019 sur La RDC: Minembwe assiégée, les raisons des violences sur les hauts plateaux [25].

Dans son rapport du mois d’Aout 2020, à sa page quatre, le HCDH-MONUSCO rapporte certains discours incitant à la haine ayant grandement contribué à attiser la tension. La déclaration faite le 31 Octobre 2019 par l’association des Babembe résidants à Kinshasa appelait à la guerre, le déplacement et la persécution des Banyamulenge des hauts plateaux du Sud-Kivu, et exigeait au gouvernement de déchoir ces derniers de la nationalité congolaise qui sont taxés d’immigrants « tutsis du Rwanda » par les signataires de cette déclaration [26]. Huum ! les démons se recyclent. Ce sont les mêmes résolutions qu’avait proposées Anzuluni Bembe, en 1995, alors Président du Haut Conseil de la République - Parlement de Transition (HCR-PT), lui-même de cette tribu Babembe, tel que nous l’avons présenté dans la section précédente.

Cette idée est partagée par plusieurs incitateurs aux troubles au nombre desquels figure le Dr. Philbert Bilombele. Dans son article intitulé : RDC-Fizi: Les prétendues chefferies de soi-disant Banyamulenge : quand les archives établissent la preuve du contraire, paru dans FIZI Media EST du 24 Février 2020, l’auteur affirme que tous les Babembe sont unanimes que la fin de la guerre de Minembwe est conditionnée par la suppression de cette commune. A défaut de voir le pouvoir public le faire, conclut-il, les Babembe le feront eux-mêmes [27].

Pour Monsieur Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba [28] reconnu pour ses émissions contre les Banyamulenge, à l’exemple de celle sortie dans son mémo relative à la vérité sur la guerre de Minembwe, du 23 Aout 2019 postée sur la toile de l’ APARECO, il appelle les Banyamulenge une fausse communauté congolaise de réfugiés rwandais créé de toutes pièces par le lobby politique et militaire Rwandais dans l’objectif de faire main basse sur les terres congolaises du Kivu. A lire Ngbanda, on constate qu’il est animé d’un racisme inouï, par ses appels à la haine et au massacre ethnique. Les cris de détresse lancés par les Banyamulenge serraient pour lui comme ceux d’une brebis vouée à l’abattage. La propagation de la haine et du mensonge dont il s’est fait maître, en montant les communautés congolaises les unes contre les autres, prouvent le niveau élevé de la trahison de son pays pour des intérêts personnels et au bénéfice de réseaux déstabilisateurs.

Dans son discours haineux, le député provincial du Sud-Kivu Monsieur Homer Bulakali Mwana wa Bene, en Novembre 2019, lançait l’appel de chasser les Banyamulenge de la RDC, disant à son audience qu’elle reconnaitra l’ennemi dont il faut se débarrasser par son faciès.

Que dire de Monsieur Bitakwira B. H. Justin, ancien Député et ancien Ministre au niveau national, des Honorables Claude Misare, Kaliba Pardonne, etc. qui, par leurs sorties médiatiques ou discours publiques désinformateurs et haineux ne cessent de chauffer les esprits de leurs congénères contre les banyamulenge ?

Se référant aux messages de ces personnages pour ne citer que ceux-là, on serait tenté de croire que la commune rurale de Minembwe est à l’origine des conflits actuels. Cependant, ces violences et leur ampleur sont perçues comme s’inscrivant dans le plan préconçu, même avant l’érection de Minembwe en commune. Les actes ignobles actuellement posés à l’encontre des Banyamulenge sont l’une des phases de sa matérialisation, qui malheureusement pour eux, se soldent toujours par l’échec.


