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Paul KABUDOGO RUGABA

Des scénarios qui ne finissent jamais, Deux justices dans un même pays

Dernière mise à jour : 11 juil. 2021


Au lendemain du massacre des femmes et de deux jeunes hommes[i] de la communauté Banyamulenge à Minembwe parmi lesquels un enseignant, une délégation venue de Bukavu s’est rendue à Minembwe le 2 juillet 2021, on ne sait pas si ce n’était que pour s’enquérir de la situation ou pour effacer les traces des crimes. Ladite délégation a promis de juger les coupables devant le public de Minembwe. Chose vite faite, mais de quelle manière ? L’auditorat et la Cour Militaire a dépêché immédiatement une équipe pour les audiences foraines. Mais Quelle comédie de mauvais gout ? Faire semblant de condamner trois caporaux pour une affaire qui date de 4 à 5 ans, c’est une pure dérision, un simulacre de procès. C’est se moquer ou plutôt humilier la population.

Le lieutenant-colonel MASUMBUKO MUHINDO Edmond
Le lieutenant-colonel MASUMBUKO MUHINDO Edmond

Plutôt que de voir comparaitre les généraux Philémon yav et Patrick Opiya ayant ordonné de tirer sur ses grands-mères rentrant chez elles, on amène le lieutenant-colonel MASUMBUKO MUHINDO Edmond, commandant de bataillon ayant opéré plutôt à Muranvia, qui est à plus de 100 km du lieu de la scène du crime. L'officier est reproché d'avoir manifester la négligence alors que certains éléments de son unité faisaient défection en 2020 selon le communiqué du Capitaine DIEUDONNÉ KASEREKA porte-parole secteur opérationnel sukola2 sud Sud-Kivu, le mercredi 6 juillet 2021. (Voir annexe I)

Les tueries et toutes formes de violences qui se passent sur les Hauts Plateaux ne sont pas des faits accidentels, mais s’inscrivent bien dans le cadre d’exécution du plan de l’épuration ethnique voire même du génocide contre les Banyamulenge en cours. Ces sont des actes délibérés et planifiés au plus haut niveau.

Avant que même les audiences foraines débutent, le ministre de l’intérieur de la province du Sud-Kivu, Lwabanji Lwasi Ngabo, celui qui, le 7 octobre 1996 avait menacé d’effacer dans sept jours les Banyamulenge de la carte de la RDC[ii], a commencé par blanchir les vrais responsables, en jetant la responsabilité disait-il avec ostentations qu’il s’agit des soldats en état d’ivresse, et cela avant que l’enquête ne soit même pas amorcée. Comment expliquer que pendant plus d’une semaine au moment où il y a des visites des généraux supérieurs, un soldat ivre puisse semer les désordres, commettre les assassinats sans qu’il soit arrêté ?

L’arsenal juridique étant déjà mis en place, le reste n’était que simulacre. A certains, (les FARDC, ses satellites le Maï-maï et ses coalitions les milices étrangères) on donne le droit de massacrer et de piller à leur guise et aux autres (la communauté Banyamulenge visée par le génocide) on les empêche même le droit de se défendre. Le principe du génocide est simple, les médias déjà étant maitrisés il faut opérer sans aucune résistance sans moindre bruit. Voilà comment la théorie du complot fonctionne en RDC !

Comment expliquer que, trois jours durant que les audiences foraines tiennent leurs séances, il y a des attaques, par-ci par-là, qui emportent des vies humaines et que la razzia du bétail continue sans que l’armée ne face ne fut-ce que la moindre intervention dissuasive soit-elle ? Les auditions ont commencé le 5 juillet et déjà à la même date, Minembwe se réveille sous les attaques de FARDC aux côtés des Maï-maï qui font ravage à Bidegu. Le lendemain 6 juillet c’est le tour de Rutigita. Le 8 juillet, Kivumu est la cible. Entretemps les officiers sont plutôt préoccupés plus par l’embarcation de Rutebuka qui finalement sera acheminé manu militari pour une destination inconnue.

