La Campagne Anti-Rwandaise de la Belgique et de la France : Hypocrisie Diplomatique et Manipulation Géopolitique
- Paul KABUDOGO RUGABA
- 25 mars
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Dernière mise à jour : 25 mars

Les gouvernement belge et français ont mené une campagne agressive et calomnieuse pour l'imposition de sanctions européennes contre le Rwanda. Mais quels sont les motifs réels de cette démarche hostile ? En réalité, aucun motif sérieux ne justifie cette attitude. La diplomatie rwandaise, qui traite d’égal à égal avec la diplomatie belge et française, ne saurait constituer une raison valable. Il était donc nécessaire d’en inventer un : la soi-disant défense de l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo (RDC).
Cependant, aucun élément factuel, ni déclaration officielle, ni acte concret, ne permet d’affirmer que le Rwanda nourrirait l’ambition d’annexer une quelconque portion du territoire congolais. Même les mouvements rebelles qu’on l’accuse d’avoir soutenus—tels que l’AFDL, le RCD ou, plus récemment, l’AFC/M23—n’ont jamais exprimé une telle intention. Cette accusation fallacieuse n’a d’autre but que de légitimer des actions offensives contre Kigali.
Pour renforcer cette campagne de diabolisation, la Belgique et la France ont ajouté un nouvel argument : la prétendue déstabilisation de la région par le Rwanda, invoquant un pseudo-respect du droit international. Or, cette posture masque mal une réalité plus perverse : les génocidaires et leurs alliés ont la malignité d’anticiper les conséquences de leurs propres agressions et de les présenter comme des causes, allant jusqu’à en attribuer la responsabilité à leurs victimes.
Ils savent pertinemment que la persécution exercée par le régime soudanais contre les populations du Sud a conduit à la partition du pays et à la création du Soudan du Sud. Dès lors, au regard de la corruption, des pillages, des persécutions et de la marginalisation dont souffrent les populations de l’Est de la RDC, l’hypothèse d’une fissuration du pays n’est pas à exclure. Si un tel scénario venait à se produire, qui en serait réellement responsable ?
Le "droit international" invoqué aujourd'hui par le ministre belge des Affaires étrangères est à géométrie variable. En avril 1994, la Belgique n’avait aucun scrupule à abandonner à leur sort les 2 000 Rwandais réfugiés à l'École technique officielle de Kicukiro à Kigali, livrant ces innocents aux génocidaires qui les ont exterminés. À l’époque, la Belgique avait pourtant l’obligation de faire respecter le droit humanitaire. Mais qui a exigé des sanctions contre elle pour cette trahison ? Personne.
Le passé trouble de la Belgique et de la France, son alignement idéologique avec des extrémistes anti-Tutsi, et son soutien tacite aux forces ayant orchestré le génocide de 1994 jettent une ombre sur ses accusations actuelles contre le Rwanda. Ces deux pays continuent d’entretenir un climat d'hostilité en finançant des organes de presse qui déversent une propagande haineuse. Certains médias, bénéficiant de financements publics, servent de vecteurs à l’incitation à la haine, en toute connaissance de cause. Bien Plus, ils continuent de subventionner des publications qui propagent des discours hostiles et mensongers.
Un exemple frappant est celui de Colette Braeckman, qui a activement contribué au lobbying en faveur de Denis Mukwege, le qualifiant de réparateur de femmes afin de promouvoir sa candidature au prix Nobel. Or, ce dernier ne méritait pas cette distinction, son engagement s’écartant largement de la sphère médicale pour s’inscrire dans une logique idéologique. Mukwege, connu pour ses prises de position radicales, a été instrumentalisé pour légitimer la théorie négationniste du double génocide, une tentative de minimisation du génocide des Tutsi de 1994. C’est pourquoi, il fuit le pays sans que personne ne l’y chasse.
Les chiffres avancés sur le nombre de femmes qu’il aurait soignées sont également sujets à caution. S’il est incontestable que Mukwege exerce en tant que gynécologue, les statistiques présentées concernant les victimes de violences sexuelles relèvent davantage de la fiction que de la réalité. La région où il opère n’a pas été le théâtre des violences de grande ampleur qu’on lui attribue. De plus, les Shi, peuple majoritaire dans la région de Bukavu, ont toujours favorisé des solutions pacifiques pour éviter que leur ville ne devienne un champ de bataille meurtrier.