Le cycle actuel des violences contre les Banyamulenge a commencé en dehors de Minembwe


Rappelons que le cycle actuel des violences a commencé au début 2017 à Rurambo, en passant par Katanga et Murambya dans le territoire d’Uvira, avant de s’intensifier à la mi-2018 dans le groupement de Bijombo. Un autre site des violences importantes est l’espace de Mibunda dans le Secteur d’Itombwe, Territoire de Mwenga. Ces violences qui ont balayé ces espaces avec toutes les conséquences qu’elles ont eues sur les populations dont la majorité sont les Banyamulenge, n’ont pas eu lieu dans la commune rurale de Minembwe. C’est depuis le début de 2020 jusqu’à l’heure actuelle que les Banyamulenge de Minembwe se voient assiégés par les milices locales en coalition avec celles étrangères.


Une rétrospective des évènements sanglants à l’encontre des Banyamulenge


Il est important de faire un exam rétrospectif des évènements sanglants similaires perpétrés par les mêmes milices issues de Babembe, Bafuliru, Banyindu, etc. contre les Banyamulenge pour démontrer que cette nature agressive qui les hante est antérieure à l’érection de Minembwe en commune rurale.

C’est au mois d’Août 1963 que le premier Munyamulenge, en la personne de Rusimbana Marara Gracien, a été tué par les Babembe mulelistes. Au mois de juin 1964 il y eut massacre de plusieurs Banyamulenge à Bibogobogo par les mêmes milices. Depuis, le ressentiment contre cette communauté commença à prendre une grande ampleur dans cette contrée et les massacres seront généralisés contre les Banyamulenge sur tous les hauts-plateaux entre 1964-1968 comme nous l’avons démontré dans les paragraphes précédents.

Confronté à de fortes pressions internationales à la fin de la Guerre froide, après le démantèlement en 1968 de la rébellion Mulele-Simba plus active dans la partie orientale du pays, Mobutu annonça en avril 1990 une transition vers une démocratie multipartite. Toutefois, il chercha subrepticement à faire échouer le nouveau processus de démocratisation en divisant et affaiblissant l’opposition. L’un des moyens qu’il employa consista à entretenir les antagonismes ethniques [29] dont il avait déjà projeté le sous-bassement avec la loi confusionniste de 1981 sur la nationalité zaïroise [11] dont la résultante fut le rejet des candidatures des Banyamulenge aux législatives nationales de 1987 et refus de droit aux votes pour des raisons de « nationalité douteuse » [29]. Il s’en est suivi de terribles violences à l’encontre des chefs de localités et de villages Banyamulenge du fait de s’être opposés aux législatives sans leur participation. Plusieurs furent mis en détention, d’autres en liberté provisoire sous grande caution.

En 1996, les milices issues de Babembe ont fait passer sous la guillotine au moins 600 Banyamulenge à Ngandja, Lueba, Bibokoboko, Mboko, Baraka, pour ne citer que ceux-là parmi plusieurs exemples.

Aux regards de ce qui précède, on se poserait les questions savoir quelle commune les victimes revendiquaient pour mériter cette mort tragique depuis la rébellion des années 1963 ? comment est-il possible que ces ouvriers d’iniquités s’en prennent toujours à une population innocente pour les décisions prises par le gouvernement ?


Affrontement de Kipupu et démasquage des complices : FARDC et Gouvernement RD Congolais ?


Kipupu était bien connu par la population locale comme étant le bastion des Mai-Mai et leurs alliées à partir duquel les expéditions qui ont ravagé cette contrée et les contrées voisines étaient préparées. C’est dans cette localité où les vaches pillées des Banyamulenge étaient collectées. La complicité de certains éléments des FARDC déployés dans les hauts-plateaux des territoires de Fizi, Mwenga et Uvira, et plus particulièrement dans la commune rurale de Minembwe et la responsabilité de certains éléments du gouvernement congolais dans les violences contre les Banyamulenges avaient bien longtemps été soupçonnées et dénoncées par les victimes. Mais hélas ! Qui pouvait y croire ? Il a fallu attendre l’affrontement du 16 Juillet 2020 dans ce quartier général des rebelles Mai-Mai pour que les élus du peuple se prononcent un jour après, chose qu’ils n’ont jamais fait pendant plus de trois ans de calvaire des Banyamulenge jusqu’ à l’heure actuelle.

