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  • Paul KABUDOGO RUGABA

BITAKWIRA SEMBLE AVOIR FRANCHI LA LIGNE ROUGE


Pour une fois, le discours d’incitation à la haine, à la xénophobie et à la violence par Mr. Bitakwira semble glacer le sang des défenseurs des droits humains. UN Human Rights DRC s’en est fait l’écho et fustigé le contenu de son long message du 19/09/2021 appelant à la guerre d’extermination des Tutsi/Banyamulenge.


Mais pourquoi une aussi tardive accession à la conscience par l’illustre organisation des Nations-Unies dont la fonction de monitorage des violations des droits humains ne souffre d’aucune faiblesse en capacités techniques et opérationnelles ?

Qu’a-t-il fait, Mr. Bitakwira, qui a éveillé la naturelle intuition longtemps dormante de UN Human Rights DRC ?

▪️A-t-il dit ce qu’il n’a jamais dit ?

▪️A-t-il franchi la ligne rouge par ses propos ou par le fait de récidiver ? Ou alors,

▪️UN Human Rights a été plutôt choqué via les scènes crues provoquées directement par le message de Bitakwira et dont les conséquences se sont étendues au-delà du seul cercle des Banyamulenge ! C’est le moins qu’on puisse dire.

Pourtant, l’ancien ministre de Développement rural n’en est pas à ses premières frasques, ni à ses premiers tirs cadrés contre le camp des Banyamulenge. Il ne s’empêche en aucun cas de surfer sur le macabre au mépris total de la loi et de la volonté du Président Tshisekedi de restaurer la paix et la sécurité sur l'ensemble du territoire de la RDC.

D’aucun savent que dans son euphorie de la « tyrannie de la majorité » portée par des vents favorables d’impunité, Bitakwira n’a cessé d’inviter les jeunes Bafuliru, ses Bagulugulu MAI-MAI, à l’extermination de la minorité Banyamulenge. Son dernier message n’était donc destiné qu’à les encourager à poursuivre la violence, y compris contre tout membre de sa communauté (Bafuliru) qui oserait aborder la question de pacification avec ceux qu’il appelle à tort et sciemment des Rwandais et occupants illégaux des terres des prétendus autochtones. C’est tout l’argument mis en avant par Bitakwira pour évoquer l’imaginaire projet de balkanisation du pays, ce serpent de mer qu’il n’arrête pas de nous raconter pour enfin s’assurer de l’adhésion massive des jeunes affamés et disposés à assouvir leur faim grâce au pillage de vaches appartenant justement aux familles Banyamulenge.

Cet appel à la haine ethnique par l’autoproclamé partenaire privilégié du Chef de l’Etat (en matière de paix) ne doit pourtant rien au hasard. Le Jogo veut désormais prendre le contrôle de la chefferie de Bafuliru; la seule portion du pouvoir qui lui manque à ce jour pour se tailler une position confortable lui permettant de tout dicter sur l'espace géographique de la zone d’Uvira. Et même au-delà. Les actes de sabotage de la réunion sur la paix et la réconciliation intercommunautaire de Lemera, le 17/09/2021, à l’initiative du Mwami Adams Kalingishi Ndare de la Chefferie Bafuliru ont été orchestrés avec la bénédiction du principal intéressé. Ce dernier ne s’est pas privé d’arguer qu’on n'offre jamais en cadeau une béquille à un ennemi affaibli, au risque qu’il ne s’en serve pour se relever ! Il faisait naturellement allusion aux opérations menées par les FARDC à Kamombo dont les officiers ont désigné Twirwaneho comme leur cible prioritaire, si ce n’est qu’exclusive, laissant de côté, ou plutôt restant complices avec les groupes armés MAI-MAI.

En effet, si les Banyamulenge continuent d'être victimes des affres de guerre voulue par Bitakwira dans un contexte où l'arsenal législatif et sécuritaire n'est pas activé pour les protéger, les membres de la communauté de Bitakwira ne sont pas à l’abri de toute tension inutile. D’autres chantiers de conflits sont ouverts : il faut maintenant, pour Bitakwira, mettre en musique les dispositifs et s'assurer de la continuité de l'action. Déjà par sa fourberie mais sans masquer ses ambitions, il embarque toute son énergie et joue le rôle de premier plan dans la campagne de destitution du Mwami Adams Ndare et veut surtout peser dans la perspective du choix d'un potentiel remplaçant.


C’est donc un nouveau front, une nouvelle orientation du conflit qui est créé et qui devra mettre aux prises les membres d’une même communauté. Aujourd'hui, on assiste à des virulents échanges sur les réseaux sociaux, qui - si des mesures préventives efficaces ne sont pas prises - devraient logiquement déboucher sur des rixes tellement le torchon brule entre bandes rivales de partisans de Bitakwira et du Mwami Adams Ndare.

Enfin, on ne saura nullement compter les innombrables épisodes de violence recensées à la suite de sorties médiatiques incendiaires de Bitakwira dans sa quête sauvage du pouvoir politique où la haine, le mensonge et la fiction occupent la première place.

Les attaques de Bwegera, la nuit du 25/09/2021, suite logique de son discours du 19/09/2021 lui laissent naturellement un goût d'inachevé tellement elles ne se sont pas soldées par de tristes bilans de pertes en vies humaines. Bien sûr que cela n’attire l’attention de personne. L’appel à la haine et au soulèvement populaire contre les Tutsi/Banyamulenge resterait éventuellement anodin si elle n’avait pas ramené sur le devant de la scène des réactions qui ont largement contribué à entrainer la ville d’Uvira ainsi que toute la plaine de la Ruzizi dans un climat de tension.

Mais qui pour siffler la fin de la partie ?

▪️Qui pour stopper les sinistres velléités de celui qui ne s'est jamais empêché de s'engager sur le boulevard interdit de « trouble à l’ordre publique et entretien du climat d’insécurité » à l’Est de la RDC ?

▪️Pourquoi les services de l’Etat ne se rendent toujours pas compte du fait que « la paix » - cette valeur reprise dans le vieux slogan, bien oublié mais gravée dans le marbre de la légende du pays "Justice, Paix, Travail" - est pervertie par la personne de Bitakwira ?

Les victimes restent dans l’expectative d’une réaction de la justice qui, malheureusement se révèle être hypothétique comme qui attendrait la pluie en plein milieu du désert !

Une pensée pour tous les survivants du génocide ordonné par Bitakwira et qui continuent de vivre dans un cauchemar sans fin. Eux qui ne peuvent même pas faire le deuil des membres de leurs familles puisque le meurtrier est plus que jamais libre d'agir avec sa sauvage cruauté.

Kinshasa, le 26 septembre 2021

Mukulu Le Patriote



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