Dans cette même logique, d’autres figures médiatisées, telles que le Franco-Camerounais Charles Onana, ont été encouragées et incitées à nier le génocide des Tutsi de 1994 tout en diabolisant les Banyamulenge. Ce soutien international aux narratifs révisionnistes et à la désinformation contribue à perpétuer une idéologie de haine qui devrait être fermement dénoncée.
Dans les discussions qui avaient lieu en RDC, en France et en Belgique, les génocidaires en exil inversaient effrontément la réalité en accusant le Front Patriotique Rwandais (FPR), qui avait mis fin au génocide, d’en être lui-même l’auteur, se présentant ainsi comme les véritables rescapés. Cette stratégie, connue sous le nom d’accusation en miroir, est un mécanisme habilement orchestré qui s’inscrit dans une logique négationniste. En inversant les rôles de bourreau et de victime, elle vise à semer la confusion, à réécrire l’histoire et à exonérer les criminels de leurs actes, tout en discréditant ceux qui ont empêché l’extermination.
Contrairement à une idée reçue, le soutien de la Belgique et de la France aux extrémistes anti-Tutsi rwandais n’appartient pas seulement au passé. En 2025, cette réalité demeure d’actualité. Leur ingérence dans les affaires régionales, sous couvert d’humanitarisme, sert en réalité des intérêts politiciens bien éloignés des principes de justice et de vérité.
Depuis 1994, le Rwanda subit une déstabilisation orchestrée par des forces occultes, notamment françaises et belges, exploitant la présence de génocidaires rwandais en RDC. Ces groupes armés, laissés en liberté et intentionnellement non désarmés, ont lancé des attaques quasi quotidiennes contre le Rwanda, causant des milliers de morts. Pourtant, aucune action significative n'a été entreprise pour arrêter ces criminels.
Plus récemment, la Belgique et la France ont fermé les yeux sur la militarisation de la frontière congolaise contre le Rwanda, alors que Kinshasa massait des troupes, armait des génocidaires et s’alliait avec divers mercenaires et forces étrangères. Le silence complice des chancelleries occidentales face à ces provocations répétées en dit long sur les motivations réelles de cette campagne anti-rwandaise.
L’hypocrisie de la diplomatie belge et française est d’autant plus flagrante que ces pays n’ont jamais plaidé pour des sanctions contre Kinshasa, alors que ce dernier organise la persécution et la discrimination systémique contre certaines populations congolaises, notamment les Banyamulenge. Ceux-ci, citoyens congolais, sont accusés d’être des "envahisseurs" sur leur propre terre. Cette politique discriminatoire, soutenue tacitement par la Belgique, a entraîné le déplacement de plus de 600 000 réfugiés congolais vers les pays voisins.
Depuis des décennies, la Belgique et la France ont alimenté les tensions dans la région, imposant une vision figée de l'intangibilité des frontières africaines alors que l’occident a accepté la réunification de l'Allemagne, la balkanisation de la Yougoslavie ou encore la partition du Soudan. Cette posture ne vise qu’à perpétuer des conflits qui servent ses propres intérêts stratégiques.
Face à cette campagne diffamatoire, il est essentiel de poser la vraie question : qui déstabilise réellement la région des Grands Lacs ? Ce ne sont ni le Rwanda ni ceux qui luttent pour leur survie et leur dignité. Ce sont ceux qui, depuis plus de 65 ans, soutiennent les génocidaires, manipulent l'opinion internationale et imposent des régimes hostiles à la paix et à la justice.
Le Rwanda, malgré les provocations, a prouvé sa capacité à se relever, à se développer et à être un acteur majeur de stabilité et de prospérité dans la région. La Belgique et la France, quant à elles, feraient bien de revoir leur passé et d’assumer leurs responsabilités avant de donner des leçons de morale diplomatique.
Le 25 mars 2025
Paul Kabudogo Rugaba
Bien vu, les accusations miroirs tous azimuth contre le Rwanda finiront par obliger les accusateurs à se voir ridicule, les sanctions n'etant nullement la solution qui sera trouvée localement!