C’est après que les forces armées nationales aient appuyé le côté de Mai-Mai et leurs milices collaboratrices étrangères contre le Twirwaneho (le groupe d’autodéfense civile Banyamulenge) que l’équilibre de forces a été rompu. Par endroits les FARDC sensées protéger la population et ses biens, ont laissé, sous leur nez et barbe, les Mai-Mai bruler les maisons et emporter les vaches ; ailleurs, ils sont intervenus en tirant sur Twirwaneho quand ils tentaient de poursuivre les Mai-Mai pour récupérer leurs vaches. C’est cette attitude qui a caractérisé tous les commandants militaires et leurs subordonnés déployés dans les hauts plateaux de Minembwe et les confins des territoires de Fizi, Mwenga et Uvira.

Et d’ailleurs, pendant les affrontements de Kipupu le 16 juillet 2020, entre Twiraneho (autodéfense civile Banyamulenge) et les Mai-Mai (milices Babembe, Bafuliru, Banyindu), le Colonnel Ekembe, un officier de la FARDC est venu avec son contingent à la rescousse des criminels Mai-Mai, en tirant dans le dos de ceux-là qui se prennent en charge faute du pouvoir pouvant les protéger.


Quelques exemples des expéditions préparées à partir de Kipupu


Des cas sont nombreux, mais rappelons-en quelques-uns plus récents :

En date du 04/10/2018 les Mai-Mai et RED-Tabara en provenance de Kipupu et de Nyarurambi (dans le groupement Basimwenda) attaquent plusieurs villages de Mibunda. Les bergers Banyamulenge fuient avec leurs centaines des vaches vers le camp militaire le plus proche à Makutano situé à peine à un kilomètre. A l’approche du camp, les bergers, à leur grande surprise, ont commencé à essuyer des tirs en provenance de ceux-là auprès desquels ils allaient chercher la protection. Les bergers en débandades, les uns appréhendés sont ligotés et torturés par les militaires qui leur diront qu’ils ne voulaient pas voir leurs visages dans le milieu. Un des bergers a pris fuite. Le sort de leurs vaches ? Elles ont rebroussé chemin pour être accueilli par les Mai-Mai qui attendaient à une distance d’où ils étaient bien visibles de militaires devenus leurs auxiliaires.

En date du 18/04/2020, quelques parents Banyamulenge, hommes et femmes se rendent dans leurs champs dans la périphérie du village de Kivumu-Minembwe pour chercher de la nourriture pour leurs enfants à Musika. Ils avaient été accompagnés des militaires. D’un coup survinrent les Mai-Mai et les militaires abandonnent les pauvres victimes. Ceux qui avaient assez de force de fuir échappèrent de justesse, tandis qu’un homme fut capturé et décapité sur le champ. Les deux jeunes femmes, Nyamwiza et Nyamutarutwa, s’étaient cachées dans la brousse où leurs bourreaux ne pouvaient pas les voir. Elles seront livrées aux Mai-Mai par les mêmes militaires qui les avaient accompagnées. Les Mai-Mai se saisirent d’elles et les tuèrent aux environs de Minembwe après les avoir violentées. Leurs organes génitaux furent mutilés et leurs corps déchiquetés. Certainement que les gouvernements provincial et national n’ont pas manqué de le savoir tellement l’événement avait en son temps défrayé la chronique.

Le jeudi 28/05/2020 à six heures du matin, les Banyamulenge réfugiés dans le camp de la MONUSCO à Mikenke ont été attaqués par les milices Mai-Mai et RED-Tabara en provenance de Kipupu à un Kilomètre par rapport aux positions militaires sans aucune intervention ni de l’une ou de l’autre parmi les quatre positions des FARDC basées à Mikenke centre.