Aujourd’hui le 10 juillet 21, il y a des affrontements, dans le village de Gakenke, périphérie de Minembwe centre. Les auto-défenses et les FARDC se jettent la responsabilité d’avoir attaqué les premiers. Mais, tenant compte des propos menaçants des militaires et leur habituelle attitude provocatrice due à chaque fois à l’indiscipline qui leurs caractérise, on comprend aisément que ce sont eux qui sont les déclencheurs. Kasereka, le cerveau de la manipulation, qui pendant ce temps a gardé sa bouche cousue, parle d’une coalition de Twirwaneho parce que, cette fois si, la population a osé se défendre. Les messages de Biloze Bishambuke et le Maï-maï Babembe, Bavira et Bafulero se multiplient en RDC, Afrique voire même en occident en appel pour venir renforcer les FARDC et détruire Minembwe. Une preuve de plus de la coopération clandestine qui existe entre l’armé et les milices tueurs.

Loin de Minembwe, les Maï-maï en coalition avec les rebels burundais ne cessent de multiplier leurs attaques à Gifuni, Rurambo depuis plus de 4 ans, lesquelles attaques se sont amplifiées début juillet avril jusque maintenant. Assistons-nous à la mise en place de la dernière phase de ce complot abominable ?

Rutebuka

L’affaire Rutebuka est un alibi pour les comploteurs génocidaires qui ont opté une tactique de faire deux justices dans le même pays. C’est un scénario parmi tant d’autres. Sa photo est diffuse partout comme un personnage hors-la-loi de grande renommée. Jeté au milieu des criminels, mains ligotées, il jette un regard désespéré et innocent derrière lui comme pour dire à Dieu. A Dieu sa famille, à Dieu sa communauté pour laquelle il était dévoué, en tant que président des éleveurs, à dieu toutes les mamans martyres qui pendant un mois ont fait le sit-in pour plaider sa cause. Cet homme qui n’est ni criminel, ni rebelle, mais on voit en lui un obstructeur de leurs intérêts meurtriers, homme qui essaie de reconstruire ce que le gouvernement et ses milices détruisent à dessein.

Dans une situation qui est celle de sa communauté de par son âge, ses responsabilités en tant père de famille, lui demander de ne pas résister à toute forme de discrimination et surtout celle prônant l’épuration ethnique en cours serait anormal.

Le climat politique actuel au Congo, permet à quiconque le peut, de recourir inévitablement à la légitime défense. Prétendre que l’Etat qui n’existe presque pas et de surcroit commanditaire du génocide, puisse vous réhabiliter dans vos droits, ce serait croire que les démons viennent sauver les anges. Il faudra peut-être attendre encore 100 ans. Cela sera peut-être possible pour les futures générations. Si une armée ne protège plus la population et ses biens et qu’en revanche elle devient la source d’insécurité, elle n’a pas sa raison d’être. Voilà ce que font les troupes déployées sur le Hauts-Plateaux

Revenons à l’affaire, deux justices. Il y a 12 ans le col Kibibi a écopé une prison de 10 ans pour une affaire qu’il n’était nullement pas responsable. Deux de ses soldats aurait couché avec des femmes prostituées de l’ethnie bembé le même jour qu’a eu lieu une défaite de Maï-maï qui ont attaqué les positions militaires commandées par col Kibibi. L’affaire fut médiatisée à outrance pour la tourner en viol. Kibibi en tant que commandant des deux soldats coupables endossa la responsabilité. Aujourd’hui Yav, Katembo, Muhima se baladent après tant de massacres, ravage et viol sous leur commandement.

Pas plus qu’un mois, des étudiants Banyamulenge rentrant chez-eux en vacances ; Ndakize Birama, Ngoma Rushimagabo, Ruberwa Livingston, viennent d’écoper une réclusion criminelle de 3 ans, et Ndakize M. 5 ans sans aucune raison. Ils ont été appréhendés vers Kaziba quand ils se rendaient chez eux et cela a été interprété comme tentative de rejoindre l’autodéfense Twirwaneho. A l’heure actuelle, même aller cultiver son champ, faire paître ses vaches sont des infractions graves qui ne peuvent être juger qu’à Kinshasa, pour ce qui s’applique uniquement sur les Banyamulenge, jamais pour les autres communautés.

