Une situation en prélude d’un massacre à grande échelle couve à Minembwe depuis la nuit de vendredi 11 juin 2021
Rebonjour Monsieur l’avocat.
La 12e brigade arrête un jeune Munyamulenge répondant au nom de Rutebuka Bonfils, sa son épouse Penina et leur bébé de 12 mois sous prétexte que sa femme aurait acheté une arme. La famille est incarcérée dans un conteneur surnommé « de la mort » puisqu'il a déjà fait ses victimes dans le passé.
Les Banyamulenge, terrorisés, par des arrestations de tous les jours, des jeunes acheminés mains ligotées à Kinshasa, les femmes décident de manifester pacifiquement dans les environs du quartier générale de la 12 e brigade ainsi que les abords de la piste d'atterrissage.
Les militaires, courroucés, se mettent à les battre à coup des matraques et des bâtons. Certaines parmi elles tombent en syncope. On les amène à l’hôpital.
Le recours à la force ne donne cependant pas la solution au problème. Les femmes poursuivent leur sit in avec des chants religieux d’allégresse et des gloires ininterrompues à Dieu. Par moment, certains militaires médusés, s’en mêlent et donnent à leur tour des gloires à Dieu. À haute voix et maladroitement.
Les femmes sont interloquées à leur tour, mais s’en réjouissent. Des hélicoptères de la MONUSCO se posent chaque jour pour venir prendre les détenus mais la piste est aussitôt envahie par des manifestants : femmes et petits enfants. Les avions décollent. Vides. D’après les informations à notre possession, vrai ou faux, des kidnappings se succèdent.
Au vu de ces multiples événements fâcheux, les civils quittent Minembwe centre et se réfugient à Kitave de l’autre côté de la rivière Rwiko qui sépare les deux endroits. Des militaires fripons, se mettent à distiller de fausses nouvelles sur les banyarwanda c’est à dire les banyamulenge. Qu’ils seraient à la base de ce qui se passe à Minembwe.
Dans l’entre temps Rutabaga Bonfils, sa femme Penina et leur nourrisson croupissent toujours en prison dans un conteneur. Très chaud la journée, très froid la nuit.
Visiblement, les choses se compliquent à chaque minute et à chaque heure. La situation terrible et susceptible à exploser à tout moment demeure et fait peur.
Voilà en bref le récit d’un massacre qui couve à Minembwe et dont les autorités politico-militaires de la capitale Kinshasa, sont les seules capables de décanter.
Bukavu, jeudi 17 juin 2021.
MANANGABURE
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