C’est à Kipupu que Ebuela dit Mutetezi, fameux commandant à la tête de la coalition Mai-Mai RED Tabara, FOREBU et FNL avait établi son quartier général, à partir duquel il a complètement razzié toutes les vaches et détruit tous les villages de Banyamulenge de Mibunda (Tulambo, Malanda, Murambi, Nkango, Kwiruru, Kuwimbogo, Nyarubombeko, Kibundi, Malunde). Dans le groupement de Bijombo, il a détruit les villages Rubibi,Mbundamo, Chanzovu, Kagogo, Gatoki, Mugogo, Bijombo, Kuwigiti, Maheta,pour ne citer que ceux-la. Si Kipupu a été investi par Twirwaneho en date du 16 juillet 2020, c’est en réponse aux deux incursions successives du 10 et 13/07/2020 des rebelles Mai-Mai et RED-Tabara sur les villages de Kalingi, lesquelles incursions avaient débouché sur la mort de 2 hommes, 5 grièvement blessés et à la confiscation de plus de 400 vaches, après en avoir chassé les propriétaires.

Ces jeunes civiles Banyamulenge qui se prennent en charge étaient descendu à Kipupu pour récupérer leurs vaches pillées. Il va de soi que, lorsque l’armée républicaine et le gouvernement ne remplissent pas leur mission régalienne de protéger les vies humaines et les biens des citoyens, les victimes se font justice.

Condamnation des victimes et protection des oppresseurs


C’est avec une célérité surprenante que les élus provinciaux ont condamné et donné, sans aucune vérification, le bilan 224 personnes tuées des derniers événements malheureux survenus tout récemment à Kipupu, prouvant par-là que les Banyamulenges ne figurent pas parmi ceux-là qu’ils représentent au niveau provincial. Ce chiffre a été contredit par la MONUSCO et la commission provinciale d’enquête qui s’étaient rendu sur le lieu le 29/07/2020, faisant état de 15 morts, bilan des personnes tuées que le représentant de la société civile de Babembe en place a lui-même confirmé.

Depuis le début Août 2020, après les affrontements de Kipupe, les pillages et les attaques cruelles sont intensifiées contre les villages Banyamulenge de Gahwera, Kabingo, Masha, Gakangara, Muriza, Kalingi, comme toujours, sous un grand silence du gouvernement. Le 28 aout 2020, quand la délégation de la présidence de la république atterrissait à Minembwe sous la conduite du Conseiller Tommy Tambwe, les rebelles Mai-Mai prenaient 70 vaches des Banyamulenge à Gahwera à 6 kilomètres de la piste d’atterrissage. Les éleveurs voulant profiter de la visite de l’homme fort à qui ils demandèrent de les aider à récupérer leurs vaches, le conseiller leur déclara qu’il n’en pouvait rien, excepté d’en faire un rapport à son Excellence le Président qui l’a envoyé.

Si ce silence du gouvernement face à toutes ces situations d’injustice commise contre les Banyamulenge ne montre pas son choix du camp de l’oppresseur, quel qualificatif donneriez-vous à cette attitude d’indifférence ?


Une injustice de plus : mesures adoptées contre le groupe civil d’autodéfense Twirwaneho


En date du 17 juillet 2020, le Conseil de Ministres réunis en sa 40ème Session a adopté entre autres mesures, la décision de mettre fin au groupe civil d’autodéfense Twirwaneho. Cette décision vue comme telle semble répondre aux préoccupations légitimes de tout Etat, car la responsabilité première de l’Etat est de protéger sa propre population, et de ramener le calme et la paix surtout dans une région secouée par des conflits incessants.

Ainsi, pour répondre à ce besoin primordial du peuple congolais, l’article 52 de la Constitution de 2006 dispose que : « Tous les Congolais ont droit à la paix et à la sécurité, tant sur le plan interne que sur le plan international » [30]. Nous partageons l’inquiétude avec Niyonzima (2020) selon laquelle le droit à la paix et à la sécurité reconnu à tous les Congolais sans distinction comme le stipule cet article a été omis par le gouvernement pour une partie de sa population [31].