Personne n’a vendu plus d’armes aux Mai-Mai que ces officieux supérieur Katembo, Ekyemba et Muhima. Malgré le rapport des experts Onusien du 10/juin/2021[i], ils ne font pas l’objet d’aucune poursuite judiciaire. Le soldat qui a kidnappé la fille âgée de 14 de de Munyarugamba n’a pas été appréhendé. Pourquoi ?

Devant pareille situation, Il n’y a plus d’alternative. Il n’y a qu’une voie qui reste pour les Banyamulenge : se battre pour la survie, la liberté et se battre jusqu’au bout. Les autorités de la république doivent prendre conscience et assumer leurs pouvoirs que la constitution leur confère afin de mettre fin à cette discrimination devenue historique ayant débouché à l’épuration ethnique qui prend des plus en plus les allures d’un génocide hautement planifié. La communauté internationale est prise à témoin. Elle qui parle toujours de « Never again ».



Le 10 juillet 2021

Paul Kabudogo Rugaba


AnnexeI



    MINEMBWE, UN OFFICIER SUPERIUR DE L’ARMEE DEVANT LA JUSTICE .
    Le lieutenant-colonel MASUMBUKO MUHINDO Edmond, commandant de bataillon Muranvia est poursuivi par la justice pour perte d'armes par négligence au courant de l'année 2020.
    La cour militaire du sud kivu, siégeant en audience foraine depuis lundi 5. Juillet.2021 à MINEMBWE a entendu les avocats de la défense.
L'officier est reproché d'avoir manifester la négligence alors que certains éléments de son unité faisaient défection avec armes et munitions et rejoignaient le déserteur Makanika,les autres munitions et armes n'ont pas été bien justifiées.
    Selon le 1e président de la cour,ce procès sera pédagogique car certains militaires et civils sont toujours cité dans les opérations d'achat et de vente des effets militaires dans les territoires de FIzi,uvira et mwenga.
    Dans son adresse aux militaires le lundi 5. juillet,le nouveau commandant de la 12e brigade de Reaction Rapide,le général de brigade Patrick OPYA a promis de sanctionner sans pitié tous les vendeurs et acheteurs des effets militaires dans la zone sous sa responsabilité.
    Pendant ce temps trois militaires, présumés assassins de 5 femmes à minembwe, ont été présenté devant la justice cet après il s'agit de 1ere classe Innoncent Baisende Innoncent,de bataillon Reconnaissance, de 1ere classe Wanga jean Pierre de 222em bataillon,et du 1ere classe Aksanti Mpanga de ce même bataillon.
    L'audience suspendue à 17h''poura reprendre ce mercredi à 9h''
    Capitaine DIEUDONNÉ KASEREKA porte-parole secteur opérationnel sukola2 sud sud kivu.

Références

[i] https://www.campaignforpeacedrc.com/post/semaine-de-visite-des-g%C3%A9n%C3%A9raux-%C3%A0-minembwe-semaine-du-sang-qui-coule-%C3%A0-flot

[ii] https://www.hrw.org/legacy/french/reports/drc1997a/kabila-02.htm#15

[iii] https://www.un.org/securitycouncil/fr/sanctions/1533/panel-of-experts/expert-reports

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3 comentários


manderamvuyekure
11 de jul. de 2021

La communauté banyamulenge est en déracinements surcès seulement que Les nations unies et Les pays puissants fassent leurs travails voyez plus de 4000 personnes ont perdues vie non parcequ'ils sont banyamulenge leurs morphologies seulement le mettent en insécurité et le government ne font Jamais Rien seulement que supporter Les communauté voisine la mise en application cette discrimination ça c in génocide complet.

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ghislain.mantezolo
11 de jul. de 2021

Quelles sont les solutions pour mettre fin à ce problème

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manderamvuyekure
11 de jul. de 2021
Respondendo a

Les responses sont plus simple que d'autres government interviennent avant qu'une communauté finisse IL ya déjà 5ans que de millions de villages incéndiés,millions de vaches pilliées parceque Les banyamulenge est un peuple pasteur, donc imagine un soldat en presence d'un géneral yave cartoucher 4femmes sans aucune affaires silence, donc aujourd'hui tué un Tutsi munyamulenge égal insécte sylogan est d'éradiquer un munyamulenge sur le sol de ses âncetres.

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