La libération sans effusion de sang : déconstruction du récit officiel et révélations d’une révolution populaire congolaise
- Paul KABUDOGO RUGABA
- il y a 21 heures
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Bukavu, Nyangezi, Kamanyola, Luvungi, Bwegera, Mutarule, Rubirizi, Sange, Runingu, Kiliba, Uvira, Mboko, Makola… toutes ces localités ont été libérées par LAFC/ M23 -twirwaneho sans effusion de sang. Ce fait, à lui seul, réduit à néant la propagande officielle. Il démontre une vérité fondamentale : le peuple congolais aspire à la révolution, non par goût du chaos, mais par nécessité vitale. Là où les forces de libération arrivent, elles ne rencontrent ni résistance populaire ni hostilité : elles sont accueillies à bras ouverts, comme on accueille la fin d’un cauchemar.
Moins de quarante-huit heures après la libération d’Uvira, la circulation a repris. Les bus atteignent à nouveau Bukavu, après plus d’une année de blocus imposé arbitrairement par les FARDC. Ce simple retour à la mobilité révèle l’ampleur de l’oppression passée. La joie populaire est immense, presque irrépressible. Les langues se délient. Ceux dont la propagande de régime de Kinshasa avait transformé en ennemis s’embrassent avec un cœur joyeux comme des frères qui se retrouvent. La population dénoncent sans crainte l’esclavagisme politique, militaire et économique auquel elle était soumise.
Sur les hauts plateaux des Banyamulenge, l’événement a valeur de délivrance. On respire enfin. Un seul jour après le départ des forces burundaises, l’embargo est levé. Les paysans peuvent à nouveau circuler librement, passer par Rugezi et atteindre Rurambo sans entraves, après dix années d’asphyxie organisée, dix années de punition collective, dix années de prison à ciel ouvert imposées à une communauté entière.
Et pourtant, au moment même où la vie reprend, où la paix réelle s’installe sur le terrain, le Conseil de sécurité des Nations unies convoque une réunion d’urgence. On y récite, sans honte, des discours stéréotypés, entièrement alignés sur la narration du régime oppresseur de Kinshasa. On feint la gravité et la préoccupation, on invoque une insécurité imaginaire, alors que les faits démontrent exactement l’inverse. Année après année, le Conseil de sécurité recycle les mêmes formules creuses, les mêmes éléments de langage dictés par Kinshasa, sans enquête indépendante, sans écoute des victimes, sans respect de la vérité.
Au lieu d’investiguer, on lobbye. Au lieu de protéger les civils, on protège des intérêts. Les puissances occidentales tres solidaires entres elles, attirées par les minerais stratégiques de la RDC, se comportent comme les avocats zélés d’un régime discrédité, oubliant — ou feignant d’ignorer — qu’aucune force extérieure ne peut étouffer une révolution portée par la volonté populaire.
Autre absurdité révélatrice : alors que le conflit oppose avant tout des Congolais au régime mafieux de Kinshasa, le Burundi prétend aujourd’hui s’ériger en belligérant, alors même qu’il n’a jamais été agressé. Ce sont pourtant ses troupes qui ont participé à l’agression, au siège et à l’asphyxie prolongée de la communauté banyamulenge, allant jusqu’à lui interdire l’accès aux marchés et aux moyens élémentaires de survie. Cette posture belliqueuse n’est dictée ni par la légalité ni par la morale, mais par la peur de devoir répondre de crimes commis, ou par la volonté d’effacer des responsabilités accablantes.
Quant à l’Occident, il s’accroche à son refrain usé jusqu’à la corde : « le M23 soutenu par le Rwanda ». Derrière ce slogan apparemment banal se cache une construction idéologique dangereuse, qui alimente la haine, justifie la répression et réactive des schémas profondément toxiques. Lorsque la France et la Belgique reprennent ce discours, elles refusent sciemment de reconnaître l’existence d’une rébellion congolaise autonome, portée par une aspiration révolutionnaire nationale.
Plus grave encore, ce langage nie l’existence même des Tutsi congolais. Il suggère, de manière insidieuse, qu’un Congolais tutsi ne peut jamais être pleinement Congolais. Pourtant, les Tutsi congolais combattent aujourd’hui aux côtés d’autres Congolais, pour leur pays, pour leur dignité, pour leur avenir commun — non en tant qu’étrangers, mais en tant que citoyens de cette nation. Un discours qui nie cette réalité ne prépare pas la paix ; il prépare de nouveaux drames.
Oui, il faut le dire sans détour : c’est l’Occident qui a forgé, entretenu et continue de diffuser cette idéologie de négation, de stigmatisation et de haine. Et tant que cette matrice idéologique ne sera pas déconstruite, aucune paix durable ne pourra émerger en République démocratique du Congo. Faut-il croire encore croire en L’ONU? L » histoire nous en dira.
Contrairement au discours officiel de Kinshasa, qui tente de réduire la tragédie à une prétendue « guerre intercommunautaire » opposant éleveurs et agriculteurs, la réalité est autrement plus grave. Il ne s’agissait pas d’un simple conflit local, mais bien d’un processus d’extermination ciblée des Tutsi congolais, méthodiquement organisé et exécuté sous le pouvoir de Félix-Antoine Tshisekedi, par l’instrumentalisation des milices dites Wazalendo.
Les faits sont têtus et parlent d’eux-mêmes. Chaque fois que l’appareil sécuritaire du régime se retire d’une zone, les populations se réconcilient spontanément, s’embrassent, reprennent leurs activités et renouent avec la vie. Ce seul phénomène suffit à démontrer que la haine n’était ni naturelle ni populaire, mais fabriquée, imposée et entretenue par le pouvoir central. Plus encore, les combattants Wazalendo rejoignent massivement et volontairement le mouvement de libération, preuve supplémentaire qu’ils ont été trompés, manipulés et sacrifiés sur l’autel d’un tribalisme d’État.
L’une des causes majeures de l’effondrement progressif du régime sanguinaire de Kinshasa réside précisément là : une partie croissante de l’armée a compris le piège. Les soldats ont réalisé qu’ils étaient instrumentalisés dans une guerre tribale qui ne sert ni la nation ni le peuple congolais. Ils refusent désormais de combattre pour un système fondé sur la division, la stigmatisation et le mensonge.
C’est dans cette dynamique que Kalemie, Kalima, Kindu — et d’autres villes encore — seront libérées sans effusion de sang, sans affrontements majeurs, parce que la peur change de camp et que la population n’adhère plus au récit de la terreur.
Peuple congolais, l’heure n’est plus à la confusion.Debout. Réveillez-vous. Refusez l’intimidation morale et politique exercée par les discours occidentaux. Cette révolution est la vôtre. Le Congo vous appartient. Il ne se gouvernera plus depuis Bruxelles, Paris ou d’autres capitales étrangères, sous couvert de leçons de démocratie sélective.
Le peuple congolais n’a pas besoin de tuteurs.
Il a besoin de dignité, de justice et de souveraineté
Le 13 decembre 2025
Paul Kabudogo Rugaba




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