Minembwe, situé dans les Hauts-Plateaux d’Itombwe, est une fois de plus la cible de bombardements aériens orchestrés par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Ce matin du 10 mars, la population s’est réveillée sous la menace persistante de drones militaires survolant leurs habitations pendant de longues heures. Peu après, à exactement 11h38, un avion de chasse de marque Sukhoï a procédé à des bombardements ciblant les villages environnants ainsi que la piste d’atterrissage de l’aérodrome de Minembwe.
L’impact des bombes larguées témoigne de l’usage de munitions à destruction massive, contenant une grande quantité de ferraille, communément appelées "bombes sales". Ce raid aérien constitue le quatrième du genre contre cette région, une zone habitée majoritairement par les Banyamulenge, toujours perçus comme indésirables par le régime en place en raison de leur appartenance ethnique.
Un silence international complice
Pendant que ces attaques se poursuivent, la communauté internationale reste silencieuse face au supplice infligé aux Banyamulenge. Sous l'influence de pays comme la Belgique et la France, elle se montre intransigeante à l'égard du M23, tout en ignorant les exactions perpétrées par le régime de Kinshasa. Ce deux poids, deux mesures met en évidence une politique internationale où certaines décisions sont prises pour "plaire" à certaines puissances, tandis que d'autres relèvent de véritables volontés d’action.
Conflit à Kaziba : une réalité occultée
Dans un développement connexe, des affrontements ont éclaté à Kaziba entre les combattants du M23 et les forces burundaises. À l'issue de ces combats, la ville est tombée sous le contrôle du M23. Contrairement aux discours relayés par la communauté internationale, ce n’est pas le M23 qui a initié cette offensive, mais bien le Burundi qui a agressé le territoire congolais en menant des combats contre le M23. Pourtant, cette réalité est passée sous silence par la presse internationale, qui préserve une narrative biaisée du conflit.
En somme, la situation dramatique des Hauts-Plateaux d’Itombwe et des Banyamulenge reste une tragédie ignorée par la communauté internationale, qui choisit de fermer les yeux sur des violences étatiques systématiques tout en désignant d’autres acteurs comme les seuls responsables du chaos en RDC. Une approche partiale qui ne fait qu’attiser les tensions et perpétuer l’instabilité de la région.
Le 10 mars 2025
Paul Kabudogo Rugaba
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