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  • Paul KABUDOGO RUGABA

Manifestation du 11 novembre 2019 sur la colline parlementaire à Ottawa,

Dernière mise à jour : 19 nov. 2020


Les jeunes Banyamulenge qui ont émigré au Canada en raison des violences récurrentes dans leur villages natals, dans ce qui, par extension, est appelé Mulenge, ont organisé une manifestation pacifique sur la colline du Parlement pour attirer l'attention de la communauté internationale sur la crise humanitaire en République démocratique du Congo (RDC).



Les Banyamulenges sont un groupe ethnique tutsi installé dans ce qui est devenu la république Démocratique du Congo depuis 17ème siècle, dans la région Est, plus précisément, sur les hauts plateaux d’Uvira Fizi, et Mwenga. Dans cette partie du pays, les violations des droits de l'homme commises par les milices Mai-mai coalisées issue de tribu voisines avec l’appuis des forces étrangères venus de pays limitrophes sont grave au point où on peut parler d’un « génocide » bien planifié. Les crimes sont dirigés contre les membres d’une communauté bien sablée, ethniquement minoritaire à savoir les Banyamulenge, sans épargner les femmes et les enfants. Les moyens de subsistance de la population, les vaches, les champs constituant l’essentiel de l’économie, sont ravagés aux fins de nuire à la survie de cette communauté.





Gloria Uwamahirwa, une étudiante en première année des droits de la personne à l’université Carleton, Ottawa, est membre du groupe qui a organisé la manifestation après avoir envoyé, sans succès, des communiqués de presse aux organisations de médias.



Le soir de la manifestation, il a neigé à Ottawa et les températures sont tombées bien en dessous de zéro degré. Au moins 200 personnes ont assisté à la manifestation, malgré le temps impitoyable. Les manifestants étaient, pour la plupart, des lycéens et des étudiants d'origines différentes.

« Enfin, j'ai été tellement impressionné, nous avons reçu un si grand soutien de nos familles et de nos amis », a déclaré Uwamahirwa.


Uwamahirwa a déclaré à CCPDD que l'objectif de la manifestation était de sensibiliser le gouvernement canadien et le peuple Canadien au génocide silencieux perpétré en RDC. « Le manque de couverture médiatique favorise les crimes. La communauté occidentale tend à fermer les yeux sur des choses qui ne leur apportent pas un intérêt économique, financier et politique.

Quand ce sera trop tard, pour apaiser et consoler les remords, ils vont faire des constats puis condamner de manière superficielle ce qui s’est passé, et c’est fini », a-t-elle déclaré.

« J'ai envoyé un courrier électronique à mon député, je n'ai rien reçu comme suite », a-t-elle ajouté.

L’événement a rassemblé de nombreux intervenants qui ont tous exprimé leur colère et leur frustration à l’égard du gouvernement congolais.

Les gens se sont regroupés en cercle et ont écouté, tandis qu'un feu brûlait au centre, offrant une lumière chaleureuse. Pour beaucoup, il symbolisait à la fois, la colère qu'ils ressentaient pour l'injustice mais aussi une lueur d’espoir pour demain. Enfin il y a eu une marche pacifique à travers le centre-ville d’Ottawa, un cortège brandissant des nombreuses pancartes avec différents messages réclamant la paix, la justice et dénonçant le traitement inhumain que subit la communauté Banyamulenge vivant au RDC. « Je pense que cela va changer quelque chose. Cela va toucher certains cœurs », a déclaré Iris Igiraneza, une élève de 12e année qui vit au Canada depuis trois ans.


Les attaques se sont multipliées dans la région depuis 2017 et au fil du temps, dans une région enclavée difficilement accessible, sans aucune aide, où la couverture internationale des événements est complètement absente, la population mène une vie désespérée. Les messages incendiaires, véhiculant une haine inouïe, sont lancés travers les médias sociaux et YouTube, appelant la population locale à prendre des armes et tuer les Banyamulenge, à défaut les bouter hors du pays.

« C’est tellement bizarre de voir des gens avec qui nous sommes ensemble depuis des siècles tuer les nôtres pour la simple raison que nous ne se ressemblons pas. En quoi cela diffère-t-il du racisme dons nous condamnons toujours les autres? Un noir contre un noir? C’est absurde! », a déclaré Gunga Christian, étudiante de première année au Collège Algonquin. « Le gouvernement du Canada, peut donc nous aider en parlant avec le gouvernement du Congo », a déclaré Christian. « Jusqu’ici, Il n’a encore rien fait. Observe-t-il ou il n’est pas informé? »

Ces manifestations font partie du mouvement mondial contre cette injustice criante à l’Est de la RDC. L’hashtag des médias #SaveMulenge a pour objectif de mettre fin à l'effacement ethnique en RDC et de mobiliser un soutien tant moral et matériel, sous forme d'aide financière, de nourriture, de vêtements et de médicaments mais surtout, dénoncer.

Il existe également une page GoFundMe destinée à envoyer de l’aide à l’ONG congolaise UGEAFI, qui fournit de la nourriture et des vêtements à ceux qui sont obligés de fuir leur domicile ou AVOC, une association veuves rescapées pour venir en aide des orphelins.



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