Nous estimons qu’il est raisonnablement injuste de la part du gouvernement de prendre une telle résolution contre un groupe d’auto-défense civile qui émerge trois ans après à la suite de l’incapacité ou le manque de volonté des institutions de sécurité (police, armée) à lutter efficacement contre ses rebelles traditionnels.

Si le Gouvernement congolais n’est pas complice des attaques contre les Banyamulenge, pourquoi aurait-il laissé les Mai-Mai et leurs alliés détruire en sa présence des centaines des villages, piller des centaines de milliers du bétail, et des fois avec la complicité des éléments FARDC, et les massacres de centaines de vies innocentes des membres de cette pauvre communauté, sans qu’une décision similaire à celle du 17 juillet 2020 soit adoptée à l’égard de cette coalition du mal ?

En outre, pourquoi le gouvernement décide-t-il de détruire Twirwaneho (groupe civil d’autodéfense banyamulenge) alors qu’il sait que n’eussent été sa défaillance et la malveillance à assurer la sécurité de toutes les populations des hauts-plateaux du Sud-Kivu en général et des membres de la communauté Banyamulenge et leurs biens visés par toutes ces attaques particulièrement durant cette guerre, ce groupe n’aurait pas vu le jour ?


Insécurité créée et entretenue par les commandants militaires dans les hauts-plateaux


Si l’on revenait sur l’attitude affichée et les propos tenus par certains commandants des unités militaires opérant dans les Hauts-Plateaux de Minembwe et les contrées voisines, on pourrait aisément entrevoir la partialité dont ils sont animés. Ce ressentiment contre les Banyamulenge est de nature à être condamnée par les personnes éprises de paix et la population qui a tant été meurtrie par les attaques incessantes. A titre d’exemple, le message du Capitaine Kasereka Dieudonné diffusé depuis son compte twitter et puis sur la toile AMANI SUD-KIVU YETU Groupe WhatsApp du 3 Juillet 2020, que nous reprenons ci-dessous est une expression de discrimination de cette communauté qui en dit long sur le ressentiment que ces commandants militaires ont contre les Banyamulenge.



Le Capitaine Kasereka Dieudonné
Le Capitaine Kasereka Dieudonné

Dans ses déclarations, ce porte-parole de Sokola 2 Sud-Kivu a toujours attribué aux Banyamulenge victimes le rôle de leurs bourreaux, vice-versa.

Le 24 aout 2020, à Katobo, moyen-plateau surplombant Runingu, route Bukavu-Uvira, 6 jeunes Banyamulenges sortis d’un long confinement et pressés d’aller saluer leurs parents furent égorgés par le Colonel Bigaye sans autre forme de procès. Uniquement parce qu’ils étaient des Banyamulenge. Les familles éprouvées ont attendu en vain l’enquête comme celle menée à Kipupu et la punition des criminels.

Les Banyamulenge et les autres communautés vivant dans les hauts plateaux de Minembwe sont fatigués de vivre dans cette insécurité créée et entretenue par les commandants militaires opérant dans la région. Il importe de mentionner par exemple le Général Muhima Dieudonnée. Au lieu de combattre contre les Mai-Mai, sa brigade a choisi une cible facile : les paisibles civiles Banyamulenge. Des sources sûres sur le lieu renseignent qu’en dates de 01 et 02 /09/20 plusieurs bombes ont été larguées sur les villages de Kalingi, Gitavi et Biziba dans la commune rurale de Minembwe. Cela a tellement causé une panique au milieu de la population que les habitants de ces villages passèrent deux jours et deux nuits consécutifs dans la brousse.

Le Général Muhima Dieudonnée
Le Général Muhima Dieudonnée

Les raisons de l’utilisation de cette lourde artillerie par les unités militaires sous le commandement du dit Général ne sont pas encore connues. Quelques jours plus tard, plus précisément en du 08 et 09/09/2020, les attaques simultanées ont été lancées contre plusieurs villages de Minembwe dont Kahwela, Masha, Kabingo et Muriza par les Mai-Mai à qui, selon les mêmes sources, le Général fournit des renforts conséquents en hommes parmi ses unités militaires déployées dans la zone. Les Mai-Mai seraient approvisionnés en armes et appareils de communications par les unités FARDC opérant dans la région. Des témoignages crédibles font état d’utilisation à l’occasion de cette dernière série d’attaques, d’une panoplie d’armes sophistiquées que les Mai-Mai ne possédaient pas par le passé et donc, seulement disponibles localement dans le dépôt d’armes de la 112ème brigade d’intervention rapide des FARDC. Ce qui intrigue plus, c’est le camouflage des miliciens Mai-Mai sous l’uniforme des FARDC qu’ils reçoivent des militaires pour faciliter leur entrée dans les lieux qu’ils veulent attaquer. La présence des miliciens Mai-Mai aux côtés des militaires FARDC tous deux vêtus d’uniforme identique a été reconnue à plusieurs endroits parmi les groupes qui attaquent les Banyamulenge.

Si ce qui est susdits s’avère vrai, je demanderais à tout un chacun de se faire le devoir de trouver un qualificatif approprié au gouvernement qui refuse de sauver une partie de sa population, ‘dans le cas qui nous concerne les Banyamulenge’. Car il en a le pouvoir et sait très bien que cette communauté innocente est victime de l’injustice. On comprend très bien que le commandement militaire dans cette zone, traitant les Banyamulenge comme des étrangers (ex. message du Capitaine Kasereka) dont il faut se débarrasser, est de mèche avec les Mai-Mai. Au vu de ce qui est susdit, imaginez-vous le sort qui serait réservé à une telle communauté.

L’inaction de la MONUSCO


La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo (MONUSCO) a été assignée un mandat axé sur la protection des civils et la consolidation de la paix. Bien que plusieurs autres résolutions aient été votées par le conseil de sécurité de l’ONU, ces deux axes sont toujours restés prioritaires.

Dans les Hauts plateaux du Sud-Kivu, et à Minembwe et les contrées voisines en particulier, les casques bleus de la MONUSCO sont témoins de tueries, atrocités inhumaines et pillages des vaches perpétrées par une large coalition des milices locales et étrangères commis sur les civils Banyamulenge depuis 2017. Les camps des déplacés internes sous leur protection en sont une des preuves. Cette coalition a été confirmée dans rapport du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de L’homme (HCDH-MONUSCO) du 10 Août 2020, sur la situation des droits de l’homme dans les hauts plateaux des territoires de Mwenga, Fizi et Uvira, Province du Sud-Kivu, entre février 2019 et juin 2020 [26].

Cependant, l’intensifications des attaques de ces milices génocidaires contre les civiles Banyamulenge fait émerger des interrogations au sein des victimes sur l’apport concret de l’une des plus importantes missions de maintien de paix des Nations Unies au monde. Bien que cette responsabilité revienne en premier lieu au gouvernement congolais, on se demande aujourd’hui si l’implication timide de la MONUSCO en RDC n’est pas une répétition de l’histoire, comme ce qui s’ est passé au Rwanda, lorsque pendant sa phase opérationnelle entre les années 1993 et 1994, la Mission des Nations Unies pour l’ Assistance au Rwanda (MINUAR) et les Nations Unies ont préféré observer seulement ce qui se passait pour en fin retirer leurs troupes plutôt que de combattre les génocidaires qui ont décimé une des composantes de la population.


Conclusion : chassez le naturel, il te revient au galop, dit un adage français


Dans plusieurs rapports parvenus aux instances provinciales et nationales de la RDC, les sociétés civiles des Banyamulenge et les ONG œuvrant dans le milieu ont à maintes reprises décrié les conditions alarmantes dans lesquelles vit cette communauté de suite de ces conflits. Cette large coalition des criminels constitue une menace effroyable contre cette partie de la population congolaise, causant ainsi détresse des autres sans qu’eux-mêmes ne soient épargnés, et cela à plusieurs reprises sans la pouvoir vaincre.

Cependant, les Banyamulenges réitèrent leur engagement pour la cohabitation pacifique avec les communautés voisines, tout en condamnant ferment les conflits que leur imposent leurs détracteurs depuis la rébellion mai-mai (simba-muleliste) des années 1963-1968 jusqu’ à présent. Ils sont confiants que ces projets basés sur la jalousie et la haine sans cause sont voués à l’échec comme ils l’ont été dans le passé et ne pourront jamais le déraciner de leur pays, car l’histoire apprend aux seuls sages que la vérité affranchit et triomphe toujours.


Pour éviter de tomber dans le piège des manipulations politiciennes et ethniques, le gouvernement devrait savoir que le groupe civil d’autodéfense Banyamulenge n’ont jamais constitué une menace à la République et qu’il est resté dans les périmètres habités par les personnes et les biens de la communauté qu’il défend. Si cette population civile se défend désespérément, c’est parce qu’elle est abandonnée par son gouvernement et l’armée nationale.

Ainsi donc, il est indispensable de formuler les quelques recommandations suivantes :

  • Le gouvernement devrait premièrement identifier les véritables initiateurs de cette guerre, pour que ceux-là soient mis hors d’état de nuire ;

  • Il convient au gouvernement d’être juste dans sa décision du 17 juillet 2020. Viser la population innocente (groupe civil d’autodéfense Banyamulenge) qui se défend désespérément contre les attaques quotidiennes de Mai-Mai et leurs auxiliaires, faute de la protection qu’il aurait due garantir lui-même est une injustice notoire ;

  • Un mécanisme conjoint des représentants des communautés voisines devrait collaborer avec le gouvernement pour déterminer les vraies causes de la guerre qui secoue tous les hauts-plateaux du Sud-Kivu avec un exam rétrospectif sur les évènements similaires depuis l’indépendance ainsi que leurs conséquences. Cela contribuerait à ramener la paix à toutes les communautés locales ;

  • Il est du devoir du gouvernement de réhabiliter dans leurs villages respectifs les habitants des hauts-plateaux du Sud-Kivu et les dédommager pour les dégâts matériels et pillage de biens et de bétails perpétrés par les milices Mai-Mai et leurs collaborateurs ;

  • Les chefs rebelles et instigateurs des conflits injustes au nombre desquels figurent Ebuela Mtetetezi, Amuri Yakutumba, Billy Mlongecha, Alexis Sinduhije, Col. Aloys Nzabampema, Ngbanda Ko Atumba, Dr. Philibert Bilombele, Yoram Eciba, Asambwa Useni ainsi que leurs adeptes colporteurs de la haine ethnique et toute la cohorte instrumentalisée des hommes et jeunes Babembe, Bafuliru, Banyindu doivent faire objet d’une poursuite judiciaire ;

  • Les politiciens et notables qui pour des motifs inavoués entretiennent les milices qui ont causé tous ces désastres contre les Banyamulenge doivent être traduits en justice. Parmi eux le député Homer Bulakali, le Ministre honoraire Bitakwira B. Justin, Kaliba Mulanga Pardonne ainsi que d’autres qui incitent la population à la haine et à la violence ethnique doivent répondre de leurs sorties médiatiques et discours publics désinformateurs et incendiaires contre les Banyamulenge;

  • La communauté Banyamulenge en appelle à qui de droit, en l’occurrence au Gouvernement RD congolais, à l’Union Africaine et aux Nations-Unies pour que justice soit faite. Ainsi, la communauté internationale devrait aider à démanteler l’alliance conclue entre les terroristes Mai-Mai et leurs alliés, notamment les groupes armés étrangers burundais, qui continuent à tuer et à piller les Banyamulenge.


 

Bibliographie


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